Un vampire chez moi (PV Lestat)

Immobile, je souris tendrement en écoutant sa réponse. Puis, qu'il il a terminé, tout mon être se met en mouvement alors que je m'avance pour venir m'installer en face de lui. Je prends le temps de m'asseoir, je croise les jambes et je prends la parole:

"Il y a quelque chose dans mon fonctionnement qui est propre à ma nature et que je dois vous expliquer, Thomas. Je ne voulais pas vous offenser, mais j'ai ennormément de mal à accorder ma confiance à un humain. Je crois bien, même, que c'est la première fois que je me dévoile autant à un mortel. D'habitude, quand je m'imisce dans une vie, je me fais passer pour un homme."

Je marque une pause, tentant de mettre de l'ordre dans mes pensées. Comment lui expliquer cela. Je soupire.

"Les Vampires sont immortels et pourtant ils peuvent mourir. Nous ne craignon ni le temps, ni la maladie, mais il est possible de nous prendre la vie. Nous avons cruellement conscience de ce point faible et nous sommes presque constemment en train de s'assurer que personne tente de nous faire du mal. Les être qui se font appeler "Anges" sont immortels eux aussi et pourtant, les Anges et les Vampires passent leur temps à s'entretuer. J'ai pu constater, avec les décénies, que les êtres qui craignent le plus la mort ne sont pas ceux qui sont appelés "mortels". Quand on a un temps infini devant soi, on craint qu'il ne s'arrête à un moment ou un autre. Vous naissez en sachant que vous pouvez mourir à n'importe quel moment, cela fait parti de votre vie et vous ne vous focalisez pas dessus. Nous, nous nous savons immortels avec un point faible."

Je le regarde. Je suis persuadé qu'il se demande quel est se point faible. Lui donnerais-je le moyen de me tuer ? Prendrais-je ce risque ? Je ne le sais pas. Ca dépend certainement du moment où il me demandera et de la manière qu'il utilisera pour le faire. Pour le moment, je n'ai pas terminé mon exposé...

"Pour les humains, les Vampires sont des monstres à éliminer. Certains des nôtres, à leur naissance, pensent encore ainsi et se sentent monstrueux. Il arrive que les jeunes vampires se donnent la mort... Je dérape, là... Que voulais-je dire ? Ah oui, le simple fait que vous soyez un humain et moi un vampire signifie que je vais vous tuer ou que vous allez tenter de la faire. C'est pourquoi il m'est difficile de dormir si je sens qu'un humain est en mouvement près de moi. Je ne dis pas que c'est plus simple pour vous de me donner votre confiance, mais il me semble que si j'avais voulu prendre votre vie, je l'aurais fait depuis longtemps..."

Voilà un beau mensonge, mais il devrait s'y laisser berner. Effectivement, j'ai bu du sang à même sa gorge et il est toujours là. Les humains imaginent difficilement qu'un être comme moi apprécie autant de jouer avec ses victimes... Quoi que... ils nous imaginent cruels donc peut être... Enfin bon... Continuons l'exposé:

"Certains de mes frères possèdent le pouvoir de saisir les pensées des êtres dont la force mentale est inférieur à la leur. Bien sûr, de cette manière il est aisé de savoir si la personne en face est en train de préparer un mauvais coup ou de vous manipuler ou de vous mentir... Mais je pense que ce pouvoir empèche de créer une vraie confiance car quand on peut vérifier, on est souvent tenté de le faire et on ne croit pas la parole de l'autre. Je ne possède pas ce pouvoir et je ne le veux pas. Donnez moi le temps de vous accorder ma totale confiance, Thomas... Et pardonnez-moi d'avoir mis votre parole en doute."

Voilà, j'ai terminé... Tout ça pour ça... Je ne suis donc pas capable d'expliquer les choses simplement ? J'ai parlé sur un ton calme et rassurant, doux aussi et sans le quitter des yeux pour lui assurer la sincérité de mes propos. Je me tais désormais, attendant qu'il réagisse.

"Vous parlez beaucoup mais vous n’en dites jamais assez, Lestat…"

Un grand sourire se dessine sur mon visage alors qu'il prononce ses paroles. Mes yeux se mettent à briller de plaisir. Et il continue sa tirade. Je vois que mon laïus ne l'a pas laissé indifférent. Mais ne comprend-il donc pas ? Ne comprend-il donc pas que c'est pour ça que je l'ai choisi ? Incapable de me contrôler, je pars dans un immense fou rire. C'est un rire de joie qui secoue mes épaules. Un de mes défauts majeurs. Je ne suis pas capable d'endiguer ces débordements de plaisir. Finalement, me rendant compte que mon rire peut paraître insultant, je me calme et le regarde, toujours avec se sourire de plaisir sur les lèvres.

"Excusez-moi, Thomas, mais c'est pour ça ! C'est parce que vous voulez tant le savoir que je vous l'ai dit. Je n'ai jamais connu aucun mortel aussi avide de connaissances que vous, aussi capable d'encaisser tout ce surnaturel sans broncher… Vous m'avez séduit, Thomas !"

Je me calme peu à peu, reprenant un simple visage souriant et je poursuis:

"Le premier humain a qui j'ai parlé de ça c'est mit à hurler de terreur… Je l'ai tué avec une cruauté que je ne me connaissais pas à l'époque… J'avais à peine quelques semaines de vie vampirique… Et à chaque fois que j'ai voulu retenter l'expérience, j'ai été déçu, cruellement déçu… Mais vous, Thomas… Vous ! La curiosité ! Voilà ce qui vous guide et ce qui me nourrit. Si vous saviez comme c'est plaisant. Ce sentiment d'exister enfin, de ne plus être "juste" dissimulé, caché, obligé d'être discret… J'aimerais crier à la face de monde ce que je suis… Mais notre Reine me le ferait payer bien trop cher pour que je prenne ce risque… Du moins, pour le moment. Un jour, je le ferais certainement… Si vous saviez l'excitation que c'est de dire "je suis un Vampire" et de voir la personne en face l'accepter comme tel sans fuir, sans hurler, sans essayer de me combattre à coup de crucifix… Vous voulez savoir ? Vous voulez comprendre ? Mais c'est justement ce qui me plait tant chez vous, Thomas ! Ca et votre manière de laisser votre vie entre mes mains sans vous débattre."

