Découverte fortuite (Thomas)

Je progressai à travers les catacombes. Tous ces crânes disposés dans des niches de part et d'autre du tunnel semblaient me regarder de leurs orbites vides. Je n'avais pas peur. Dans mon métier, j'avais l'habitude de côtoyer la mort. j'étais au moins contente d'avoir pu retirer enfin mes lunettes de soleil. Mes yeux de panthère me garantissaient une excellente vision nocturne, je n'avais ainsi pas besoin de lampe-torche.
Je parcourais les catacombes depuis déjà deux heures. Je cherchais le meilleur itinéraire pour accomplir mon prochain contrat. Il fallait que je m'introduise dans une ancienne église reconvertie en salle de sport. Le patron était un mafieux et cette fois c'était des flics qui m'avaient payé pour le liquider, ne pouvant l'arrêter légalment faute de preuves.
Javançais calmement quand j'entendis du bruit. Quelqu'un venait par ici. J'ouvris mon sac à dos et en sortit mon arme fétiche: le Colt 45. plaqué argent. Je ne l'utilisais pas souvent car il était très bruyant. Mais de toutes façons j'étais dans une partie des catacombes interdite au public alors que même la partie accessible était fermée, personne n'entendrait le coup. Je tendis l'oreille, la personne approchait.
Je me mis juste au coin du couloir et jaillis d'un seul coup en braquant mon arme sous le nez de l'intru.
"Bouge pas !"

Je suis ici. Et sans Judas. Pourquoi? Curiosité indiscrète? Je ne sais pas. Mais, peu importe mes raisons, je suis certain que Judas n’approuverait pas. Me tuerait-il si cette information irait jusqu’à lui? Non, bien sûr que non…N’est-ce pas? Peut-être. Je n’arrive pas à suivre ses intentions. À notre première rencontre, j’ai eu pour impression que la moindre erreur de ma part pourrait me conduire à une mort certaine. Mais, maintenant métamorphosé en une chose que je ne comprends pas tellement, sûrement sera-t-il plus indulgent..? Et puis, j’ignore même si ma présence dans les catacombes et mal venue. Il ne peut pas m’en vouloir, il l’a bien lu en moi. Je suis curieux…Entêté même, quand je m’y mets. Il doit bien s’attendre à ce genre d’action de ma part.

Les catacombes, n’est-ce pas, de toute façon, le repère de mes…Semblables (définitivement, je ne m’habituerai jamais à cette idée)? Certes, plus vieux, plus puissants, plus dangereux…Hum, je ne sais plus si c’est une bonne idée. Je ne vais tout de même pas passer une éternité à fuir les autres vampires? Mais, quelle phrase optimiste, car je crois sincèrement à mes chances de survie dans ce monde inconnu? Et puis, finalement, je crois que j’aurais pu attendre avant d’entrer ici, seul…Je ne suis qu’un nouveau né. Un nouveau né trop fouineur.

Je marche dans les souterrains, appréhendant une éventuelle rencontre, bonne ou mauvaise…J’ai le plaisir (ou déplaisir?) de constater le goût en matière de décoration des occupants. Des crânes disposés un peu partout. Avait-il un sens à ça? Une symétrie? Je ne m’y attarde pas.

Le fait que je vois parfaitement dans le noir m’horrifie. Je ne m’habituerai à ces pouvoirs? Ces crocs? Cette faim et cette soif? Ces mystères..?

Une femme se met devant moi et me pointe une arme à feu sous le nez. Ça s’est passé en 2 secondes, mais mon cerveau a tout assimilé. Étonnant, me concernant…Elle m’ordonne de ne pas bouger. Ce que je fais bien que je pourrais rapidement fuir sans problème selon ce que je sais des pouvoirs qu’ont les vampires. Une vitesse surhumaine par exemple…Je ne m’étais même pas rendu compte que j’étais assez bruyant pour attiré l’attention. Trop perturbé par mon nouvel état, je n’avais pas pris la peine de dissimuler ma présence dans un silence total comme n’importe quel buveur de sang l’aurait fait, gardant ma démarche typiquement humaine.

Mais, ce qui me surprend le plus, c’est que cette femme est…Humaine. Hybride, pour être plus précis. Mais, vivante, gorgée de sang, la peau rosé d’un humain, d’un être mortel. Je jette un coup d’œil sur mes mains. Elles sont devenues tellement blanches…Puis, mes pupilles noirs retournent se fixer sur l’intruse. Les catacombes ne sont-ils pas censés être sécuritaire pour les vampires, pour nous?

-La politesse exige qu’avant de pointer un pistolet sur quelqu’un, on doit lui dire « bonsoir » ou « bonjour », c’est selon…

J’essaie de me la jouer « super-vampire-ténébreux-puissant-de-la-mort-qui-tue-et-qui-n’a-peur-de-rien »…Mais, en fait, cette situation me met plus que mal à l’aise…

-À qui ai-je l’honneur?

Je restai inflexible devant l'apparente tranquillité du type. Son odeur était particulière. Mon cerveau était encore trop humain pour me permettre d'analyser spécialement les odeurs, mais je sentais tout de même qu'il y avait quelque chose de pas tout à fait net chez lui. Mais peu importe, une dragée de 45.ACP en pleine tête ça n'a jamais pardonné. Sinon, j'avais toujours une douzaine de grenades dans mon sac. Je les avais apportées au cas où j'aurais à créer des éboulements ou dégager le passage. L'accès au catacombes de l'ex-chapelle devait être muré.
Mais revenons à nos moutons. J'avais toujours mon calibre braqué sur cet homme qui continuait de se la péter. S'il avait vu mes yeux il devait savoir ce que j'étais. Mes réflexes surhumains m'assuraient d'avoir le temps de le neutraliser trois fois en cas d'entourloupe.
"A genoux, les mains sur la tête ! On fera les présentations plus tard."
Sans le quitter des yeux, j'inspectai briévement la zone derrière lui au cas où il y en aurait d'autres à portée de tir. Ce mec n'était peut-être qu'un civil paumé, mais il valait mieux être prudente. S'il était coopératif, je n'aurais qu'à le menotter dans un coin et revenir le libérer avant de partir.
"J'ai dit à genoux ! Une bonne centaine de personne est morte par mes mains, je n'hésiterais pas à en tuer une nouvelle."

