Viens mon oisillon. ( pv Dylan )

Kissandre

-Ce qu’il est beau ce joli petit garçon, dis-je adoptant mon sourire le plus séduisant tout en caressant tendrement sa joue…crasseuse.

Je marche calmement, m’efforçant avec peine de rendre ma démarche languissante, mettant en vedette mes courbes voluptueuses, mon corps parfait et ma peau de satin. Je suis belle ce soir avec cette robe rouge décrivant mes formes avec générosité, avec mes hautes bottes de cuir, avec mes bijoux reluisants. Contrairement à ma chère Gavrielle qui semble avoir une attirance étrange pour les vêtements amples et d’une extrême laideur, je comprends maintenant pourquoi les hommes s’éloignent d’elle, moi j’aime ce qui est moulant et révélateur. Les hommes adorent aussi. Je n’ai qu’à les observer pour m’en assurer. Ils bavent comme de vulgaires bêtes, ils ont les yeux exorbités par l’envie, la bouche béante d’admiration, ils me veulent. Ils me veulent m’accrochant à leur dos, à leurs hanches, le griffant, le mordant. Ils me veulent, je le sais et je trouve cela particulièrement savourant.
-Que fais-tu ici à cette heure si tardive ? je demande en courbant mon échine afin d’être à son niveau.

Également pour que son regard tombe dans l’échancrure profonde de mon bustier.

-Je…me promenais…, répond-t-il d’une jolie voix d’adolescent.

On me regarde, j’attire l’attention. Les femmes que je croise me fixent avec un dédain évident, un rictus défigure leurs traits lisses. Les hommes se retournent sur mon passage et demeurent immobiles un certain moment. Ils doivent s’imaginer quelque chose, non ?? Un sourire coquin s’exhibe sur mes lèvres. Allez fantasmer sur ce sublime corps, il n’y a en pas deux comme ça dans ce monde. Alors que je zieutais mes futurs clients ou plutôt déterminais celui que me sera le plus utile, celui que sera le plus naïf parmi ceux-ci, un petit être me heurte avec violence.
-Te promener ? je répète, feignant la surprise. Tes parents te laissent aller et venir librement dans Paris ?

-Je…Ouin…

Curieusement, il porte des lunettes de fumée bien que le soleil soit loin d’apparaître à l’horizon. Donc, oublions l’hypothèse d’une race vampirique. Un Ange, certainement pas. Un humain ou un hybride ? Cela reste à voir, mais je doute fort que ce petit rejeton soit un humain sans anormalité. Un hybride alors ? Mignon, j’aime les hybrides. Ils connaissent généralement beaucoup de choses puisqu’ils fréquentent un peu de tout. Avant que mon minuscule hybride ne disparaisse dans la foule après des excuses, je l’attrape par le bras et l’approche dans ma direction.

-Je vais donc devoir m’occuper de toi, ce n’est pas prudent pour un jeune homme tel que toi de gambader dans ces rues. On ne sait pas réellement ce qui se tapit dans l’ombre. N’est-ce pas ?

Il sursaute et semble me foudroyer du regard, mais je ris. Mon rire est cristallin et chaleureux.

-J’ai pas besoin d’vous, m’dame !!

-Appelle-moi Kissandre, mon oisillon, dis-je en découvrant mes dents éclatantes en un autre sourire taquin. Kissandre va bien s’occuper de toi.

Ma main droite se glisse sur sa nuque où j’effleure tendrement sa peau douce et délicate. Malgré les effluves nauséabonds que mes narines hument sur sa personne, je le trouve plutôt adorable. L’inconnu ronronne.

Oui, Kissandre va bien s’occuper de toi.

Mais qu'est-ce qu'elle me veut à la fin ? Ça va bien faire dix minutes que cette nana est après moi, à me tourner autour et à me parler de je ne sais trop quoi, à me poser des questions sur mes parents qui laissent leur gamin se balader tout seul dans le noir. Ouais, mes parents sont cons, qu'est-ce que je peux y faire ? Je grogne un peu et profite d'un petit moment d'inattention de sa part pour essayer de me glisser entre deux passants. Une fois hors de sa vue je pourrai prendre la poudre d'escampette. Cette fille me fiche la trouille avec cette manière bizarroïde de se tortiller et de marcher comme une chaloupe qui… flotte sur l'eau et qui… Tais-toi Dylan et fous le camp avant qu'elle ne repose ses yeux – on dirait qu'elle a un problème avec son verre de contact tellement ses cils battent souvent – sur ma chétive petite personne. Mais je n'ai pas le temps de faire deux pas qu'un bras s'accroche au mien. Je me retrouve entrainé vers l'arrière, poussant un couinement effrayé. Je tourne la tête. Encore elle ? Qu'est-ce qu'elle veut dire par bien s'occuper de moi ? Moi qui croyais que l'odeur de poubelle était suffisante pour faire fuir les prédateurs… je suis bien coincé maintenant avec cette chose qui me colle au postérieur. En tout cas ce n'est pas un vampire. Elle passe son temps à sourire et je n'ai vu aucune trace de dents pointues. Aussi elle n'a pas l'haleine d'un carnivore. Comment je le sais ? Elle se penche sans arrêt sur moi pour me parler. Non elle a plutôt une haleine de… je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Une odeur masculine, mais… je ne sais pas…

