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| De ton regard (pv Ashael) | |
| | Auteur | Message |
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Ida de Barancy Beauté Mortelle, héritière du trône
Nombre de messages : 794 Age : 34 Date d'inscription : 13/06/2007
| Sujet: De ton regard (pv Ashael) Dim 17 Fév - 18:19 | |
| Du temps, il faut du temps pour cela. Je ne sais pas si j'y arriverai. Il faut aussi le talent. Je ne doute pas de le posséder, mais le maitriser… Les yeux clos, assise sur mon trône, j'essaie d'oublier le décor qui m'entoure, de trouver une âme. Le monde est vaste, c'est difficile, et l'âme que je cherche est loin d'être à proximité, ou encore facile à atteindre comme celle d'un humain. Essaie de te souvenir de son visage, de ses expressions. Pense à la haine qu'il te voue, à tout ce qu'il peut penser de toi. Depuis tout à l'heure, je ne cesse de capter des images dont je ne veux rien. Ce n'est pas ce que je cherche. Des pensées semblables aux siennes, mais beaucoup trop simples pour être les siennes, trop faciles à approcher. Grommelant, je poursuis mes recherches.
Si je reprends du début, j'ai peut-être plus de chances de réussir. Je sais que les endroits que j'ai déjà fouillés sont vides de lui. Pourtant j'ai l'impression d'avoir fouillé la planète entière à sa recherche. Les miens ont ordre de ne pas entrer pour me déranger, sous aucun prétexte. Mes recherches ne seront interrompues que par ma propre volonté. S'il n'est pas sur Terre, il doit être chez lui. Mais où cet endroit se trouve, je n'en ai aucune idée. Si tu étais lui, où irais-tu t'installer ?
Essaie plus fort ma chérie, concentre-toi, tu peux y arriver. Mince que cet homme est difficile à joindre. Si j'avais voulu rejoindre l'un de mes subordonnés, j'y serais arrivée en quelques minutes. Cela fait des heures – à ce qu'il me semble – que je suis ici à la recherche de quelque chose que je ne sais pas comment chercher. Je n'ai jamais fait cela auparavant. Chercher un ange… Je n'en ai jamais eu besoin. D'habitude c'est lui qui vient à moi pour me harceler ou me demander des comptes. Pas le contraire. J'ai réussi à le surprendre une fois, je veux y parvenir à nouveau, l'impressionner.
Je ne vous oublie pas mère, c'est pour vous que je fais tout cela, car je vous aime. Vous et Yaku, bien que ma petite vengeance personnelle ne le concerne pas du tout. Je sais qu'il serait fier de moi si je parvenais à repousser les limites de mon pouvoir.
Une image s'impose dans mon esprit. Une place publique, un endroit qui m'est inconnu. Je garde cette image en tête, j'essaie de voir derrière les yeux de celui qui voie. Autorité, pouvoir, force. Réussi. La vue que j'ai est la sienne, puisque je me trouve dans sa tête, d'une certaine manière. Je ne peux pas voir d'un autre plan. C'est pour moi l'occasion de créer une illusion parfaite, pouvant moi-même voir ce que je crée. Je vais y arriver. Je me concentre un peu plus. À la vision que j'ai, de cet endroit qui ressemble à une potence, j'ajoute une silhouette floue, la mienne, qui se précise. Dans l'esprit que je visite, je lis de la surprise qui s'agrandit comme la forme se moule à la perfection, tout comme le modèle lui-même. Jusqu'à la moindre boucle de ma chevelure, tout est reproduit. Puis ma voix.
-Ashael, j'ai quelques mots à te dire !
Derrière moi se poursuit quelque chose. Quelqu'un monte sur la potence dépourvue de nœud coulant. Qu'est-ce que cette manière de mettre à mort ? Le regard de mon hôte est fixé sur l'objet, sur la personne aux grandes ailes blanches qui est conduite là par un bourreau vêtu de blanc. On passe quelque chose à la base des ailes du condamné. Un moment de silence, puis un immense bruit de chair et d'os arrachés. L'ange s'effondre sur le sol, aussi banal qu'un humain avec des trous à la place des omoplates.