Elle sent le sang à plein nez. Mais, quel est l’odeur du sang aux yeux d’un vampire? De moi? Ce parfum n’est, à la base, pas plaisant, même terne. Pourtant, il me paraît attirant, irrésistible. Le battement de son cœur me rend fou. Comment les vieux buveurs de sang de ce monde peuvent-ils supporter ça pendant des siècles et des millénaires? Ils boivent. Ils mangent. Jusqu’à les apaiser. Jusqu’à ne plus entendre et sentir l’appel de la vie? Si j’ai voulu être ce que je suis devenu, c’était simplement pour constater ça, constater d’autres choses. Je voulais savoir (et je le veux toujours) la véritable signification des vampires, de leurs vies, leurs ressentiments, leurs pouvoirs et leur histoire. Juste un puit sans fond qui cherche à comprendre tout ce qui l’entoure..? Est-ce vraiment une bonne raison? Peut-être une raison plus noble que d’autres, peut-être moins…

Elle me demande de me mettre à genoux, les mains sur la tête. Je n’obéis pas à son ordre. Mais, voulant montrer un minimum de bonne fois, je lève les bras, laissant mes mains en vu. Puis, je ne bouge plus.

J’aimerais pouvoir lire ses pensées et connaître la raison de sa venue et ses intentions. Mais, j’ignore comment et même si j’en suis capable. Elle me redemande de faire ce qu’elle dit. Pourtant, je ne fais rien, même s’il est risqué de lui permettre une seconde de plus de pointer son arme sur ma tête.

-Partez. Votre vie est en danger ici et ce n’est pas un pistolet qui y changera quoi que ce soit. Vous ignorez quel genre de…Personne…Il y a plus loin dans ses souterrains.

Aussitôt dit, je me retrouve derrière elle. Probablement n’a-t-elle rien vu de mon déplacement. Je me félicite mentalement d’avoir au moins réussi à utiliser ma vitesse surhumaine correctement.

-Je ne suis pas une menace pour vous…Mais, partez.

D'un seul coup, je vois le type qui court et va se mettre juste derrière moi, le tout à une vitesse hallucinante. Même moi avec mes réflexes surhumains j'ai failli ne pas réagir. Mais malheureusement pour ce type, le premier réflexe qui me vient dans ce genre de situations est la défensive.
"Je ne suis pas une menace pour vous…Mais, partez."
A peine l'homme eut-il achevé sa phrase qu'il reçut un coup de pied retourné en pleine figure. Il eut un mouvement de recul en se tenant le visage. Je regrettai d'avoir été si brusquen mais il faut toujours éviter ce genre de démonstrations quand on est face à une tueuse d'élite armée.
"Ca, on verra bien. Pour l'instant, vous êtes la seule menaçe potentielle que je vois. Alors répondez-moi. Qui êtes-vous ? Faites-vous partie des hommes de Tony ?"
Je pointai toujours mon flingue sur sa tête en faisant attention à ne pas m'approcher trop. Cette fois, j'eus la présence d'esprit de m'adosser à une paroi pour ne pas être surprise par derrière si cet homme avait des complices.

-Tony?

J’arque un sourcil, l’air perplexe. Mais, de quoi elle parle?

-Il n’y a pas de Tony ici…Et je refuse de répondre à une seule autre de vos questions tant que vous pointer cette arme sur moi.

J’adopte un air de total incompréhension. Une incompréhension justifiée d’ailleurs…Et convaincante. Par contre, je n’ai peut-être pas vraiment dit la vérité. Il est vrai que je ne connais pas l’existence d’un Tony (ou de « ses hommes ») se baladant dans les catacombes…Mais, il est vrai que j’en connais très peu sur ces dit-catacombes.

Reprenant une nouvelle fois ma une vitesse surnaturelle, si vite qu’elle ne peut réagir, je m’approche d’elle et lui arrache son arme de ses mains, commençant à craindre pour ma jeune vie. Elle n’a pu faire quoi que ce soit à temps et elle n’a pas pu réussir à m’en empêcher dû à ma toute nouvelle force.

Je recule rapidement de plusieurs pas pour ne pas être surpris une nouvelle fois par un pied dans ma figure. Son pistolet maintenant en ma possession, je ne pointe quand même pas le canon sur elle. Dans quelle utilité je ferais ça? Je ne veux pas sa mort bien que ma faim me tenaille et qu’il faudra que je tue tôt ou tard.

-Je vous le répète : partez. Je n’ai pas l’intention de vous tuer…Mais votre vie ne tient qu’à un fil si vous persistez…

Je m'étais bêtement laissée surprendre. Cet homme n'était sûrement pas humain pour être aussi rapide. Ce ne pouvait pas non plus être un hybride. Mais alors qu'était-il ?
Finalement, il ne devait pas travailler pour Tony. Ses hommes étaient des dingues de la gâchette qui n'auraient pas hésité à lui tirer dessus sans penser aux conséquences. Or, ce gars-là ne me menaçait même pas. Il n'avait pas non plus d'autre arme apparente que mon Colt 45. Et les hommes de Tony n'avaient jamais pris la peine de cacher leurs flingues.
"Ok, je vous crois. Par contre, rendez-moi mon flingue, il a une valeur sentimentale pour moi."
Je tendis une main non agressive.
"Mais ça ne me dit toujours pas qui vous êtes, ce que vous faites ici, quel est le danger dont vous me parlez et...ce que vous êtes."
Personellement je ne craiganais pas grand-chose. Mais tout ce qui pouvait porter atteinte à l'accomplissement de ma mission me dérangeait au plus haut point.

Donner une valeur sentimentale à un pistolet? Mais c’est que les gens sont fous ma parole. Ou bien elle se moque de moi? Je serais totalement idiot de lui rendre son arme. Je la regarde, méfiant.

Je ne pense pas à lui rendre son flingue, pas tout de suite. Puis, elle me pose de multiples questions.

-Je m’appelle…

Je m’arrête dans ma phrase. ‘’Sir Thomas Von Cohen’’…

-Hum, non, ça n’a pas d’importance.

L’idée de me présenter sous ce nom ne me paraît pas attrayant. De plus, si on apprend qu’un crétin du nom de Thomas Cohen laisse des hybrides se balader librement dans les catacombes, je ne donne pas cher de ma peau.

-Vous n’avez pas non plus répondu à mes questions, à savoir qui êtes-vous que faites-vous ici…Alors, nous sommes quitte.

Ses autres questions ont, par contre, réussi à me faire tiquer. Ce que je fais ici, ça, je me le demande moi-même…Mais, pour le reste…

Ce que je suis. À par un vampire? Je ne suis rien. Mais, ces mots ne sortent pas de ma bouche et il serait bien imprudent de ma part de les dire. Hésitant, je tends son arme pour qu’elle revienne le chercher. Étant trop loin, elle devra par contre avancer de quelques pas. Avant qu’elle ne parte, je lui demande quelque chose…

-Qu’est-ce que je vous faites ici?

Je tiens assez solidement son arme pour éviter qu’elle ne s’en empare avant d’avoir répondu.