Je me tais, je sens que mon sourire est revenu et qu'un nouveau fou rire menace. Je dois me calmer, mais la manière dont mes yeux brillent ne cache rien de mon plaisir. Je laisse le silence reprendre ses droits alors que je repense à ses questions. Mon expression redevient sérieuse peu à peu. L'une d'elles concernait les Anges. Je peux y répondre, lui raconter notre guerre, pourquoi et comment elle a commencé, lui parler de la Reine… Mais cela nous mènera à ce soir si je me lance dans le sujet… Il faut qu'il finisse son article avant si j'ai bien compris Quant à son autre question… Comment tuer un Vampire… Voilà bien la chose la plus difficile à avouer… Je soupire et reprends avec douceur:

"Thomas, si je commence à vous parler de la guerre qui oppose les Vampires aux Anges, nous en avons pour la journée. Je veux bien le faire, mais n'avez vous pas des choses à faire avant ? Je passerais mon éternité à vous parler de tout ça même si je sais qu'un jour je n'aurais plus rien à vous apprendre…

Quant à la manière de tuer un Vampire… Réfléchissez, je vous en ai parlé… Comment pensais-je tuer mes créateurs ? Et comment sont-ils morts finalement ? Réfléchissez…"

Je souris, mystérieux, et me lève doucement. Je me penche vers lui et dépose un baiser dans son cou, juste sur le pouls de la carotide. Puis je murmure:

"Vous permettez que j'emprunte votre salle de bain ? J'aurais plaisir à prendre une douche pendant que vous terminez votre travail…"

Je le regarde avec une perplexité déconcertante tandis qu’il se met à rire. Et pas qu’un petit rire amusé! Un vrai rire…Le rire de quelqu’un qui s’amuse réellement. Il pourrait se rouler par terre un coup parti. Mais, qu’est-ce qu’il a de si drôle? Ses épaules en sont secouées…Ses yeux sont brillants de joie et de malice. Ça devient presque vexant. Moi, je reste là, désespéré de l’entendre rire alors que moi je n’en ai pas du tout envi, toujours assis et j’attends en le fixant avec incrédulité…

Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a de drôle…Dis-je en gardant mon calme. Lui, il arrête finalement de rire bien qu’il a toujours ce sourire et ses yeux pétillants. Il commence à parler…Enfin! Je n’attends que ça.

"Excusez-moi, Thomas, mais c'est pour ça ! C'est parce que vous voulez tant le savoir que je vous l'ai dit. Je n'ai jamais connu aucun mortel aussi avide de connaissances que vous, aussi capable d'encaisser tout ce surnaturel sans broncher… Vous m'avez séduit, Thomas !"

C’est parce que je veux savoir…Et n’a-t-il réellement personne d’autre qui aurait voulut savoir tout ça? Personne n’a envi de connaître l’existence des vampires? De connaître l’histoire d’un être qui est âgé de plusieurs siècles… Personne n’a envie de comprendre ce qu’est un vampire? Ce qu’est un ange? Personne ne veut connaître tout ses « grands secrets »? Je ne peux pas croire ça. Et dire que je ne pourrais même jamais partager ce savoir! Bien sûre que non, je l’ai promis à Lestat et d’ailleurs, qui donc serait assez fou pour me croire? J’encaisse…Mais, je n’ai pas vraiment le choix! Que puis-je faire d’autre que d’encaisser ce qu’il me dit? Hurler? J’en avais franchement envi au début et même là j’en aurais presque envi…Mais, qu’est-ce que ça m’apporterait.

Je le fixe en silence…Lui, il sourit toujours et ça m’exaspère. Il poursuit. Je ne suis pas le premier à qui il se révèle… Mais, je suis le seul toujours vivant par contre…En fait, à ce qu’il me dit je suis le seul qui n’est pas mort dans les minutes suivant la révélation…Très encourageant…Très…En fait, c’est seulement grâce à ma curiosité que j’ai survécu à cette rencontre…Autant mentalement que physiquement… Car, je ne doute pas que j’aurais été tué comme les autres si je me serais mis à hurler comme un désaxé…

Mais, encore une fois, il parle beaucoup et n’a répondu qu’au « pourquoi moi? ». Et les anges? Les vampires? La suite? Mais, un silence flotte…Et son visage est toujours illuminé d’amusement…Non, bon d’accord…Illuminé de joie. J’ai l’impression qu’une seconde à l’autre, il va recommencer à rire comme un dingue. Mais, non…Le silence reste et n’est interrompu que lorsqu’il recommence à parler…

Il me rappelle que j’ai autre chose à faire avant.

Ah! Oui…C’est vrai, dis-je comme s’il m’avait dit une vérité incommensurable…

Il dit qu’il me dira bien ce que je veux savoir après…Je suis déjà impatient. Mon travail ne pouvait pas plus mal tomber…Par contre, il n’a pas une éternité pour tout me dire…Je rectifie, JE n’ai pas une éternité…Quoi que, je pourrais peut-être…Non. Ne va pas pensez une chose aussi stupide!