L'illusion de moi frissonne de dégoût et descend de la potence, se rapproche du corps d'Ashael que je ne voie pas. Il doit savoir que ce n'est qu'une illusion, car son esprit se ferme un peu, me rend la chose plus difficile.
-Ne fais pas ça, je fais dire à mon clone. Emmène-nous dans un endroit calme et isolé, où tu ne donnerais pas l'impression de parler seul. Une ruelle fera l'affaire.
Cette fois, il a fermé seulement assez pour que je n'aie même plus accès aux émotions qui le traversent. Je ne peux donc plus voir si mon petit tour de passe-passe l'a impressionné. | |
| | | Ashael Seigneur des Anges
Nombre de messages : 448 Age : 34 Race : Ange Date d'inscription : 21/05/2007
| Sujet: Re: De ton regard (pv Ashael) Mer 5 Mar - 21:32 | |
| Ce n’est pas le moment. L’apparition d’une image d’Ida me surprend…Je ne croyais qu’elle pouvait se glisser dans mon esprit avant que je ne le remarque. Sa présence féminine se fait ressentir dans ma tête. Si je m’ouvrais plus à elle, je pourrais frôler son esprit, j’aurais l’impression de plonger dans son esprit. Ce n’est pas le moment. Mais comment le lui communiquer. Je ne peux pas me résoudre à abandonner la cérémonie aussi rapidement pour le caprice d’une jeune Vampire, surtout cette cérémonie. Nous célébrons la défaite d’un rebelle, un ange assez stupide pour se monter contre la société angélique, contre son créateur, contre moi. Je fronce les sourcils. Ces situations me troublent, me remplissent d’une…quel mot Raquel a-t-il employé…froide colère. Oui. La colère. Je ressens de la colère lorsqu’on me trahit. C’est également grâce à Raquel que ce monstre sanguinolent gît maintenant devant le people. Raquel est une perle. L’une de mes armes les plus complètes et destructrices bien que ses procédés…m’horripilent ou me laissent pantois. C’est l’une de mes plus belles créations. L’une de mes plus belles œuvres.
-Ashael, bougez-vous ! Je n’ai pas que ça à faire de ma journée !
Le bourreau désigné transporte les ailes loin du corps, un autre, une longue épée effilée dans les mains, tranche la tête, perfore la cage thoracique et plonge sa main dans le corps abimé de la victime. Ida ignore cette scène. Une femme se plante entre les deux hommes et entame un discourt solennel tout en faisant brûler la carcasse sanglante. Le crépitement du feu résonne dans le lourd silence, puis, peu à peu, mes anges se dispersent, murmurant entre eux sur la scène à laquelle ils viennent d’assister. Du coin de l’œil, je distingue une ombre noire qui disparaît après un clignement de paupières.
-Ashael ! s’impatiente Ida en tapant du pied.
Je me détourne de la potence, mais les flammes dansantes attirent mon regard. Pendant quelques minutes, j’examine ce corps que j’ai crée, cet homme qui a bafoué sa parole, son honneur et son clan. Ida se plante près de moi, les poings sur les hanches. Je me demande si elle peut voir mon apparence féminine. Non. Dans le cas contraire, elle m’aurait bombardée de questions. Je soupire. Je formule les mots : « suis-mois» dans ma tête. Elle hoche la tête et m’enjambe dès que je commence à marcher en direction d’un lieu solitaire où je pourrais discuter calmement et secrètement avec elle. Si, bien sûr, il était possible de discuter calmement avec elle. Chaque moi semble la…l’hérisser. Elle miaule et feule dès que je prononce le moindre mot. Je ne comprends pas les femmes. Raquel prétend que c’est simple. Moi je dis que non. Je me souviens que nous avons déjà déblatérer sur ce sujet il y a de cela…quelques jours…semaines…mois ?
-Que me vaut votre présence aussi inopportune, ma très chère Ida ? je fais.
Nous sommes dans un petit jardin clairsemé de fleurs de cristal, muni de bancs d’ivoire et de fontaines de marbre. Ida pivote sur elle-même en enregistrant chaque détail de l’endroit avant de me regarder. Son visage exhibe alors une petite moue.