L'homme me tend mon flingue. Je m'avance vers lui en dissimulant mon empressement avec difficulté. Chaque tueur à gages possède son arme fétiche, qui est en quelque sorte sa signature. je pose ma main sur l'arme, mais cet homme refuse de desserrer ses doigts. J'aurais pu aisément lui briser le poignet pour le faire lâcher, mais il valait mieux éviter d'envenimer la situation.
"Vous n'avez pas répondu à mes questions. Dans le fond, nous n'avons pas besoin d'en savoir plus l'un sur l'autre. Mais j'ai une mission à accomplir et je n'hésiterais pas à vous tuer si vous persistez à vous mettre en travers de mon chemin."
C'était dit, maintenant ou bien ce type me rendait mon arme ou bien je m'en débarassais. J'avais plusieurs armes cachées un peu partout sur moi. Et quel que soit cet individu, il ne survivrait sûrement pas à une balle entre les deux yeux ou à un couteau dans la gorge.

Elle n’hésiterait pas à me tuer? Je ramène l’arme vers moi en le tenant fermement.

-Je ne peux vous laisser partir aisément tant que vous ne me mettez pas au fait de votre mission et que vous menacez ma vie…

En fait, je serais idiot de simplement lui laisser son arme…Mais, je suis un peu lasse de tout ça. Et j’ai faim. Il faut que je parte…Non, je ne me mettrai quand même pas à dire « chasser ». J’ai horreur de ce mot. Mais, il faut malgré tout que je me nourrisse. Je pourrais tuer cette femme. Ça réglerait mon problème. Je pourrais m’en nourrir. J’aurais accompli un quelconque devoir envers les vampires des catacombes. De plus, une femme se baladant avec un flingue ne mérite certainement pas plus la vie que la première âme perdue que je trouverais dehors.

-Et si c’est moi qui vous tuais?

Pourtant, je n’ose pas.

-Non, bien sûr que non, je ne ferais pas à moins que vous m’y forciez…

Partez. Ma tête ne cesse de répéter ce mot. Partez. Tout de suite. Vous m’obligerez à vous faire du mal. Mais, elle s’en fout. Elle n’en a pas consciente. Je soupire. Dois-je lui montrer mes crocs pour lui prouver que je suis une menace tant et aussi longtemps qu’elle s’obstine..?

Je soupirai en regardant l'homme. Je ne pouvais pas lui dire en quoi consistait ma mission. Et pourtant il faudrait bien que j'aille occire Tony le mafieux pour justifier ma paie et ma réputation de meilleure tueuse de Paris.
"N'espérez pas me tuer, vous n'y arriveriez pas. Vous dites ça, mais c'est vous qui allez me contraindre à vous ôter la vie à cause de votre acharnement. J'ai toujours répugné à faire des pertes civiles, mais si vous continuez je n'aurais pas le choix. Quant à ma mission, je ne peux pas vous en réveler plus, c'est un secret professionnel. Tout ce que je peux vous dire, c'est que si vous ne connaissez pas le Gros Tony, ça ne peut pas vous faire de mal. Alors maintenant, rendez-moi mon arme pour que je ne sois pas obligée de répandre vos tripes sur le sol."
Je tendis une fois de plus la main pour réclamer mon pistolet. Il existait au moins une trentaine de façons pour briser une nuque, je réfléchissais à celle que j'emploierais s'il s'entêtait.

Je n’y arriverais pas? Je ne sais pas c’est qui de nous deux se surestiment. C’est peut-être moi. Mais, il est aussi probable que ce soit elle puisqu’elle ne prend aucunement conscience de ce que je suis. Qui qui s’acharne? Elle ou moi? Nous deux.

Je n’ai pas à m’acharner. Si je la laisse se balader ici…Elle mourra en moins de deux. Et…Ce n’est pas mon problème. Je l’ai averti tout de même. Je l’ai prévenu. J’aurais la conscience tranquille. Je vais me sentir coupable pour mon futur meurtre…Mais, pas pour la mort subite de cette femme.

Je jette son arme à ses pieds avec un petit sourire serein.

-Votre vie n’est pas mon problème après réflexion…

Je ne me battrai plus pour cette personne plus que désagréable. Mais, je ne la tuerai pas, évidemment. Que me dirait ma bonne conscience après que j’ai mollement tenté de la raisonner? Je n’ai pas envie de tomber dans la folie, je suis déjà au bord de cette dite-crevasse.

-Je vous ai assez avertis…Assez pour avoir l’esprit tranquille. Et peu importe votre mission, je serais à parier que vous vous êtes trompé d’endroit ou bien que ce ‘’Tony’’ est déjà mort s’il est venu ici. Dans le pire des cas, ce sera votre mort et rien d’autre.

[continuons de poster dans le même ordre pour la suite, sinon e ne m'y retrouverai pas XD ]

J'ai toujours dit que les vampires nouvellement nés étaient les plus prompts à nous amener des problèmes. Ils ne sont pas méfiants, et ne sont pas encore tout à fait à l'aise avec l'idée de tuer. Ce sont toujours ces vampires qui ne se méfient pas assez de l'extérieur et se font exterminer, et c'est exactement ce qui arrivera dans un moment si je n'agis pas et que je reste confortablement assise sur mon trône. Je soupire. Pourquoi diable est-ce moi qui ai du hériter du don de lire les pensées ? Et pourquoi suis-je donc si avare de ce don ? Si je le partageais, je pourrais en doter quelques vampires, qui eux aussi pourraient agir avant que d'importantes informations soient révélées. Mais pour l'heure, je suis la seule à savoir ce qui se passe dans des couloirs presque déserts. Il ne me faut que quelques secondes pour me convaincre qu'il est temps pour moi d'y aller. Me fondant dans l'air en devenant brume, je me laisse porter jusque dans les couloirs. Quelques vampires, seuls êtres à pouvoir reconnaître les leurs lorsqu'ils sont sous cette forme, se tournent sur mon passage et d'après leurs pensées, je constate avec agacement qu'aucun d'eux ne se surprend de me voir me déplacer si vite, ni ne se demande quelle urgence m'y pousse.

Je parcours les niches et les couloirs des catacombes tel un courant d'air silencieux et frais. Après un moment, je ne crois plus personne et j'entends plus nettement les voix de Thomas et de cette jeune femme avec laquelle il discute. Mes vampires sont vraiment des bons à rien. La dernière fois ils ont laissé entrer un ange, et maintenant c'est une hybride. Suis-je la seule à savoir reconnaître ces odeurs infectes quand je les sens ? Et est-ce que ce jeune Thomas n'est pas encore assez exercé pour différencier l'humain de la monstruosité ? Je soupire quand je me pose près d'eux. J'arrive au moment où la femme se pence pour ramasser son arme. La brume que je suis se précipite au sol et ramasse l'ombre avant, puis je me matérialise, arme à la main, aux côtés de Thomas. Puis, contrairement à ce que mes allures d'aristocrate des vieux jours montrent de moi, j'examine l'objet avec un œil de connaisseur.