"Quant à la manière de tuer un Vampire… Réfléchissez, je vous en ai parlé… Comment pensais-je tuer mes créateurs ? Et comment sont-ils morts finalement ? Réfléchissez…"

J’y pense…Il a envoyé une foule en colère…Mais, quoi encore? Qu’ai-je raté de son histoire? Je crois que je pourrais bien le deviner…Facilement même…Mais, pas maintenant. Lestat a raison, j’ai autre chose à faire et je suis trop fatigué et troubler pour penser maintenant à tout ça…

Il embrasse mon cou. Je suis surpris…Pas du geste…Mais, j’avais momentanément oublié qu’il était là…Je pensais vaguement à ce stupide travail qui m’était fin à mes questionnements pour l’instant…Ce stupide travail que j’aurais du terminer il y a un moment déjà…

"Vous permettez que j'emprunte votre salle de bain ? J'aurais plaisir à prendre une douche pendant que vous terminez votre travail…"

Je lève les yeux et les pose sur lui…

-Euh…Oui…Bien sûre…Dis-je en reprenant complètement possession de mes esprits. Je…Je vais terminé mon travail…

Je me dirige dès lors vers ma chambre…Plus vite j’aurais fini, plus vite Lestat pourra me parler de tout ce que je ne sais pas encore…Umm…Je devrais peut-être dormir après mon travail…Mmh…Je ne sais même pas si je pourrais trouver le sommeil…

Quand je lui dis de chercher par lui même comment tuer un Vampire, il plonge dans ses pensées. Il trouvera, je lui fais confiance sur ce point… Mais en attendant il prend du retard pour son travail et, même si je peux l'entretenir pour le restant de ses jours, je crois qu'il faut qu'il le fasse. Je demande l'accès à sa salle de bain et il accepte avant de se réfugier dans son antre. Je crois que j'ai envie de le provoquer. Je déboutonne ma chemise et la laisse tomber sur le canapé en retirant mes chaussures. Mon pantalon et des dessous rejoignent la même place et j'entre dans la salle de bain. De là, porte ouverte, je demande où je peux trouver des serviettes. Manque de bol, elles sont juste devant mon nez dans un placard totalement ouvert. Je ne peux pas le faire venir pour ça… Je lui dis alors que j'ai trouvé et je tire la porte sans tourner le verrou. Aura-t-il l'idée de me rejoindre ? Non, je ne pense pas… Je me glisse sous l'eau chaude avec délectation. Bien que ma peau soit froide, je ne crains pas la chaleur de l'eau, au contraire, cela me réchauffe un peu. Pas que j'ai froid, mais au toucher, ma peau sera plus agréable après la douche. L'eau coule dans mes cheveux et caresse mon corps. Je ferme les yeux en m'abandonnant à cette douceur. Je n'ai besoin ni de shampooing ni de savon, la crasse n'accroche pas sur ma peau, elle y glisse sans résistance et accompagne le liquide brûlant jusqu'au sol. Je reste un bon quart d'heure dans cette douche salvatrice avant d'en sortir. Je passe aussitôt une serviette dans mes cheveux pour retirer la majorité de l'eau et peigne ma tignasse pour lui redonner son volume. Il n'y a pas de nœuds, bien sûr, malgré le fait qu'ils soient épais. Ils reprennent d'ailleurs automatiquement leur volume et leur douceur. Pendant ce temps, mon corps a eu le temps de sécher. L'eau a quitter mon corps d'elle même. J'attache alors la serviette à ma ceinture et sors de la pièce embuée. J'envisage une seconde de me rhabiller et je change d'idée.

Un coup d'œil à l'horloge m'apprend que mon hôte ne va pas tarder à avoir faim. Je me dirige donc vers sa cuisine et ouvre le frigo. J'ai beau être un Vampire qui n'a pas mangé autre chose que de la chair humaine depuis deux siècles, je sais cuisiner. J'ai toujours simulé être un humain et un humain doit cuisiner alors je cuisine… Je ne vais pas lui faire un plat exceptionnel, mais je pense qu'une omelette fera l'affaire. Je casse les œufs, les mélanges, ajoute du fromage et un peu d'herbe… S'il y en a chez lui, c'est qu'il aime. Puis j'allume le gaz. Pendant que l'omelette cuit, je lave le saladier et sors une assiette. Quand j'ai fini tous mes préparatifs et que la table est prête et l'omelette servie, toujours avec ma serviette à la taille, je vais frapper à la porte de la chambre… Est-il en train de dormir ou de travailler ? J'entre doucement et m'avance pour poser un baiser dans son cou… J'aime embrasser son cou. J'aime l'embrasser et j'ai envie de le toucher… Dans la tenue où je suis, peut-être aura-t-il envie que je le touche comme tout à l'heure…

"Le repas est servis, venez manger…"

Je murmure à son oreille.

Je jette un dernier regard derrière moi avant d’entrer dans ma chambre-salle-de-travaille…Il se déshabille dans mon salon. J’évite de trop le fixer, par savoir-vivre, et je détourne le regard. Heureusement que je n’ai pas de colocataire ni d’amis proches, même pas d’amis tout court d’ailleurs Sinon, je trouverais que cela ferait une situation fort ennuyeuse de devoir expliquer pourquoi un homme qui se balade tout nu et qui à passé la nuit fait chez moi. Je gagne ma chambre et lui la salle de bain. Avant de trouver un calme de travail continuel, Lestat me demande où il peut trouver des serviettes…Des serviettes…Dans…Je n’ai même pas le temps de répondre qu’il les a trouvé. Ils n’étaient pas bien loin de toute manière. Ils sont dans un placard…Je crois même qu’il est ouvert d’ailleurs…Et, avec la petitesse de la salle de bain, tu as tout visité l’endroit en un rapide coup d’œil de une seconde.

Bon…Le boulot ne peut plus attendre malheureusement. Je m’assis sur ma chaise de bureau. J’ai été déjà assez interrompu. Je n’aurais pas le temps d’envoyer ça en personne…Par courrier électronique? Ah1 Mon patron va me tuer…Mais, ça, il le fera demain…De toute façon juste pour tout le sois-disant retard que je prends, il va me tuer…Mais, je sais qu’il ne va pas me renvoyer, pas tout de suite…Je suis bien le seul qui accepte de faire ce boulot aussi mal payé! Je suis absorbé par mes corrections, mes ajouts, etc…J’en oublie la présence de Lestat, la seule chose qui me rappelle sa présence est lorsque, une fois finit, il frappe à ma porte…

-Umm? Ah, Lestat…Murmurais-je à moi-même…Tout ça n’a pas été un rêve, pensais-je encore une fois. Il embrasse mon cou. Je souris. Je le trouve étrange, mais pourtant, il m’attire d’une certaine façon. Je lui jette un regard. Il est en serviette. Et il continue à se balader nu dans mon appartement. Je soupire. Mais, j’essaie de ne pas le dévisager…le dévorer du regard?