-Nous devons régler quelques petites choses, Ashael.
-Je suis tout ouï. | |
| | | Ida de Barancy Beauté Mortelle, héritière du trône
Nombre de messages : 794 Age : 34 Date d'inscription : 13/06/2007
| Sujet: Re: De ton regard (pv Ashael) Mer 12 Mar - 16:04 | |
| Je dois avouer que j'éprouver une certaine – et très grande – satisfaction pour avoir trouvé une faille dans l'esprit d'un être aussi puissant qu'Ashael. Pourtant, la situation ne me plait guère. Disons que je suis en état d'alerte constant, craignant que, si je venais à manque de concentration pendant un quart de seconde, je perde le contact mental. Mon illusion soupire, croise les doigts sur le devant de sa jupe, puis fixe un regard glacial sur mon ennemi juré.
-Qu'y a-t-il qui ne pouvait attendre, Ida ? demande-t-il, voyant que je ne parle pas.
Son ton est froid, comme toujours, mais je ne me laisse pas impressionner. En fait, ce qui me pousse à prendre mon temps, c'est le fait que je dois me concentrer sur trop de choses à la fois. Les mouvements et la voix de mon illusion. J'y ai même ajouté mon parfum, mais je crois que je vais devoir lâcher cet aspect, car il m'empêche de me concentrer sur ce qui est vraiment important. Relâchant l'illusion olfactive, je recentre mon esprit sur le reste, bien que ça me semble, à moi, beaucoup moins réussi sans l'odeur. Enfin bon, passons. Je remarque, dans l'esprit d'Ashael, que son nez a perçu la différence subtile.
-Je croyais que nous devions nous faire une guerre propre, clame-je.
-C'est le cas, il me semble.
Mon faux corps tape du pied, alors que le vrai, dans sa crypte, expire bruyamment. De la sueur coule sur son front, à cause de l'effort, mais je n'en prends qu'à moitié conscience d'où je me trouve.
-Non, ce n'est pas le cas ! Cela fait trois fois depuis le début du mois que tes immondes petits soldats s'infiltrent partout ! Il y en a même un qui est entré dans ma crypte sous prétexte qu'il désirait me parler.
Bon, d'accord, je ne lui dirai pas de quoi il voulait me parler, ça briserait un peu l'effet d'accusation que je lui porte. J'ai quand même laissé l'ange venir à moi, et je l'ai un peu guidé, et aidé à fuir. N'empêche, ce n'est pas important pour l'instant.
-M'as-tu déjà vue envoyer des espions chez toi ? je demande, furieuse, mon clone pointant un index accusateur vers la poitrine d'Ashael.
Je provoque chez lui la sensation de la poussée de mon doigt sur son torse et comme je suis lui, je la sens parfaitement. Toutefois, pendant que je suis concentrée sur ce détail, je constate que ma silhouette prend un peu de flou. Je grommelle, ramène le tout à la normale, accentuant mes courbes comme elles se doivent de l'être, pareilles à la réalité. Ashael émet un grognement à son tour, recule d'un pas. Il ne doit pas se sentir à l'aise de parler à quelqu'un qu'il sait ne pas être là pour de vrai, car il ne cesse d'essayer de détourner le regard, de tourner sur lui-même, dans tous les sens. Mais mon corps revient toujours devant ses yeux, comme s'il était collé à son regard, ce qui est un peu le cas.
-J'espère bien que tu ne l'as jamais fait, marmonne-t-il entre ses dents. Tu ne sais même pas où tu te trouves présentement.