-Bel objet, je dis avec douceur, avant de tirer à plusieurs reprises dans la pierre derrière la femme jusqu'à vider l'arme de son contenu, pour finalement la rejeter à ses pieds. Vous aurez beaucoup moins de chance de blesser l'un de mes enfants, ainsi.

Ma main se pose sur l'épaule de Thomas, la serrant dans un geste de bienveillance presque maternelle. Je me souviens que Mère traitait tous les vampires avec cet égard. Ma dernière phrase a du provoquer un effet étrange, car je possède depuis des siècles l'allure d'une adolescente, et que Thomas doit bien faire le double de mon âge physique.

-Bingo n'est probablement pas votre vrai nom, je murmure, ou sinon vos parents avaient de bien étranges goûts en matière de prénom. Ah si … je vois … Ils avaient bien du goût finalement.

Nataëlle, murmure ma voix à l'intérieur de son esprit, douce, suave et grave.

listening to U2 - Sunday Bloody Sunday

Les choses devenaient de plus en plus bizarres. Juste avant que je ramasse mon arme, une sorte de brouillard avait fondu dessus avant de devenir...une femme. Une femme étrangement vêtu qui était sortie de nulle-part et qui tenait mon colt 45. Avant que je puisse faire quoi que ce soit, elle tira jusqu'à la dernière balle du chargeur dans la paroi derrière moi. Puis elle jeta négligement le pistolet à mes pieds.
"Vous aurez beaucoup moins de chance de blesser l'un de mes enfants, ainsi."
Mais de quoi parlait-elle ? Cet homme était son enfant ? Mais il était plus vieux que moi !
"Bingo n'est probablement pas votre vrai nom, ou sinon vos parents avaient de bien étranges goûts en matière de prénom. Ah si … je vois … Ils avaient bien du goût finalement. "
Je restai bouche bée. Comment pouvait-elle connaître mon surnom ? Je décidai de ne pas me laisser impressionner. Ce que cette femme ignorait, c'était que j'avais en fait plein d'armes dissimulées un peu partout sur moi. Mais elle allait bientôt l'apprendre.
Je tirai d'un geste le pistolet que je cachais dans mon holster d'épaule caché sous ma veste. C'était un Radom WZ 35, un pistolet polonais à balles perforantes. J'agis vite, usant de ma rapidité surhumaine. Je vidai le chargeur de 12 balles dans l'estomac de la nouvelle venue dans un chaos de détonations et de gerbes de sang.
"Je vous défend de dire du mal de mes parents !"
Puis je ramassai le colt 45 et pris la fuite. Dans ma course au travers des couloirs, je rangeai le Radom et engageai un chargeur neuf dans le pistolet d'argent. Je ne savais pas si la femme était morte, mais s'il lui prenait l'envie de ressuciter, la prochaine balle serait pour sa tête. Je me jurai surtout de ne plus me faire arracher mon arme.

La femme se penche pour ramasser son arme et je la regarde avec curiosité. Autant partir maintenant avant d’avoir des problèmes…

Trop tard.

Une chose informe…De la brume. Une nuée de vapeur grise fonçant à une vitesse hallucinante sur l’arme et sol. Je reste surpris et analyse avec une lenteur typiquement humaine ce qui vient de se produire. Un chose, non, plutôt un être, une personne se matérialise tout prêt de moi, juste à côté de ma personne. Mes yeux restent rivé sur la mortelle, refusant de regarder un seul instant la personne qui me surprend maintenant à laisser la vie à cette femme, je ne vois donc pas tous les traits du nouveau venu.

Rectification…La nouvelle venue. Elle parle et c’est d’une voix tout à fait féminine. Bien entendu, c’est une vampire…Qui pourrait ainsi se transformer en brume si ce n’est qu’un buveur de sang? Je ne suis peut-être pas malin, mais je peux bien savoir ça.

Je me crispe quand j’entends les coups de feu, tirés ici et là, m’agresser les tympans.

Mon cœur se serre à la suite de ses paroles. « Mes enfants »…

Sa main vient se poser sur mon épaule. Le geste est empreint d’une sorte de sympathie tendre…Pourtant, ce contact ne peut que déclencher une terreur silencieuse en mon ventre. Je reste immobile, le regard toujours fixe. Ida…C’est elle? La reine…Notre reine? Sa sœur à lui…

Elle s’adresse maintenant à…Bingo..? Je devais bien me douter qu’elle pouvait lire dans les pensées. C’est donc pour cette raison qu’elle se trouve maintenant ici..? Pour réparer mon « erreur »? Je me sens devenir minuscule et j’aurais bien envie de disparaître là…C’est drôle hein, mais ma curiosité face aux catacombes et aux êtres nocturnes ne me harcèlent plus tellement en ce moment précis…

Les surprises n’en finissent pas. « Bingo » sort, à mon grand étonnement, une nouvelle arme qu’elle vide sur ma droite, sur la vampire…

Horrifié, j’ose enfin tourner mon regard sur elle…Attiré par le sang, mon regard se fixe automatiquement sur son estomac. Machinalement, elle se laisse tomber au sol. Morte? Non. Impossible. C’est faux. C’est la tête. Le point faible, c’est la tête. J’essaie de m’en convaincre. Serait-ce faux? Elle ne peut pas être morte. Pas comme ça. Je reste complètement figé face à ça. Je n’ose même pas me pencher pour chercher un signe de vie.

Mes yeux se déplacent sur son visage pour constater celui d’une jeune adolescente en apparence. Belle mais tout à fait normal si l’on oublie son teint exagérément pâle et sa tenue excentrique.
Je lève les yeux.
Bingo, quant à elle, avait déjà fui.