Vous avez mis le feu à vos vêtements? Demandais-je, ironique et pour faire croire que ça me laisse indifférent...Ce qui n'est pas du tout le cas en fait...

"Le repas est servis, venez manger…"

Je le regarde, plus perplexe que jamais.

-Le repas?

Je le laisse me guider dans ma propre cuisine. Sur la table, une omelette. Je suis surpris de cette attention.

-Me…merci, dis-je tout en m’assoyant.

Depuis combien de temps avais-je mangé autre chose que des repas congelés? Je me rends compte que je ne me donne même plus le temps de me nourrir convenablement. Bref… Mmh, j’ai vraiment faim. Et bien que ce repas soit très simple à première vu, c’est vraiment très apprécier par le simple fait que ce soit un vrai repas. Je prends une première bouchée…

-C’est…gentil.

Je l’invite à s’asseoir.

"C'est gentil" Je souris, ça ne veut pas dire que c'est bon... Peut-être ne mange-t-il que pour ne pas me déplaire... Qui sait ? Je me remémore alors sa remarque sur mes vêtements, oui, il serait temps que je m'habille. Je m'avance donc, le laissant manger, vers la canapé où je les ai laissé. Je repense à ce qu'il m'a dit tout à l'heure, que je parlais beaucoup pour ne rien dire... Enfin, il ne l'a pas dit comme ça, mais bon... Il n'a pas forcément tord. Je le regarde alors que, sans pudeur et sans me rendre compte que ça peut le gêner, je dépose la serviette sur le bras du canapé et me saisit de mon boxer.

"Vous n'avez pas tord, Thomas, je parle beaucoup... Mais peut être est-ce pour ça que j'ai ce besoin de parler de moi. Je suis immortel, je suis puissant, mais je dois rester discret et invisible. C'est terriblement frustrant. Si je vous parle avec autant de facilité, c'est peut être aussi parce que j'aime votre manière de me dévisager et de boire mes paroles."

Peut être aussi que c'est uniquement parce que j'aime m'entendre parler, mais je ne vais pas emmettre cette hypothèse à haute voix... J'enfile mon pantalon et le boutonne tout en parlant toujours:

"Vous vouliez que je vous parle des Anges... Mon point de vue ne sera peut être pas très objectif puisque les Anges et les Vampires sont en guerre depuis des siècles si ce n'est des millénaires. J'en ai croisé une il n'y a pas très longtemps. Elle avait le pouvoir de se transformer en loup. Elle pouvait aussi se dématérialiser, mais je crois que ce pouvoir et "d'origine" chez eux. Elle avait, bien sûr, des ailes qui lui permettaient de voler. Hum... Je dis "elle" parce qu'elle avait l'apparence d'une femme et qu'elle était féministe, mais je ne sais pas si les Anges sont asexués ou pas. Et, honnêtement, je n'en ai rien à faire."

Je remarque alors, qu'il a finit son assiette. Je m'avance de nouveau vers lui [HJ: torse nu, si tu as bien suivi] et lui demande s'il veut autre chose. J'ouvre son congelateur et y trouve des glaces, en veut-il ? Après avoir obtenu une réponse et un encouragement à continuer mon histoire [HJ: je me permets ^^], je souris et reprends:

"Les Anges sont, d'après les histoires vampiriques, arrivés après nous. Mais je me demande si ce n'est pas l'inverse à leurs yeux. Quoi qu'il en soit, leur but est de nous détruire car ils se croient purs et sont persuadés que nous sommes des fléaus. Quant aux Vampires, ils tuent les Anges à la fois pour se défendre mais aussi parce qu'ils les trouvent écoeurants. Si vous croisez un Ange un jour, il vous dira qu'il en est un et fera en sorte que vous le vénériez et l'aimiez, il vous fera croire qu'il est bon et doux... Les Anges sont aussi cruels et meurtriers que les Vampires."

Je m'interromps et le regarde en fronçant les sourcils:

"Vous avez fini votre travail ?"

Comme pour me donner raison, le téléphone se met à sonner.

Il se dirige sur ce qui me sert de salon. Il va prendre ses vêtements. Bien…J’avoue que je serais bien plus à l’aise s’il se vêtit. Je le regarde. Il a enlevé sa serviette. Il s’habille dans le salon? Et sous mes yeux en plus… Je remets mes yeux sur mon assiette. De quoi aurais-je l’air si je le fixerais avec insistance? Quoi que je doute que ça le gênerait vraiment vu son attitude. Il faut dire qu’il n’a pas vraiment montrer une grande pudeur depuis le tout début.

Il revient sur le sujet de tout à l’heure. Il explique pourquoi il a tendance à parler… Vraiment… Beaucoup. « Un demi-dieu refoulé ». Je me demande qu’est-ce qui ce passerait si du jour au lendemain, tout le monde croirait aux vampires. Que ferait celle qu’ils appellent reine? Que ferait les humains? En tout cas, ça emplirait sûrement de joie Lestat. Il a presque l’air d’un gamin qui ferait tout pour attirer l’attention. Mais, pourtant il a bien plus de vécu que moi, il a plus d’expérience, il a vu bien plus que je n’en verrais jamais, il sait plus de choses que moi…Normal avec ses plusieurs siècles de vie. « j'aime votre manière de me dévisager et de boire mes paroles ». Boire ses paroles? Oui et j’en viens même à penser que je risque de m’y noyer tôt ou tard. Tant de chose que j’ignore! Tant de chose…Tant de secrets.