Je cligne des paupières. En effet, je sais que j'ai envoyé mon esprit dans la cité d'Arraen'goll, mais quant à savoir où ça se situe pour y envoyer des espions … Ce que monsieur ne sait pas, c'est que j'ai quand même effectivement quelqu'un qui me rapporte des informations sur son peuple. Mais c'est seulement une personne, et ce n'était pas prémédité. Cette opportunité s'est offerte d'elle-même. Et puis de mon côté, cela fait deux de ses subordonnés que nous capturons et faisons exécuter. | |
| | | Ashael Seigneur des Anges
Nombre de messages : 448 Age : 34 Race : Ange Date d'inscription : 21/05/2007
| Sujet: Re: De ton regard (pv Ashael) Lun 31 Mar - 21:48 | |
| Ce n’est pas vraiment le moment de m’importuner. Je dois procéder aux rituels de l’exécution en retirant l’âme du corps mort de mon Ange devant les membres du Conseil des Anges et l’annihiler complètement afin qu’aucun danger ne survienne. Quelle stupidité de se retourner contre son Créateur, ceci entraîne indubitablement une punition amère et du travail pour ses semblables. Le corps, pour appuyer son déshonneur, sera remis aux citoyens pour qu’ils le jettent dans le monde des hommes, châtiment indigne pour un Ange. Aucun Ange ne veut pourrir comme les humains, mourir loin de siens, nourrir les charognes comme les créatures terrestres. Ils ne veulent pas se rabaisser à ce stade.
Ida m’importune. Elle est mécontente, à quoi bon ? Elle est toujours, selon les dires de ses semblables et de sa réputation auprès des miens, mécontente. Le mécontentement est bien vilaine chose. État d'une personne mécontente ; sentiment pénible provoqué par l'impression, justifiée ou non, d'être frustré dans ses exigences par la conduite d'autres personnes à son égard. Voilà la définition du mot par les humains. Ai-je déjà ressenti du mécontentement ? Le seul Ange à posséder les aptitudes requises pour décrire ses sentiments n’est nul autre que Raquel. Quelle création. Une véritable distraction de l’univers. J’ai beau l’épier du haut de mon perchoir, je ne comprends pas la nature de ses agissements et ce qui le pousse à accomplir de tels actes. Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes éprouvent de l’attachement pour lui. Qu’a-t-il de beau, d’attirant ? Il est laid, il le sait, il ne tente pas de s’embellir. Étrange création.
-Néanmoins, je trouve que vous dépassez les bornes à certains moments.
-Nous sommes en guerre, Ida. Y a-t-il des règles dans les guerres ? Tuer. Anéantir. Massacrer. Détrôner. N’est-ce pas vous qui prédisez ma mort suite aux guerres de nos sociétés, de votre propre main blanche ?
La Vampire trépigne du pied, rejette vivement ses cheveux flamboyants derrière ses épaules et me regarder avec intensité. Prudent, je sonde les alentours. Personne. Finalement, j’opte pour m’asseoir sur l’un des bancs, lisse mes jupes – par chance qu’elle ne distingue pas ma forme féminine – et la fixe. Je solidifie davantage les barrières de mon esprit; son image s’embrouille, ses courbes deviennent floues et je l’entends feuler puis m’interdire de renforcer mes remparts protecteurs.
-Nous n’avons pas fini de discuter, Ashael.
-Qu’avons-nous à dire de plus, ma chère Ida ? Sinon déblatérer sur la guerre, nos conflits sanglants et nos querelles personnelles ?
-Beaucoup de choses.
Ce fut sa seule réponse avant qu’elle ne plante ses deux pieds devant moi, me dominant de sa petite hauteur. | |
| | | Ida de Barancy Beauté Mortelle, héritière du trône
Nombre de messages : 794 Age : 34 Date d'inscription : 13/06/2007
| Sujet: Re: De ton regard (pv Ashael) Lun 7 Avr - 18:18 | |
| Comment peut-il croire qu'il n'y ait rien à ajouter ? Croit-il que je me déplacerais ainsi pour rien ? Bon … peut-être que je n'ai cherché à le trouver que pour me prouver que j'étais capable de le faire, mais cela ne compte pas. J'ai effectivement quelques petites choses à lui dire. La guerre, oui, je veux bien le croire, mais il y a tout de même des règles à ce petit jeu. Et les cachoteries, l'espionnage et tout ce fatras, ce n'est pas mon truc. Ou alors oui, mais je déteste que ça vienne sur moi. Comme on dit, j'aime plus donner que recevoir dans ce contexte. Je me campe devant lui, de toute ma taille – pas très grande mais pas très petite non plus – et je le foudroie du regard. Je dois admettre que peut-être, j'ai un peu grandi mon illusion. Mais ce n'est pas grave. Il ne m'aura jamais vue aussi grande, mais je suis persuadée qu'il ne m'a jamais regardé assez longtemps par le passé pour faire la différence entre ma taille réelle et celle que je lui montre présentement. Sauf s'il a remarqué que j'ai grandi de quelques centimètres en l'espace de quelques minutes. Peu importe … Concentre-toi, quand tu t'égares dans tes pensées, tu deviens floue, et au sens propre comme au figuré.