Ça ne prend pas de temps pour que je me mette à courir comme un damné, plus rapidement que mes pouvoirs me le permettent. Pourquoi? Pourquoi rattrapé la mortelle? L’arrêter? La tuer? Ou bien fuis-je seulement le cadavre de la reine? Vais-je dehors me rassasier et m’enfermer dans le premier endroit venu? Non…Non, car rapidement, j’ai rejoins Bingo et que, intentionnellement ou non, je ne cherche pas la sortie la plus prêt et commence à ralentir…

La douleur est fulgurante, assez pour me couper ce souffle que je n'ai plus depuis tant d'années déjà. Je hoquète, porte les mains à mon ventre et recule en titubant, de quelques pas. Du sang tache ma robe, mon corsage. Quelques balles ont tout simplement traversé mon corps, ne trouvant pas d'obstacles devant elles, mais quelques unes se sont logées à l'intérieur de mon ventre et le seul mouvement de bascule de mon corps vers l'arrière suffit à me faire pousser un gémissement de douleur semblable à celui d'une bête blessée. Ma tête heurte le sol sans douceur et je ferme les yeux, essayant de chasser la douleur. C'est pour cela que je reste installée au sol, sans bouger, sans ciller, pendant plusieurs minutes, juste le temps qu'il faut à Thomas pour filer à la poursuite de l'hybride. Cours, je lui ordonne en pensée, une pensée qui lui apparaitra comme la sienne. Cours, attrape la et tue la ! Venge ta Reine ! Je mords ma lèvre. Maintenant que je suis seule, j'ouvre les yeux, regarde autour de moi, et je m'autorise enfin à laisser une larme rouler sur ma joue. Je n'aime pas la douleur, je l'exècre car, même si elle ne nous tue pas, elle nous rappelle que nous ne sommes pas totalement invulnérables. Une fois debout, je retire mon corsage, et défais le devant de ma robe pour observer l'étendue des dégâts. Plusieurs trous dans mon ventre, du sang à profusion, plus que je ne croyais en contenir après ma mort. Mes doigts effleurent ma peau et je feule doucement. Les bords des plaies toujours vives mettront quelques jours à se refermer sans laisser de traces. Le seul avantage des vampires, c'est que les tissus se reforment plus rapidement et sans besoin de soins extérieurs. Le seul ennui, c'est que ces maudites balles ne partiront pas d'elles-mêmes. Elles continueront de me faire souffrir tant que je ne les aurai pas extraites, ou faites extraire. Il est plutôt improbable que j'aille moi-même fouiller mon abdomen. Avec lenteur, je me redresse. Une fois debout, je crache le sang qui m'est monté à la bouche et regarde avec férocité dans la direction que les deux autres ont prises.

Je savais ce qu'elle allait faire, mais comme elle n'allait pas viser la tête, ni le cœur, je l'ai laissée faire. Visiblement, elle n'a toujours pas réalisé qu'elle se trouvait l'antre de vampires, de créatures de la nuit, car elle aurait pris plus de précautions. Toujours lentement, je me mets en marche. À cause de la douleur, je suis considérablement ralentie, mais je ne suis pas pressée, non plus. Je sais qu'avec ce que je viens d'envoyer dans la tête de Thomas … Je sais qu'avec ces impulsions que je lui ai envoyées, il s'occupera d'empêcher l'hybride de fuir en un seul morceau.

En attendant de me rendre, j'envoie quelques messages. À Chaounsy Dunn – un vampire anciennement médecin – je demande d'être présent à la crypte quand j'y arriverai, avec tout son matériel chirurgical, que je ne sais pas quand j'y serai, mais que je m'attends à des soins minutieux et que j'attends beaucoup de son expertise. Aux gardes de la crypte qui sont de service présentement, je demande de partir dès l'arrivée du docteur Dunn, et de surveiller plus loin de l'entrée, que personne ne vienne déranger, sous quelque prétexte que ce soit.

Ma marche est longue, beaucoup plus lente qu'à l'accoutumée. Mais je commence à entendre les éclats de leurs voix. J'aurais besoin de trop de concentration pour saisir leurs pensées cette fois.

listening to Stratovarius - Why Are we Here ?

Je courais à travers les couloirs, vers la liberté. Toute cette affaire sentait le roussi. Je ne savais pas dans quoi j'avais mis les pieds, mais je n'avais jamais été préparée à ça. En tout cas, ce qui était sûr, c'était que je ne trouverais pas le passage vers la planque de Tony dans les environs. J'avais dû oublier de tourner à un moment précis. Il fallait que je me sorte d'ici et que je revienne plus tard, mieux équipée.
J'entendis des pas derrière moi. On me suivait. Je me retournai et vis l'homme qui m'avait causé tant d'ennuis. Celui-là allait comprendre sa douleur. Je stoppai net, lui permettant de me ratrapper. Il se mit devant moi, visiblement déterminé à m'empêcher de m'enfuir. Sans prévenir, je lui balançai en pleine figure un coup de marteau-pilon qui me servait de main, ce fut suffisant pour le faire vaciller. Je l'attrappai ensuite par les cheveux, le fis plier en deux d'un coup de genou dans le ventre et le mis à terre avec un coup de coude dans le dos. Ensuite de quoi, je dirigeai le canon de mon colt 45 sur sa tête.

"Tu sais quoi ? J'aurais bien été tentée de t'épargner. Mais ile ne faut jamais se mettre entre une panthère et sa proie !"

Et mon doigt blanchit sur la gâchette.

Je m’arrête, elle s’arrête. Je lui barre la route. La tuerais-je vraiment? Quel effet cela aurait-il dans mon esprit déjà brouillé? Je sens qu’accepter d’être vampire était une décision stupide. Moi, vampire? Qui est plus idiot, lâche et humain que moi? Bien sûr, beaucoup de gens pourraient s’y identifier, mais ça ne change pas les faits. De plus, même avant ma transformation, j’étais déjà à un pas de la folie. Ça doit être la folie qui m’a poussé à accepter d’ailleurs.

Son poing atterrit sur mon minois. Cette fois, je l’ai vu venir. Mais, je n’ai pourtant rien fait. Pourquoi? Parce que je suis profondément troublé. Qu’est-ce que je fais ici..? Je recule d’un pas sans plus. Elle me fait me mettre à genou mais je ne fais toujours rien.

Pourquoi lui ai-je couru après..? Pourquoi je ne l’ai pas tué? Et qu’en est-il de la reine? Aurais-je dû rester à ses côtés? Mon esprit est complètement flou…

Je sens une agaçante douleur à mon estomac me harcèle. Sans doute parce que c’est là qu’elle a enfoncé son genou. Mes tempes. Elles me font souffrire. Mais, ce n’est pas à cause de ses poings, c’est à cause de son odeur et de ma faim. Ce parfum suave, ce sang…Et le bruit de son cœur qui bat. C’est pas vrai. Je ne veux pas de cette faim! Non.

Je fixe un point précis devant moi sans le quitter du regard.
J’entends la voix lointaine de Bingo. Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire à ses paroles. Excès de confiance, hystérie ou aliénation? Faites vos paries. Mais, je ne peux m’empêcher de trouver une blague inexistante très drôle.

-Mais quelle proie?

Voit-elle mes crocs alors que mes lèvres, entrouvertes, sont toujours étirées d’un sourire de profond amusement?