-Appelle-moi Kissandre, mon oisillon. Kissandre va bien s’occuper de toi.
-J'suis pas un oisillon…

Je suis un raton. Je vois son petit nez délicat qui se plisse alors qu'elle me tient encore plus près d'elle. Ahah, dans ton nez, vieille conne. Je pue, tu ferais mieux de me laisser tranquille. Des fois je me dis que j'ai hérité des gênes d'une moufette… Enfin… Tais-toi Dylan et débarrasse-toi de cette drôle de fille. Hey à quoi elle joue là ? Enlève ta sale patte de sous mon t-shirt. Je me rebiffe, me tortille et donne de petits coups sur son avant bras pour qu'elle enlève sa main de là. Je pousse aussi un petit grognement agacé. Elle semble comprendre le message et retire ses doigts, les posant sur ma hanche.

-Farouche ? demande-t-elle.

Ouais, très, je marmonne entre mes dents serrées.

-C'est comme ça que je les aime, dit-elle en m'entrainant vers l'entrée d'un petit édifice d'allure sordide.

Hmn..?

-Jeunes, fringants et farouches.

Je hausse un sourcil alors qu'elle me pousse à monter les marches d'un escalier métallique et grinçant. Je suis en effet jeune, fringant et farouche mais… où elle veut en venir ? Et où est-ce qu'elle m'entraîne comme ça ? Maman m'a toujours dit de ne pas suivre les inconnus. J'admets que je le fais tout le temps mais c'est pour leur voler des trucs… N'empêche que là, on me force à suivre et je n'aime pas ça. Oh Jésus… Peut-être qu'elle fait le commerce des esclaves… ou pire, des organes. J'ai pas envie de me retrouver avec un rein en moins. Maman… Je suis dans le pétrin. Une porte s'ouvre, un couloir s'annonce, une autre porte est ouverte… Une fois celle-ci fermée, ma kidnappeuse lâche mon bras et se dirige vers un lit, où elle s'étend d'une manière… ben d'une manière là… Moi je recule, plaquant mon dos contre la porte, la respiration sifflante d'inquiétude.

-Qu'est-ce que tu m'veux ?! je crache finalement. T'es une meurtrieuse c'est ça ?

-Allons, mon oisillon, dis-je avec tendresse tout en retroussant ma jupe déjà réduite en longueur. Le mot meurtrieuse n’existe pas.

Gavrielle deviendrait blanche si elle entendait cette pathétique faute de français. Je secoue la tête avec indulgence, mais toujours lui souriant de mon sourire coquin.

-On dit meurtrière.

Je le vois qui pince ses lèvres, serre les poings et semble avoir tous les muscles crispés. Cette petite chose est prête à bondir à tout danger. Mais quel danger ? Je n’en vois aucun. Me prend-t-il pour une menace ? Moi qui est peu vêtue et me trémousse avec sensualité sous ses regards. Les doigts me chatouillent de lui enlever ses lunettes, mais pas tout de suite Kissandre, tu dois l’émoustiller, le rendre bien vivant et frémissant, tu dois lui montrer la déesse que tu es. Oui, la déesse que je suis.

-Et non, je n’exerce pas cette profession, j’avoue en toute humilité, arborant une moue irrésistible.

Mes jambes portant des bas de nylon en dentelle se caressent avec douceur, mon corps se tord langoureusement sous des mains invisibles, ma tête pivote lestement et mes lèvres entrouvertes permettent à ma langue humide de les humecter. Mon image doit être si belle, si parfaite, une jeune femme en plein mûrissement est magnifique, mais imaginez-moi un peu. Mon corps, quoique menu, resplendit de beauté et de sensualité. Je suis somptueuse. Mes vêtements me moulent à la perfection et pourrait-on dire qu’il s’agit d’une deuxième peau.

-Je fais autre chose de mes nuits.

Mes mains viennent se poser sur mes genoux, remontant avec délicatesse vers mes hanches, effleurant et explorant mes cuisses amoureusement, mes doigts allant parfois sous ma jupe où ils rencontrent mon sous-vêtement de dentelle. Je souris au petit être qui, la bouche béat, tâte le mur à la recherche de la poignée de porte qui se trouve sur sa gauche et non sur sa droite. Je glousse de rire devant son air déconfite et peu assuré.

-Qu’est-ce que t’fais de tes nuits ? me demande-t-il en déglutissant bruyamment.

Pauvre chose. As-tu donc aussi peur ? Non, Kissandre va bien s’occuper de toi. Tu seras même ravi d’être tombé sur une femelle aussi exquise.

-Oh…C’est une excellente question, mon louveteau.

Mes mains sont maintenant sur mon ventre et progressent en direction de ma décevante poitrine que je masse avec passion. Il cherche toujours la poignée, cependant il y met beaucoup plus d’ardeur. Son teint est même…livide. Pauvre chou.

-Je longe les rues de Paris avec l’espoir de satisfaire un homme.