-Allez-y, je vous écoute, dit-il, apparemment ennuyé.
Il est en droit de l'être. Je n'aimerais pas non plus que quelqu'un s'incruste de la sorte dans mon esprit. Je fais en quelque sorte office de parasite en ce moment. L'image ne me sied guère, mais je dois faire avec pour l'instant, et cet abruti d'ange bâté aussi doit faire avec. Si une femme noble comme moi peut… je m'égare à nouveau et mon corps perd de sa structure. Encore… Je crois que l'illusion mentale, à une aussi grosse distance, manque un tout petit peu d'efficacité.
-Mon brave Ashael – il faut savoir flatter les hommes de temps en temps même si les mots me râpent la langue – vous avez raison lorsque vous dîtes que je prédis votre mort. Ainsi donc je ne suis pas la seule à croire que j'obtiendrai ma vengeance.
-Dîtes plutôt que vous êtes assez sotte pour envoyer votre peuple à l'abattoir.
-C'est vous qui avez décidé d'exterminer notre race !
-C'est vous qui avez commis l'erreur d'exister, crache-t-il.
-C'est vous qui êtes trop égocentrique pour voir quoi que ce soit en dehors de votre misérable nombril !
-C'est …
Je lève la main devant moi, pour l'arrêter. Il suffit, il est en train de me mettre en colère, et je n'ai pas envie de jouer à qui a commencé, parce que de toute façon c'est lui qui a commencé, tout le monde le sait. Cet homme est un imbécile, bouché, qui ne sait pas quoi faire de ses mains et qui préfère déclarer la guerre à une autre race pour occuper ses vendredis soirs plutôt que d'appeler quelqu'un pour organiser une petite beuverie. Holà … Calme-toi Ida. Parfois tu te donnes l'impression à toi-même de n'être âgée que de cinq ans.
-Vous êtes un immature malgré vos je ne sais trop combien d'année, Ashael ! | |
| | | Ashael Seigneur des Anges
Nombre de messages : 448 Age : 34 Race : Ange Date d'inscription : 21/05/2007
| Sujet: Re: De ton regard (pv Ashael) Lun 12 Mai - 22:57 | |
| Le plus pénible, selon mon avis, avec les Vampires, c’est qu’ils sont tout à fait ignorants de leur venue sur terre. Nul n’a osé émettre des hypothèses sur leur existence comme tous ces humains puisqu’ils présument tous être nés de la défunte Reine dont la tête trône depuis des années dans mes appartements. Cependant, d’où provient la Reine, qui fut son créateur et dans quel but les Vampires ont-il été crées. Ils ignorent tout ceci. Alors, dès qu’un membre de cette race désolante m’offre un beau discourt sur ce que je suis et mes actes, un léger tremblement désagréable survient en moi.
-Si cela peut vous combler, ma très chère et sublime Ida, je dois vivre depuis 90 000 ans. Toutefois, mes calculs peuvent s’avérer erronés.
La bouche d’Ida s’ouvre et sa mâchoire pend. Puis, retrouvant toute dignité et maîtrise sur soi, la femme referme sa bouche, me lance un coup d’œil que je pourrais qualifier de courroucé étant donné que ses yeux brillent d’une lumière mauvaise, que ses traits altérés et ses lèvres sont légèrement retroussées. J’ai cru remarquer, d’après mes minutieuses observations, ce sentiment chez plusieurs individus ainsi que ses effets néfastes que le visage de ses propriétaires. Effectivement, la colère, m’a expliqué Raquel, est une émotion ardente qui consume la personne empoissonnée. À dire vrai, je n’ai rien saisi de cette explication. La notion des sentiments humains est beaucoup trop superflue, de mon avis.