Décidé à enfin agir un tant soit peu, en moins de 2 secondes, je suis debout et je me suis glissé à sa droite. Par contre, elle a été assez rapide pour appuyer sur cette satanée gachette. Sauf, je suis toujours en vie. Seulement, je suis pris d’une violente douleur…À l’épaule. Je me suis poussé juste à temps alors pour qu’elle a été si près de son coup.

Aussitôt, je plaque son poignet (celui dont la main tient le pistolet) sur le mur et le tiens avec force pour qu’elle ne puisse utiliser son arme contre moi. Je fais la même chose avec son deuxième poignet et, avec une agressivité qui m’étonne, j’approche mon visage du sien et parle avec force :…

-Tu veux me tuer!? C’es ça?

Je m'étais fait bêtement avoir, et maintenant ce gars me maintenait contre le mur et je doutais que ses intentions soient bonnes.

"Tu veux me tuer!? C’es ça?" demande-t-il sur un ton de défi.

Il commence vraiment à me courir sur les nerfs. Non mais que croit-il ?

"Au début je n'en avait pas l'intention, mais maintenant je vais devoir justifier ma réputaion."

Je remue un peu, mais il me tient bien, mes pieds ne touchent presque pas le sol. Et c'est ça qui sera ma porte de sortie. Je ramène mes genoux contre ma poitrine à la force de mes abdos, puis frappe de toutes mes forces des deux rangers dans son estomac, l'envoyant valser contre le mur d'en face. Pendant qu'il est à terre, je range le colt 45 dans son holster et sors mon couteau de combat. Je le prends à deux mains et saute sur ma cible, lui plantant la lame en acier dans l'abdomen. La lame s'enfonça dans sa chair en haut à gauche de son nombril. J'effectue alors un mouvement pour déplacer le couteau en diagonale dans son ventre. Cette action avait pour effet de sectionner le colon. Il en sortait alors un flot de sang et d'excréments et la mort était lente et douloureuse. mais là, il ne jaillit que du sang, comme si cet homme n'avait pas mangé depuis une semaine. Pourtant, il ne semblait pas bien faible pour un affamé.

"T'es pas humain, n'est-ce pas ?" dis-je en me relevant.

Je me rendis compte que ça n'avait plus d'importance. De toutes façons, il allait mourir si on ne le soignait pas très vite, et j'aurais le temps de filer d'ici à ce qu'on le trouve. Je tournai les talons et repris ma fuite. Tony pourrait attendre.

Alors comme cela elle vient de comprendre que Thomas n'était pas humain. Elle en a mis du temps. Seulement, quelque chose me tient alerte. Après les éclats de voix, j'ai entendu des grognements sourds, similaires à ceux que je poussais quand je me remettais des coups de feu dans mon pauvre abdomen. Et ce sont les grognements d'un homme. Thomas. Elle lui avait fait du mal. J'ai ensuite entendu un bruit de pas rapide, comme si elle prenait la fuite. C'était forcément ce qu'elle faisait. J'ai accéléré mes pas et, pour conséquence, j'ai senti mon estomac se tordre de douleur. L'ignorant cruellement, j'ai poursuivis ma route, guidée par l'odeur du sang de mon enfant.

Et j'ai fini par tomber sur Thomas, étendu sur le sol dans un flot de sang. Cette vision a eu deux effets sur moi. Elle m'a attristée, et elle m'a donné faim. Si je tombais sur cette hybride de malheur, je crois que j'aurais assez peu de scrupules à y planter les crocs, même si ces choses m'ont toujours répugnée au plus haut point. Je me penche sur le corps du jeune vampire, caresse son front couvert de sueur avec tendresse. Un autre petit effort mental et je demande à deux vampires de venir le chercher pour l'emmener à la crypte, et à deux autres vampires de venir me rejoindre, car je ne pourrai pas attraper cette hybride de malheur sans leur aide.

Très vite, un groupe de vampires arrivent jusqu'à nous et trouvent leur Reine agenouillée près le corps blême de Cohen. Je lui tiens la main, tendre comme une mère l'est avec son enfant légitime. Je lui murmure des paroles de réconfort, comme le faisait ma mère adoptive quand j'étais malade, étant petite humaine. J'ai beau protester que tout va bien de mon côté, les vampires que j'ai dépêchés insistent pour me ramener moi aussi à la crypte pour me donner les soins. Je prends quelques minutes, en chemin, pour demander à ce que Charlie Case et Owen Watkins retournent à la chasse de l'hybride. Ce sont deux de mes meilleurs combattants : l'un calme et réfléchi, l'autre fougueux et impétueux. Deux enfants que j'ai moi-même engendrés et qui n'oseraient jamais échouer une mission commandée de ma bouche.

Une fois dans la crypte, l'ex médecin Dunn nous examine. Je dois le mordre pour qu'il accepte finalement de s'occuper de Thomas avant moi. J'ai de l'expérience, j'ai vécu pire. Lui est nouvellement vampire et pourrait subir quelque traumatisme de cette première expérience de non-mort. Je me souviens de la première fois où j'aurais du mourir et que je suis restée en vie. C'était l'expérience la plus étrange de toute ma vie. Je savais que j'aurais du cesser de penser, de voir, d'entendre et pourtant … tout était là.

-Approchez-le, je veux tenir sa main pendant que vous vous occupez de lui.

C'est peut-être idiot, direz-vous. Cet homme a la trentaine probablement, pas quatre ans. Seulement, ce genre de support qu'on n'ose plus demander une fois adolescent, on ne crache jamais dessus pour autant.

Un peu plus tard, alors que Dunn me joue dans l'abdomen et que je serre les dents pour ne pas hurler de douleur, que je plante mes griffes dans les poignets d'autres vampires qui me retiennent de lui arracher ses pinces, nous entendons des bruits de pas en provenances des souterrains. Nos têtes se tournent toutes vers l'entrée. Nous sommes sept dans la crypte, donc nous deux, blessés.

[Thom, continue le post dans la crypte de la reine, Bingo, tu décideras ensuite si oui ou non les types t'ont attrapée, comment, etc… et essaie de ne pas les tuer XD Mais de toute façon, ils sont assez forts XD. Si quelque chose vous déplait dans le post, dites-le moi.]

lsitening to The rolling Stones - Angie

Je sens la lame s’enfoncer dans mon ventre et déchirer ma chair. Je la regarde d’un air hébété. Sans même que ce son semble venir de moi, je laisse échapper un petit cri guttural. La douleur me rattrape.

Quoi? C’est la fin? Déjà? Ça ne peut pas être possible. Pourtant, je sens mes jambes devenir plus fragile que jamais et je suis étonné de réussir à capter cette sensation alors que je sens le sang sortir de mes entrailles avec une vitesse insupportablement douloureuse.