Tandis que je mange avec appétit, il continue (bien évidemment) de parler mais je ne m’en plains pas du tout.

Les vampires et les anges sont ennemis. Je ne m’y attendais pas. En fait, il aurait bien pu me dire n’importe quoi au sujet des anges que je ne m’en aurais pas attendu. Il en a vu une il n’y a pas longtemps. Des pouvoirs…Des ailes? Charmant…Ça fait presque poétique.

Lestat s’avance vers moi. Il fouine dans mon congélateur en me demandant si je veux autres choses…À par des réponses, non merci…Je lui demande de poursuivre son monologue. Il m’en dit plus sur les anges. Rivalité entre les races, répugnance, haine et tout le blablabla. Les vampires prétendent être les premier. J’aurais penser le contraire mais il vaudrait mieux que je laisse tomber mes vieilles idées préconçues. Je risquerais encore plus de m’y perdre. Les anges…Aussi cruels que les vampires. Aussi meutriers…Aussi…Manipulateurs? Car je me suis bien fais manipulé par Lestat au début de cette histoire. Les vampires et les anges…De la façon qu’il m’en parle…Ces deux races sont très similaires…Alors, pourquoi cette guerre stupide? Je n’ai pas le temps de poser ma question, il me demande où j’en suis avec mon boulot. Je venais de finir…

Le téléphone…Merde…Pas la peine d’espérer que c’est un appelle de courtoisie de ma petite sœur…C’est mon patron à coup sûr…Je soupire et me décide à aller répondre. Je murmure : « un instant » à Lestat…

-…Oui? Dis-je nerveusement en décrochant le combiné…

Il n’y a même pas eu d’autres échanges de mots que je suis forcé d’éloigner le téléphone de mon oreille pour ne pas devenir sourd.

-Je…J’ai tout envoyé…À la dernière minute? Oui, mais…Oui, je sais…

Il fait l’engueulade habituelle, me reprochant mon manque de professionnalisme et mon retard et le fait que ce n’est pas la première fois…Ouais, bah, je suis pas payé comme un professionnel! Je ne dis pas cette remarque bien sûr…Je me l’ai déjà assez mis à dos.

-Ça ne se reproduira plus…
-Ouais et ça fait combien de fois que tu me dis ça, Cohen? J’en connais des gens qui prendraient ta place n’importe quand!
-Et vous leurs avez dit combien ils seraient payés?
-Quoi?
-Rien Monsieur…Vous disiez?

Il finit par se taire…Mais, je ne suis pas en paix…Puisque ces dernières paroles furent : « On s’en reparlera bientôt, Cohen ». Je raccroche en soupirant et contemple le combiné un moment. Je regarde Lestat…

-Oui…J’ai finis mon travail, dis-je avec innocence…

Je n'ai pas vraiment besoin de mon ouie fine pour entendre que son patron l'engueule comme une sous-merde. Il se fait littéralement exploiter ce mec... et il s'écrase devant son supérieur. Je soupire. C'est désolant, Thomas est trop doux, trop gentil... Quand il raccroche et se tourne vers moi, j'ai un mouvement de tête qui indique mon état d'esprit un peu désolé. Puis je lui souris et murmure:

"Si vous avez fini, je vais le sortir de vos pensez et nous pourrons reprendre notre discussion."

Je m'approche de lui, assez lentement pour ne pas lui faire peur, mais d'un pas décidé tout de même. Je ne veux pas non plus lui laisser le temps d'angoisser sur mon idée. Je passe dans sont dos, là, debout, au milieu de la pièce et je glisse l'un de mes bras sur sa taille alors que de l'autre je le force doucement à appuyer sa tête sur mon épaule. Je murmure en passant mes doigts dessus:

"Fermez les yeux, Thomas…"

Et mes mains entrent en action, caressant son corps avec douceur et sensualité. Le but n'est pas forcément de l'excité et de lui sauter dessus, non, juste de le détendre, de lui faire oublier tout ce qui l'entoure… Je passe sous son T-shirt sur sa peau douce alors que je dépose de petits baisers dans son cou, derrière ses oreilles… Puis, l'une de mes mains détache son pantalon. Ces choses là tiennent même ouverts, il ne tombe donc pas à ses pieds, mais me laisse suffisamment de place pour glisser ma main dedans et caresser son sexe. Je suis doux, je suis tendre, je suis lent… Les doigts de mon autre main titillent un téton alors que je commence des mouvements de va-et-vient de grande amplitude.

Mon propre sexe est dressé. Peut être le sent-il, dans son dos, mais ce n'est pas certain. De toutes façons, je n'ai pas l'intention d'aller plus loin sans son accord et, à moins qu'il ne m'invite à continuer dans son lit, je m'arrêterais quand il aura jouit. Je me demande si cet ermite vit souvent des moments de ce genre avec des femmes… ou des hommes d'ailleurs, vu comme il est réceptif… S'abandonne-t-il souvent aux plaisirs de la chair ou passe-t-il son temps libre sur ses livres et ses articles ? Mon pouce presse délicatement son gland rougi. Va-t-il tenir encore longtemps ? Quoi qu'il en soit, je continue, accélérant un peu alors que mon autre main à rejoint la première, jouant avec les bourses, offrant une multitudes de sensations enivrantes…

Mes dents effleurent sa gorge, mais je ne le mordrais pas. Je ne veux pas faire de trace, s'il m'embrasse, s'il m'invite à continuer… Oui, là je le ferais… Mes suçons seront plus marquer que ceux d'un autre… Mais pour le moment, c'est la douceur et la folie du moment qui l'emporte… A-t-il seulement conscience de l'expression de son visage en cet instant ?

*Tu es tellement beau, Thomas, si tu savais…*

Il me regarde d’un air désolé. Je me rends compte à quel point, il est vrai, que j’ai l’air quelque peu ridicule en ce moment. Je viens de me faire engueuler comme si j’étais l’être le plus incompétent qui soit par mon idiot de patron. Et on ne peut pas dire que la conversation fut très discrète. Mais, je ne peux rien y faire. J’ai un loyer à payer moi et à moins de trouver un autre emploi…Je ne peux rien faire d’autre que de supporter mon horrible supérieur.