-Vous devez plaisanter, Ashael.
-Je ne suis plus : « Mon brave Ashael », Ida ?
La dénommée Ida me témoigne autant de froideur qu’une pierre et ignore cette question à la perfection. Quant à moi, toujours assis sur mon banc de blanc nacré, je note les légères transformations opérant sur le corps fictif campé devant moi. Ida grandit petit peu par petit peu. Que cherche-t-elle à accomplir en agissant de la sorte ?
-Et maintenant que nous avons épuisé le sujet du problème de guerre, peut-être pourriez-vous disparaître…?
-Croyez-vous sérieusement que nous en avons fini, Ashael ? Non ! Nous avons encore quelques petites choses à éclaircir.
-Je ne vois pas pourquoi nous devrions discuter de tout ceci, Ida. Une guerre signifie l’opposition de deux camps et non l’accord de deux races, dans notre cas, sur quelle tactique à employer et quel piège à éviter. Avez-vous dans l’idée de me remettre un traité de paix comme le proposais votre si charmant amant.
Ida se fige. Ses yeux, indéchiffrables, s’écarquillent sous le coup d’un sentiment que je ne comprends pas très bien. Ses lèvres remuent, elle lisse ses jupons et me dévisage comme si elle ne pouvait analyser mes propos.
-Oh…Comment se nommait-il déjà…Yako…Yakou…? | |
| | | Ida de Barancy Beauté Mortelle, héritière du trône
Nombre de messages : 794 Age : 34 Date d'inscription : 13/06/2007
| Sujet: Re: De ton regard (pv Ashael) Mar 13 Mai - 21:15 | |
| Ces mots me font l'effet d'une douche froide. Comment un être aussi ignoble que cet homme qui se prétend le nombril du monde peut-il oser prononcer ce nom en ma présence ? Non ! Comment peut-il le prononcer, et comment le connaît-il ? J'ai fréquenté Yaku pendant 61 ans, très exactement, sans que personne ne soit jamais au courant. Personne dans mon clan, personne ailleurs, sauf peut-être cette employée de cinéma qui nous voyait presque tous les soirs rentrer dans la salle bras-dessus bras-dessous et ressortir en dernier, nous tenant par la main et nous faisant les yeux doux. Non, personne n'a su, personne ! Sauf cette amie à qui j'ai eu le malheur de faire confiance.
Du regard d'Ashael, je vois l'illusion de moi s'estomper brutalement, jusqu'à disparaître complètement. Je perçois l'étonnement dans la tête de l'ange, et comme en même temps un soulagement, probablement celui de me voir partie. Oh mais je ne suis pas partie ! Le temps de rassembler mes esprits et me voilà à nouveau, droite devant lui. Toutefois, je n'arrive pas à donner l'impression d'être plus grande. Je me fais plutôt l'impression d'être une adolescente intimidée, peu sûre d'être à sa place, plus petite que jamais. Après quelques efforts vains à remettre l'image en bon état, je finis par abandonner, me convaincant qu'une image tremblotante et constamment changeante ne produit pas un très bon effet, pas meilleur que celui d'une jeune femme sous le choc.
-Co … Comment vous … Et c'est Yaku ! je dis en appuyant la dernière syllabe, et l'accent un peu chantant qu'y mettait Yaku lui-même. Pas Yakou !
-Peu importe, comment je le connais, ou comment se prononce son nom, fait Ashael. L'important est que je le connais. Un homme admirable que celui-ci, malgré ce petit défaut fâcheux que vous lui avez donné en le transformant en vampire. Et ses idées … quelles idées ! Un ré …
-Un révolutionnaire, je sais, je dis, la mine et le ton bas.
Mon illusion va s'asseoir sur un banc, lisse ses jupes. J'ai vraiment l'impression que je me trouve là. J'en ai complètement oublié le trône sur lequel je suis assise. Enfin, sur lequel j'étais assise. Me connaissant, j'ai du me lever et accomplir les mêmes gestes là-bas que ceux que j'accomplis devant Ashael, là-haut.