Épuisé, tenaillé par la souffrance, je me laisse simplement tomber et ma tête vient se cogner sur le sol. J’essaie de me relever, sans résultat.

Pas humain..? Je ne suis pas humain. Alors, pourquoi suis-je en train de mourir? Que ce passe-t-il?

Je sens mon corps se vider et l’odeur de mon sang me fait vibrer et tourmente mon esprit. Je ferme les yeux obstinément bien que cela n’aide en rien à soulager ma douleur. Je décide finalement d’arrêter de gigoter dans tous les sens. Ne bouges plus, ça ne te fera que du mal. C’est ce que j’essaie de me dire. Et, maintenant immobile, ça va déjà mieux. Mais, la faim me fait l’effet d’un marteau-piqueur sur les tempes et le sang sur ma personne me brûle.

Mes dernières sensations avant de tomber dans une demi-inconscience, c’est une douceur bienveillante sur mon front…

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Je me réveille de ma torpeur. Je ne me rappelle de rien de ce qui c’est passé depuis que je me suis assoupi sauf peut-être quelques paroles vagues se voulant encourageantes. ‘’Tout va bien aller’’, m’avait dit une voix. Les yeux mi-clos, je constate ma vision floue et ma main dans celle d’une inconnue, car, c’est certes une main de femme. Je serre celle-ci instinctivement. Quand je tourne les yeux, j’arrive quand même à reconnaître Ida. Une autre personne est penchée au-dessus de moi. J’ignore qui il est et qu’est-ce qu’il fait et je n’ose pas bouger. Quand il s’écarte finalement, je décide aussitôt de me redresser et de lâcher la main de la reine.

Mauvaise idée. Je geins de douleur. Je passe ma main sur ma blessure. Seconde mauvaise idée. Mais, comme je m’y attendais, j’ai su ravaler mon gémissement.

Je reste donc assis et fais aller mon regard dans un sens puis dans l’autre.

Je regarde d’un air horrifié Ida se faire soigner. Mais, je détourne le regard en vitesse avant que la tête me tourne encore et plaque même mes mains sur mes oreilles pour couvrir les bruits peu appétissants.

Mais, au même titre que les autres personnes dans la salle, les pas qui viennent dans notre direction ne m’échappe pas. Je laisse tomber mes mains et suis le regard des autres.

Est-ce que c’est Bingo? Je ne sais même pas où je suis exactement. J’ignore même qui sont les gens dans cette pièce.
Je remets mes pieds au sol et me mets debout tout en ne quittant pas l’entrée du regard. Je passe à deux doigts de tomber mais je réussis à tenir en équilibre sur des jambes mal assurées.

-Qu’est-ce qui se passe..?

Ma voix est rauque et fatigué. Et ma question est, bien entendu, stupide. Mais, les mots sont venus tout seuls.

Je sens une présence derrière la porte d’entrée. Je regarde les autres. Je ne suis pas le seul à l’avoir senti. L’esprit perdu, je n’arrive sincèrement pas à prendre conscience des évènements.

-Est-ce que c'est ''Bingo''?

Je courais, m'égarant à travers le dédale de galleries tapissées de crânes qui semblaient se moquer de moi. Mon principal défaut était que j'avais un mauvais sens de l'orientation. Je me débrouillais mieux en forêt, où j'étais dans mon élément. Il fallait que je retrouve la sortie, puis que je revienne plus tard avec de l'armement plus lourd...un lance-flamme, par exemple. Mon armurier était un sacré démerdeur et il avait réussi à me trouver un lance-flamme allemand de la guerre 39-45 avec la tenue ignifugée qui allait avec. Le fuel coûtait cher, je le faisais fonctionner avec un mélange à base d'alcools durs.
Soudain, j'entendis des pas derrière moi. Deux individus qui essayaient d'être discrets. Je me jetai à terre juste avant que les premiers coups de feu éclatent. J'avais des conaissances poussées des armes à feu et je sus immédiatement identifier leurs armes rien qu'au bruit des tirs. L'un avait un G36, fusil d'assaut de l'armée allemande actuelle, et l'autre utilisait un Desert Eagle...non, deux ! Ils m'avaient l'air bien équipés. Ce genre d'armes se trouvaient facilement quand on avait de bons contacts (comme moi).
Il n'était pas facile de se mettre à couvert dans cet endroit, mais je réussis per miracle à ne pas être touché. Je ripostai, le colt 45 tressauta dans ma main. J'étais bonne tireuse, mais ce n'était pas facile de tirer sur deux ennemis bien planqués tout en évitant de se faire plomber. Alors que je rechargeais, j'eus une idée lumineuse. j'ouvris mon sac à dos et en sortit une grenade, un grenade de démolition anglaise de la dernière guerre. Je la dégoupillai et attendis qu'elle soit prête à me péter dans la main avant de la lancer. J'avais déjà eu le coup du type qui est assez malin pour ramasser la grenbade express et me la renvoyer. La grenade décrivit un magnifique arc de cercle avant d'exploser au dessus de mes ennemis. Il y eut un éboulement et des cris, puis plus rien. Je m'approchai pour vois ce qu'il en était. Un des...types était affalé face contre terre, il ne respirait plus. L'autre avait eu le visage arraché et n'avait plus qu'une bouille sanguignolente à la place de la figure. De ce steak s'élevait encore un gargouillis. Il était vivant, plus pour longtemps. Je dégulis c'était vraiment très laid, la guerre !
Alors que j'allais m'en aller, celui qui était face contre terre se releva et le donna un coup en pleien figure avec la crosse d'un de ses Desert Eagle. Je valsai à terre, la lèvre en sang. Sans me laisser le temps de me relever, l'homme se jeta sur moi pour me ruer de coups de pieds. Le métier de tueuse m'avait appris que si on affrontait un groupe, il fallait tous les tuer, car si l'un d'eux survivait, sa vengeance pourrait être terrible. Après m'être bien fait passer à tabac, je me sentis traînée sur le sol poussièreux. Je ne sais pas combien de temps je fus ainsi traînée comme un sac à patates, je perdis conaissance au milieu.

[Excusez-moi de ce retard … j'avais dit que je ferais le post maximum vendredi, sauf que vendredi on m'a appelée pour que je fasse un chiffre deux-neuf à la job … et j'ai pas eu le temps depuis.]