"Si vous avez fini, je vais le sortir de vos pensez et nous pourrons reprendre notre discussion."

Son air désolé change pour un sourire et il s’approche doucement de moi. J’appréhende ce qu’il compte faire…En fait, je ne suis pas complètement stupide. Je me doute bien de ce qu’il compte faire. Et…Je ne sais toujours pas comment je dois réagir à ça. Il me plaît mais d’un autre côté je trouve ça tellement…Bizarre. En fait, le simple fait d’avoir rencontrer un vampire et de l’avoir amener chez moi est étrange…

Je sens l’un de ses bras se glisser contre ma taille alors qu’il est derrière moi. Mon dos contre son torse nu. Je place ma tête contre son épaule avec l’encouragement de Lestat. Je sens son souffle contre mon cou alors qu’il me murmure de fermer les yeux…De la même façon que quand il m’a mordu. Et je l’obéis encore une fois. Je sens ses mains caresser mon corps. Je sens ses lèvres sur mon cou. Son souffle…Je sens cette sensualité, cette douceur…Et cette excitation qui monte en moi. Ce désir, cette furieuse envie…Il glisse sa main dans mon pantalon détaché. Il caresse mon membre dressé. Le simple contacte de ses doigts me fait gémir et c’est encore plus le cas quand il commence à faire des mouvements de va-et-vient. Je viens caresser le dos de son autre main qui continue de errer sur mon corps.

Je suis avide de ses caresses, de ses baisers, de ses lèvres si douces…
Je sens ses dents qui me frôlent. Mais, il ne semble pas vouloir me mordre. J’ouvre un instant mes paupières pour regarder le visage de Lestat. Son autre main viens rejoindre la deuxième…Je gémis encore.

Lestat, murmurais-je…

Je porte l’une de mes mains à son visage tout en le regardant. Pendant un instant, le bout de mes doigts frôlent ses lèvres jusqu’au moment où je l’embrasse en approchant son visage du mien. Ma main air tout d’abord sur son visage avant de se perdre dans son épaisse chevelure blonde…Je sens que je ne pourrais pas tenir encore longtemps, mais, je n’ai aucune envie que ça s’arrête maintenant. Je n’interromps notre baiser que pour pousser un soupire de plaisir…Mais, j’ai encore envie de goutter ses lèvres…Finalement, je profite pleinement de cette "bizarrerie". Lestat...Il est si beau...Si doux...

Il voulait me faire oublier mon patron? Et bien, c’est tout à fait réussi. J’en oublie même mon travail. J’en oublie mon appartement minuscule. Il n’y a que Lestat, ses baisers et ses caresses qui m’enivre. Quel horreur si je penserais à cet horrible personnage qu’est mon supérieur en un moment pareil d’ailleurs…

[Bon, vu que Lestat était censé être derrière toi, j'improvise…]

Il prononce mon nom et ses mains partent à la recherche de mon visage. Je passe devant lui pour pouvoir l'embrasser mais comme il a perdu l'appui de mon torse je le fait reculer lentement jusqu'au mur et me presse un peu contre lui. Il m'embrasse. Ses lèvres se soudent aux miennes alors que mes mains sont encore en action. Le baiser est profond, sensuel et doux. Son regard est tellement envoûtant. Il caresse ma peau et quand ses doigts se perdent dans mes cheveux, je glisse mon visage dans son cou en murmurant son nom comme il a murmuré le mien…

Je l'embrasse doucement, ondulant contre son corps, tout cela est tellement érotique mais sans aucune violence ni brutalité. Je me rends compte que je suis à l'étroit dans mon pantalon. Je dépose des baisers rapides dans son cou, me serrant à lui, respirant plus vite. Sa chaleur me réchauffe… Thomas… Encore une fois son nom m'échappe. Je soude mes lèvres aux siennes. Les caresses, les frôle, les lèche… Puis approfondis le baiser. Mon désir augmente. Le rythme de mes mouvements aussi… L'une de mes mains remonte sur son torse, le caresses, erre sur la peau chaud… Puis redescend dans le dos, sur ses fesses, entre ses fesses… Thomas… juste un murmure, rauque, gorgé de désir, excité…

Il faut qu'il jouisse maintenant sinon je ne vais pas résister à mon envie… Je l'embrasse encore. Nos lèvres ne se séparent que pour mieux se retrouver. Cette sensation est tellement agréable. Plus rien ne compte… J'aime tellement ça, cette capacité qu'ont les humains à vivre pleinement le plaisir… Et cette excitation qu'ils font naître en moi… Je m'approche de son oreille et, tout en me collant à lui alors que mes doigts commencent à forcer doucement l'entrée de son intimité, je demande:

"Thomas… Suis-je le premier ? … Me laisseras-tu continuer ? …"

Mon souffle s'accélère… Mes gestes aussi… Je crois bien qu'il va jouir avant de pouvoir me répondre… dommage…

Nous continuons nos caresses, nos baisers…Mes mains ont quitté ses cheveux pour errer sur son torse. Ses lèvres viennent souvent frôler ou se presser contre la peau de mon cou mais cette fois je ne crains pas ses canines, je ne crains pas sa morsure…Je ne fais que savourer ce moment, cette tendresse et cette sensualité. Mes doigts parcourent son corps si beau, si doux, si attirant. Je soupire plusieurs fois de plaisir…Je l’entends murmurer mon nom avec désir.