-Répondez à ma question ! je tonne. D'où connaissez-vous l'existence de Yaku !
-Je voudrais bien vous le dire, très chère Ida, mais je crains que vous ne vous enfliez la tête avec cela.
Je crois les bras sous ma poitrine, butée. J'ai l'intention d'obtenir une réponse. Rassemblant ma concentration, j'envoie à Ashael l'illusion d'un bon coup de pied dans les tibias, suivi d'un pied écrasé sous un talon, et finalement, d'une multitude de pincettes sur les bras, comme l'aurait fait un enfant capricieux. Oui, je l'admets. Je suis capricieuse. Mais que voulez-vous ! Je suis une reine.
-Je vous observais, déclare Ashael, profondément agacé par mon comportement.
M'observer ? Comment ? Et pourquoi ? Certainement pas pour admirer ma poitrine avec une vue plongeante à partir des cieux. Ce ne peut être ça, pas venant d'un être comme Ashael.
listening to Yann Tiersen - La Valse d'Amélie | |
| | | Ashael Seigneur des Anges
Nombre de messages : 448 Age : 34 Race : Ange Date d'inscription : 21/05/2007
| Sujet: Re: De ton regard (pv Ashael) Jeu 29 Mai - 0:17 | |
| -Vous m’observez ? murmure Ida, interloqué. Et pourquoi cela ?
Je soupire, roule des yeux comme le fait Raquel lorsque je l’embête avec mes incessantes interrogations sur les émotions humaines et selon lui, d’après sa longue et interminable expérience, cela démontre une irritation face à l’individu, ou à un agacement profond et désagréable. Alors voilà, je crois être franchement découragé de l’attitude d’Ida, mais en réalité, je ne suis point apte à analyser mes propres sentiments. Et puis, je n’ai pas à me plaindre, les humains n’y comprennent pas grand-chose également. Ils croient aimer, mais c’est faux car ils ne connaissent pas l’amour sous sa véritable forme. Ils croient être gais, mais ils n’ont jamais goûté à la joie. Ils croient ressentir de la tristesse, mais que savent-ils exactement de la tristesse. J’ai vu bien des choses tout au long de mes années d’existence et les siècles, les millénaires ont beau s’écouler en apportant de nouvelles technologies, de nouvelles découvertes fabuleuses, les humains n’évoluent pas, eux.
-Baah, je dis en repoussant ce sujet d’un geste de la main. Cela n’est pas à l’ordre du jour. Vous désirez parler de guerre, parlons de guerre. Mais veillez accélérer, ma chère Ida, j’ai une rencontre importante avec un individu désagréable dans très peu de temps.
-Pourquoi…Comment connaissez-vous Yaku ?! s’emporte Ida, les joues rosies.
Pourquoi ses pommettes prennent-elles une couleur vermeille ? Cela vaut-il signifier quelque chose en particulier ? Est-elle timide, embarrassée, choquée ? Mais que vaut dire tous ces termes incompréhensibles. J’ai grand besoin de Raquel pour m’éclairer sur ce sujet nébuleux, car je m’y perds un peu, dois-je dire. Malgré que je connaisse le dictionnaire de mémoire, je peux réciter telle ou telle page. Oui, j’ai du temps à perdre. J’ai l’éternité devant moi. Mortellement ennuyeuse. Raquel, lui, embroche des animaux et maltraite des femmes ou bien des hommes, et moi j’apprends les différents dictionnaires par cœur. Je soupire à nouveau.
-Qui ne connait pas Yaku ? je fais, énigmatique. -Répondez-moi ! s’écrie-t-elle en perdant son sang froid.
Je pivote mon regard vers l’ombre translucide d’Ida et la fixe avec intensité.
-Croyez-vous que je me jette tête baissée dans les conflits sans connaître mes adversaires ? Vous me décevez, Ida. Réellement. Depuis que vous êtes née dans le monde des hommes, je vous suis à la trace afin de mieux vous affronter dans l’avenir.