Je regarde entrer l'un de mes subordonnés, passablement amoché, une hybride tout aussi amochée sur l'épaule. En pensée, je lui demande où est son frère et il me répond, le regard meurtrier posé sur le corps qu'il porte, qu'il ne sortira pas de sa tanière avant d'avoir vu un excellent chirurgien. J'envoie ce message à Dunn, lui dit de trouver le vampire manquant et de s'occuper de lui du mieux qu'il le pourra. Je ne supporterai pas qu'un seul de mes enfants soit détruit par l'œuvre d'une saleté d'erreur de la nature. Je grimace, me redresse sur mon séant et observe Owen qui laisse tomber le corps par terre sans aucun ménagement. Je tourne les yeux vers cette chose, intime l'ordre à Owen d'examiner la créature et de la dépouiller de toutes ses armes. Il s'exécute sans mot dire.

-Quel était ce bruit assourdissant que nous avons entendu ? je demande, à voix haute cette fois.

Owen ne se détourne pas de sa tâche, fouillant le corps de Nataëlle, mais il pousse un grognement sourd, comme s'il était franchement contrarié.

-Cette inconsciente a fait sauter une grenade dans les souterrains. Ça prendra un moment pur reconsolider ce secteur.

Je soupire, exaspérée. Fallait-il qu'en plus d'être un monstre elle soit doublée d'une intelligence inférieure à celle d'un poisson rouge. Tout à coup, j'y songe et demande à mon fils de me dire de quel type d'hybride il s'agit.

-Une panthère, répond-t-il après quelques instants en rabattant les vêtements de la jeune femme sur son corps. Ou en tout cas, un félin.

-Attachez-la, solidement. On ne sait jamais à quoi s'attendre avec ce genre de bêtes. Et quand elle sera solidement attachée, réveillez-la. Je crois qu'elle nous doit quelques explications à propos de son petit passage ici.

Et nous aussi, d'ailleurs, je songe. Après tout, c'est une hybride, qui fera un excellent spectacle, très divertissant à regarder. Tous ceux qui ont assisté à ses exploits de ce soir seront ravis de la voir se battre pour sauver sa misérable petite peau de chat. Je souris, découvrant les dents. Contre quoi la ferais-e combattre ? Contre une autre hybride ou contre un humain ? J'aurais apprécié la voir se débattre et mourir entre les mains d'un ange, mais malheureusement, le dernier capturé s'est enlevé la vie dans sa cellule en s'arrachant les ailes et en essayant de se décapiter de lui-même sur un clou rouillé. Le spectacle était désolant à voir quand nous sommes entrés pour le voir, mais on ne peut plus agréable à regarder. Comme quoi ces créatures ne sont pas aussi fortes qu'elles le croient.

-Thomas, y a-t-il quelque sujet que vous souhaiteriez aborder, avant que cette nuisance ne se réveille ? Et souhaitez-vous rester quand nous l'interrogerons ?

Ma dernière phrase est conclue par un feulement d'agacement. J'avais prévu autre chose pour ma soirée, moi. Tant pis … la chasse aux hybrides est somme toute assez divertissante en elle-même. Je regarde la créature, étendue aux pieds d'Owen qui attend patiemment que je lui dise de réveiller la jeune femme, ligotée très serré.

listening to White Stripes - When I Hear my Name

Je vois entrer un vampire. Ida n’en avait envoyé? Probablement, j’ai du manqué plusieurs choses pendant que ma tête tournait. Avec quoi sur son épaule? Je perçois nettement, même si un peu amochée et dans une drôle de posture, Bingo.

Je passe mon regard du vampire jusqu’à la reine. Le silence s’est installé mais ce contact visuel qui semble recherché m’indique que je me trompe peut-être.

Mes yeux étaient sur Ida jusqu’au moment où un bruit de claquement me fait tourner la tête. L’hybride se retrouve contre le sol. L’autre se penche vers la créature inconsciente, probablement pour fouiller si elle cache d’autres armes. S’il y en d’autres sur elle…Je ne sais pas si je dois rire de désarroi ou pleurer face à tant de précaution.

Qu s’est-il donc passé tout à l’heure? Un bruit violent est venu agressé mes tympans et les voilà tous les deux qui nous arrivent dans un…Drôle d’état. Je n’ose rien demander, craignant être mal placé pour dire quoi que ce soit…Par chance, Ida s’occupe de demander elle-même. Je regarde le vampire, bien pris par sa tâche, et attend également une réponse.

…Une…Grenade…

Elle se trimbale, non seulement deux flingues ou plus et quelques couteaux, mais aussi…Des grenades. Et elle n’a pas hésité à en faire éclater une dans un souterrain. Dans un souterrain. Un souterrain! Elle est complètement cinglée!? Je détourne le regard de sa personne.

Tandis qu’ils s’échangent quelques mots sur la nature de l’hybride. J’en reviens à m’intéresser un tant soit peu à mon état. Je tente quelques pas alors que, jusqu’à maintenant, je tenais sur mes jambes par équilibre. À peine trois pas que je préfère m’arrêter. Non, finalement, je crois que je vais attendre un peu. En soupirant, je décide de m’asseoir bêtement par terre.

La raison de son passage ici…

-Elle cherchait un…Tony…Je crois.

Mon ton est vague et mon regard momentanément lunatique. Je secoue la tête et lève les yeux vers Ida. Si je souhaite rester pour l’interrogatoire?

-Qu’est-ce que vous allez lui faire..?

J’ai vraiment pas choisi mon jour pour me balader sagement dans les catacombes. Impossible d’avoir une non-vie tranquille quand on est vampire, c’est fou ça…

Est-ce que je m’inquiète franchement pour Bingo? J’en sais rien. Peut-être était-ce qu’une question en l’air ou de la curiosité. Pourquoi je me préoccuperais de cette femme qui a tenté de me tuer?

Je restai dans les vapes un moment avant d'émerger lentement. Mon premier réflexe que j'eus fut d'essayer de me lever, mais j'étais solidement attachée. Je réalisai que j'étais assise par terre, au pied du type qui m'avait assomé, entourée par les personnes que j'avais affronté. Apparement, tous étaient bien vivants. Qu'est-ce qui pouvait bien survivre à un chargeur de neuf millimètres vidé dans le ventre et à un éventrement ? La femme m'observait d'un air insolent. Ce simple regard suffit à ranimer la flamme de ma colère. Je fis venir de la salive et des glaires dans ma bouche du fond de ma gorge et les projetais aussi fort que possible sur elle. Le crachat de salive, de mucus et sang mêlés décrivit un arc magnifique avant de se coller sur sa figure de mannequin. Je souris intérieurement, bien visé ! C'était mon premier petit ami qui m'avait appris à cracher comme un marin. Je léchai le sang qui coulait sur mon menton et la regardai dans les yeux avec un air de défi.

"On ne se connaît pas encore, mais en bref, voilà ce que je pense de vous."

Un autre que moi aurait eu peur d'éventuelles représailles. Mais elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait de moi, je n'avais pas peur.