Je crois que jamais je n’ai autant désiré quelqu’un…Et je suis d’autant plus surpris que ce soit un homme…Un vampire d’ailleurs. Cette situation me rend fou. Mais, cette fois, ce n’est pas la raison que je perds mais le plaisir qui me gagne. Un plaisir insécable. Lestat…

J’ai l’impression que ma peau est brûlante bien que la sienne semble toujours froide. Mais, ça ne semble tellement pas important en ce moment. Ça semble être un détail complètement insignifiant. Mes lèvres ne veulent plus quitté sa peau, mes mains ne veulent plus quitter son corps. Je ne veux pas que ça s’arrête, mais je crois que je suis bien trop excité, est-ce que ça va s’arrêter maintenant? Il faut que je me retienne, je ne veux pas que ça s’arrête. Mes lèvres effleurent son cou, sa mâchoire, sa joue avant de rester contre ses lèvres. Ma langue cherchant celle de Lestat…Nos corps si proches.

Je sens sa main se glisser sur mes fesses…Je sens ses doigts qui commencent à me pénétrer doucement. J’entends sa voix…Sa voix si envoûtante, celle qui m’a raconté toutes ces choses…Celle qui a murmuré mon nom…
"Thomas… Suis-je le premier ? … Me laisseras-tu continuer ? …"

Ses mots me font réfléchir un instant…S’il est le premier? Le premier homme qui me touche ainsi…Oui…Le premier qui a éveillé en moi un tel désir…Oui, c’est le premier. Et…Je n’ai pas envie que ça s’arrête…Je veux qu’il continue. Vais-je tenir? L’excitation est tel que j’ai de la difficulté à articuler un seul mot…

-Oui, murmurais-je, difficilement…En réponse à ses deux questions.

Mes mains se glissent sur son torse jusqu’au commencement de son pantalon que je commence à détacher…Mes lèvres se soudent à celles de Lestat une autre fois…

Sa voix n'est qu'un souffle sensuel. Je souris. Un simple mot qui me donne tous les droits. Cela m'enivre et, encore une fois, je murmure son nom. Il m'embrasse et j'accélère mes mouvements sur son membre alors que mes doigts, en lui, entament un mouvement de ciseau assez rapide. Lui, est en train d'ouvrir mon pantalon. Nos lèvres son fiévreuses et je ne peux me retenir de mordre sa lèvre. Un gémissement m'échappe alors que le sang coule dans ma gorge. Je l'ai à peine égratigné, mais je n'ai jamais rien vécu de plus agréable que de boire du sang pendant l'acte. D'habitude, je le fais plus discrètement puisque mes victimes ignorent mon identité mais de toutes façons, je n'en prendrais pas beaucoup.

Nos lèvres se séparent et je me glisse à genoux devant lui. Mes lèvres s'emparent de son membre alors que ma main ainsi libérée termine de lui ôter son pantalon et entreprend d'ouvrir sa chemise. Alors que je sens qu'il est sur le point de céder, qu'il va jouir d'un instant à l'autre, que déjà quelque gouttes de sperme s'échappent de son sexe érigé, je m'arrête. Je retire mes doigts de son intimité et je me relève en délaissant son membre. Une grande frustration se lit sur son visage et je l'embrasse sensuellement, léchant le peu de sang disponible.

"Tu es magnifique, Thomas… J'ai terriblement envie de toi…"

Je me penche un peu et le soulève délicatement pour le porter jusqu'à son lit où je le dépose avant de grimper dessus. Je termine d'ouvrir sa chemise et couvre littéralement son torse de caresses et de baisers. Je termine d'enlever mon pantalon et me colle à lui. Mon sexe dressé presse contre son intimité alors que je murmure son nom, la voix gorgée de désir. Je ne peux m'empêcher d'embrasser son visage. Nos lèvres se soudent à nouveau et je prends encore un peu de ce liquide onctueux. Mes yeux son clos, je gémis contre ses lèvres. Je commence à entrer en lui doucement.

Je le pénètre avec une lenteur démesurée et je sens bien qu'il ne tiendra pas bien longtemps. Je sens bien qu'il est déjà au bord de la jouissance. J'ai parfaitement conscience qu'il va jouir sans que j'ai le temps de venir avec lui… Mais cela importe peu. Ce que je veux, c'est lui donner du plaisir, le rendre fou de moi, qu'il veuille recommencer… Ce n'est qu'un humain mais j'aime particulièrement sa manière de s'abandonner à moi, de me faire confiance. Comment se terminera cette histoire ? Vais-je me nourrire de lui ou en faire un vampire pour profiter de sa présence pendant l'éternité ? Je souris pour moi même. Non seulement ce n'est pas le moment de penser à ça, mais en plus cette question ne se pose pas, je ne veux pas créer de Vampires. Pour l'instant, l'important c'est de faire les mouvements les plus lents possibles pour qu'il ne puisse pas jouir… Ce que je fais. Puis, brusquement j'accélère, je me mets à aller beaucoup plus vite, je percute sa prostate, points de plaisir par excellence, je le sens se crisper sous moi, se tordre, se tendre et au moment où il va se libérer, au moment où il va s'envoler vers le 7em ciel… Je m'arrête. Je reste en lui, essoufflé, immobile et je le regarde, frustré. Je souris et l'embrasse à pleine bouche. Il est sur le fil, au bord du plaisir, au bord de l'orgasme… Mais je ne fais rien. Rien qui puisse provoquer cela. Je veux jouer avec lui, lui donner un plaisir immense tout en le privant de libération… Alors je recommence. Je le pilonne avec violence, provoquant chez lui un plaisir incontrôlable et au moment où tout son être m'implore la libération, je m'immobilise. Je l'ai amené tellement près du plaisir que je vais jusqu'à me retirer totalement de lui pour être sûr qu'il ne sombre pas tout de suite. Il est à ma merci, je peux faire de lui ce que je veux, son souffle est court, ses joues rosies par le plaisir, ses yeux clos et ses mains totalement folles. Je souris et l'embrasse tendrement à nouveau. Je lui murmure que je vais l'emmener en enfer avec moi, un enfer pour lequel il sera prêt à se damner puis, sans lui laisser le temps d'analyser mes paroles, je le pénètre à nouveau. J'entre en lui brutalement, le faisant se tordre de plaisir, et j'enclenche de nouveau mes mouvements rapides et profonds. Le doute n'est plus permis dans quelques secondes il va se libérer, je tente de m'approcher un peu de la délivrance mais c'est trop tard, je sens déjà le liquide chaud couler entre nos corps. Peu importe. Je m'arrête à nouveau mais reste en lui alors que je couvre son visage de baisers et de caresses. Au bout de quelques minutes, alors que son souffle se calme doucement, je me retire et m'étends à côté de lui. Mon sexe est toujours fièrement dressé mais je n'y prête pas garde, ma main erre sur son corps. Va-t-il s'endormir ? Peut être… Ce ne serait pas un mal, il doit être épuisé après cette nuit de veille et tout le sang que je lui ai pris. Je l'attire contre moi, le serre dans mes bras. Ma peau est toujours douce, la sueur ne s'y accrocha pas, je ne sue pas, d'ailleurs. Par contre elle est un peu plus chaude. Son sang circule désormais dans mes veines. Je pose mes lèvres sur son front et murmure:

"Reposes-toi, Thomas, ton corps n'a pas la même résistance que le miens, laisses-toi sombrer, je serai là à ton réveil…"

Ma voix est calme alors que je le berce doucement, passant mes doigts dans ses cheveux. Je le regarde avec tendresse. Cet humain me plait vraiment beaucoup. Je sais qu'il sera mien tant que j'aurais des choses à lui raconter, des informations, des connaissances à lui transmettre… Mais que se passera-t-il quand je n'aurai plus rien à dire ? Quand la source de mon savoir sera tarie ? Va-t-il se lasser de moi comme je me suis lassé des précédents humains qui ont partagés ma vie ? Et alors ? Il me suffirait alors de le tuer, non ? Pourquoi cette perspective me semble-t-elle si triste ? Serais-je, moi, l'éternel romantique manipulateur, en train de tomber amoureux de cet être ? Non, ce n'est pas possible… N'est-ce pas ? Ce n'est pas possible…

Vraiment ?

Au départ, il est excessivement lent…Puis, il accélère avec une soudaineté presque étonnante. Son nom s’échappe de ma gorge à mesure qu’il est plus rapide. Je sens mon propre corps se crisper, se tordre…Je sens ce plaisir me parcourir le corps, qui m’enflamme, me brûle…J’ai l’impression d’avoir terriblement chaud…Terriblement…Et, pourtant, j’aime ça. J’aime le sentir en moi, j’aime qu’il me touche, qu’il m’embrasse, qu’il me caresse. J’aime le toucher, le caresser, essayer de frôler de mes doigts chaque parcelle de son corps. J’aime sentir sa peau collé contre la mienne. Nos deux corps réunis. Je sens que ça vient, que ça finira bientôt, que je serais libérer de tout ce plaisir qui m’éloigne de toute cohérence, toute coordination, de tout sens de la réalité, ce plaisir qui m’étouffe…Ce plaisir que je réclame…Mais, rien. Lestat s’arrête. J’essaie de retenir difficilement ma frustration mais je ne crois pas avoir réussi. Je le regarde alors qu’il en fait de même et me sourit. Pourquoi il s’arrête? Que cherche-t-il à faire? Je ne comprends pas. Je ne cherche pas à comprendre, tout ce que je comprends c’est que je le réclame encore, que je veux qu’il continue et qu’il ne s’arrête surtout pas. Il m’embrasse et j’y réponds…J’y réponds mais je veux plus…Dès le moment où nos lèvres se quittent il reprend ce qu’il a commencer. Il n’est plus lent et doux comme au tout début, il commence directement avec une net rapidité. Je le sens fort, vif…Je gémis, je gémis son nom, je l’appelle…Je ne cesse de prononcer son nom d’une voix saccadée, avide de lui…Lestat…Avide, complètement avide de ce plaisir, ce désir…Et, encore une fois, dès le moment où j’ai sentis que je ne tiendrais plus, il s’est arrêté. Encore…
-Lestat… Gémis-je encore…

Ma voix était suppliante, haletante, désespérée . Il s’est retiré complètement. Allait-il s’arrêter maintenant? Allait-il me laisser dans cette état? Il m’embrasse avec douceur et je caresse son visage de mes mains tremblantes de désir. Je l’entends me murmurer quelque chose…Des paroles qui me laissent perplexes…M’emmener avec lui en enfer…Être damné…Que veut-il dire? Peu importe la signification de ses paroles, je me rends compte que je me suis mis dans une situation trop troublante…Comment tout ça allait finir? Mais, je n’ai pas le temps de me pencher bien plus sur la question qu’il entre encore en moi avec violence à ma grande satisfaction. Je gémis avec force. La simple prononciation de son nom me semble difficile. Pourtant, il continue de s’échapper de mes lèvres. Mon corps est entièrement crispé. Je ne tiens plus et il ne peut rien y faire…Je jouis et j’ai l’impression que tout mon être est emporté par un violent frisson.

-Lestat… Dis-je une dernière fois.

Ses lèvres parcours mon visage alors que je sens ce bien-être m’envahir. Je laisse ma respiration se calmer et ma fatigue me gagner. Lestat est maintenant à mes côtés. Ses mains me caressent mais je n’y porte pas grande attention. Il m’attire contre lui et je me retrouve dans ses bras. Et je me sens bien. Il embrasse mon front et me dit de m’endormir. Il dit qu’il sera encore là à mon réveil. Je n’ai même pas la force de me demander s’il est sage de dormir quand il y a un vampire sous mon toit…Je suis épuisé et me laisse sombrer, encourager par ses mains qui caressent mes cheveux…Je l’aime, je crois…Mais, ça n’a pas le moindre sens…Peut-être est-ce une illusion…Peut-être que je me trompe…Comment puis-je seulement songer à lui faire confiance? Malgré que j’ai toutes les raisons du monde de m’inquiéter sur qu’est-ce que tout cela va entraîner…Je m’endors.