Les yeux d’Ida s’écarquillent, mais je ne saurai dire s’il s’agit là de terreur, de dégoût ou d’admiration.
-Je connais l’identité de vos parents, le secret de votre enfance, l’évolution de votre âme, vos amourettes d’adolescente, chaque homme, Vampire ou Ange qui s’est étendu sur votre couche. Et finalement, je connais tout de votre liaison avec Yaku. | |
| | | Ida de Barancy Beauté Mortelle, héritière du trône
Nombre de messages : 794 Age : 34 Date d'inscription : 13/06/2007
| Sujet: Re: De ton regard (pv Ashael) Mar 3 Juin - 14:12 | |
| Sans que je puisse y faire quoi que ce soit, je sens des larmes qui se mettent à couler sur mon visage. Pas celui que voit Ashael bien sûr, car celui-ci n'est qu'une illusion. Non, c'est sur mon corps, là-bas, qui repose dans ma crypte, que mes larmes coulent. Je reprends soudainement conscience de ce corps, ce qui me déconcentre quelque peu de la conversation et du contact que j'ai avec l'esprit d'Ashael. Mon illusion s'embrouille, vacille, et s'estompe entièrement sous le choc ressenti par ce qu'il m'a dit. Je ne ressens plus l'esprit de l'ange, et ce même si mon moi mental s'agrippe et tâtonne le vide avec acharnement pour tenter de s'accrocher à quelque chose. Je veux qu'il m'en dise plus, je veux le tuer de mes mains, je veux le détruire, le détruire et l'humilier comme il l'a fait à ma mère avant qu'il n'ait l'occasion de me faire subir son sort.
De retour dans mon trône, je suis secouée par les sanglots qui agitent mes épaules. Je hoquète, les yeux fermés, secouée par ce qui vient de m'arriver, par les révélations qui viennent de m'être faites. Je veux m'essuyer les yeux, mais je constate avec horreur que quelqu'un tient mon bras avec fermeté, et que quelqu'un d'autre caresse mes cheveux avec douceur et tendresse, et que quelqu'un d'autre encore murmure des paroles apaisantes à mon oreille. J'ouvre les yeux. À mes côtés se tiennent trois des gardes que j'avais postés près de la crypte, et devant moi, deux autres, qui observent la scène en silence. Je ferme les yeux à nouveau. Ces vampires sont des hommes de confiance, et je sais qu'ils ne répéteront à personne ce qu'ils viennent de voir : leur reine en pleurs, comme un enfant. Je comprends que leur geste est empreint de la tendresse qu'ils vouent à la mère que je suis devenue pour eux. Caressant leur tête de mes mains, je les laisse s'asseoir près de moi, me serrer dans leurs bras réconfortants. Aucun d'eux ne commet l'erreur de me demander ce qui m'a troublée. Ils se contentent d'être là, silencieux, mais apaisants. Ces cinq hommes qui m'entourent, ces cinq fils d'à peine cent ans, je les apprécie, liée à eux comme une mère humaine l'est à son enfant. Je soupire, et je sais que leurs esprits partagent ma détresse, car le mien la leur transmet.
Dans ce cocon de chaleur et de réconfort, je me prends à repenser à tout ce qui m'a été dit. Tout. Il savait tout, et probablement qu'en ce moment même, il doit se rire de moi, à me voir ainsi, pleurant comme une enfant. Il doit être heureux de l'effet qu'il a produit. Et moi je le méprise. Les yeux levés vers le plafond de pierre de la salle, je le maudis de son insolence. Oser me dire cela, oser me dire que ce que j'ai partagé avec Yaku, ce que je croyais qui n'appartenait qu'à moi… me dire que tout ce qui était mien était aussi sien. Je soupire, ferme les yeux et retiens mes dernières larmes. Silencieusement, je demande à mes chéris de retourner à leur poste, que tout ira bien et que j'ai besoin d'être un peu seule pour le moment.
Seule pour maudire cet ange et échafauder des plans tous plus monstrueux les uns que les autres pour le détruire, l'anéantir, et le damner pour cette maudite éternité qui est sienne.
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