J'attendis que la femme de ménage sorte pour fumer sa clope et me ruai par la petite porte de derrière. Je m'arrêtai pour jeter un coup d'oeil au plan que je m'étais procuré et montai les escaliers à ma droite. J'avais été engagée pour assassiner un homme (un de plus). Mais il était sans arrêt escorté par deux gardes du corps. Le meilleur moment pour lui ôter la vie m'avait semblé être cette séance de cinéma. Je sortis de ma poche-bananne un chiffon et une petite bouteille de chloroforme. J'imbibai le chiffon de sommeil liquide et me cachai derrière la porte de la cabine de projection. La porte était entrouverte et je pus voir le projectionniste somnoler derrière son projecteur. J'entrai silencieusement et lui plaquai le tampon sur la figure. Il se réveilla et se débattit six bonnes secondes avant de se rendormir. Je le laissa tomber sur sa chaise et m'approchai de l'ouverture du projecteur. Ma cible était là, au huitième rang, entre ses deux armoires à glaces. Je sortis de ma poche-banane le beretta et son silencieux. Par chance, le film était un James Bond et les nombreux coups de feu composant la bande sonore suffiraient à couvrir le sifflement de mon arme. Je ne me séparais de mon colt 45 que rarement, mais je devais bien reconnaître qu'avec une arme aussi bruyante la tâche serait plus difficile. Avec le beretta de petit calibre, je ferais peu de bruit, et la force de projection de la balle serait plus petite. Mon colt aurait envoyé valser cet homme trois rangs plus loin et j'aurais été repérée. Je glissai l'extrêmité du silencieux par l'ouverture et visai soigneusement le crâne chauve qui dépassait deu dossier. Ses gardes du corps n'y verraient que du feu. Ils croiraient que leur parton dort, jusqu'à la fin du film...dans deux heures. J'allais tirer quand un bruit se fit entendre derrière moi.