Je me redresse sur mes pieds, délaissant mes caresses afin de me diriger vers le jeune puisqu’il s’est borné à vouloir sortir et non à sauter à la gorge. Ma démarche est suave et élégante, il doit baver d’admiration devant un corps aussi souple et désinvolte.

-Qui me donnera en retour argent et renseignements.

Je suis maintenant devant lui, m’abaissant à son niveau en vue de l’étudier de plus près.

-Comprends-tu cela ?

Il secoue lentement la tête, sans émettre un seul son mis à part un petit couinement effarouché au moment où je me dénude la poitrine et où je me presse contre son frêle torse.

-Je vais te montrer.

Et mon petit chaton couine au contact du lit sur son dos.

Ça c'est mauvais. Très mauvais ! Comment je peux avoir été assez distrait pour me laisser étendre sur ce lit qui, qui sait, lui sert probablement de table d'opération. Oh oui, parce que quoi qu'elle en dit, "satisfaire un homme" voulait peut-être dire satisfaire celui qui recevra mon rein ! Hein hein ! ? Pas mal ? On ne me la fait pas à moi. Je suis futé et rusé, et je ne me fais jamais avoir comme ça. Sauf que là, j'ai beau être rusé et futé, j'ai quand même cette femme assise sur mon petit être, qui me cloue au lit. Furieux, je tortille mes membres. Tout ce que je réussis à faire, c'est la faire rigoler. Mais quand même… C'est dur pour moi. Je suis tout minuscule, et elle, elle me… elle est à demi-nue ! Je ne sais pas en quoi ça lui profère un avantage, toujours est-il qu'elle a le dessus sur moi, moi !

-Arrête de gigoter trésor, glisse-t-elle en se penchant vers mon oreille.

Trésor ? Oh bien sûr que je suis un trésor pour elle, je le serai quand elle aura vendu tous mes organes et qu'elle aura les poches pleines de frics. Je pousse un gémissement plaintif quand son bassin s'écrase un peu plus lourdement sur le mien. Non mais hey petite conne ! C'est sensible là ! Irrité, je me mets à feuler et à montrer les dents, comme un animal pris au piège. Crédibilité ? Aucune. Pourquoi ? Je peux pas bouger parce qu'elle a décidé de se coucher complètement sur moi.

-Allez enlève ces lunettes, que je vois ton mignon petit regard.

Ça se revend sur le marché noir des yeux ? Je n'étais pas au co… Non ! je couine quand elle tend la main vers ma tête, recommençant à me tortiller de plus belle dans tous les sens. Alors ça, tout simplement pas question. Qu'est-ce qu'elle fera si elle sait que je suis hybride ? C'est à un labo qu'elle va me vendre, et là, là je serai dans la mouise.

-Nah pas touche ! je crie. C'est perso ça !

Mais trop tard. La main fouineuse à agrippé les larges montures et les branches glissent de mon visage. Je ferme les yeux, bien conscient que ça doit être inutile à cause de ces idiotes de taches noirs tout autour. Pendant un instant, silence, elle arrête même de se trémousser. Je me risque à ouvrir la paupière pour voir ce qui se passe. Rien. Elle me regarde en souriant.

-Un hybride, murmure-t-elle. Quelle race ?

-Racoon, je murmure à mon tour, craintif de la tournure que pourront prendre les évènements.

Elle a l'air de m'examiner en détail, sans doute cherchant d'autres anomalies. Mais elle n'en trouvera pas, le reste est bien caché.

-Oh …Mignonne petite chose…Un joli petit raton-laveur.

Je lui caresse les paupières tendrement. Comme c’est craquant. J’adore les jeunes hybrides inexpérimentés. Oh oui, j’aime ça. C’est innocent, craintif, effrayé et incertain, voire maladroit et trognon. Les plus vieux sont plus agités, plus renfrognés, plus sauvages et intouchables. Mais au lit, les plus vieux sont de véritables obsédés. Je me rappelle d’une fois où, indécemment vêtue, un hybride tigre s’est rué sur ma pauvre carcasse alléchante. Oh, je crois n’avoir jamais eu autant d’entailles de toute ma vie. La jolie Kissandre aime bien qu’on lui prouve le plaisir qu’elle prodigue. Oh oui. En somme, Gavrielle ne comprenait pas la raison de ses lignes rougeâtres sur sa chair munie d’ecchymoses, ni de la présence de ce liquide entre ses cuisses le lendemain matin.

Je ricane. Pauvre petite.

-Je ne suis pas une mignonne petite chose !

-Oh si, tu l’es. Viens là. Viens voir Kissandre. Kissandre raffole des hybrides dans ton genre.

Un éclair de terreur perce ses yeux noirs humides. Son visage subit une légère transformation, ses traits se contractent et ses lèvres sont saisies de tics nerveux. Oh non, il a peur. Il tremble. Mon chou, ne crains rien, je ne veux pas te faire du mal. On va seulement s’amuser un peu. Tu comprends, dis ?

-Cesse de te débattre, mon lapinou, je ne voudrais pas transpercer ta peau de mes longs ongles. Tu ne veux pas que je te fasse mal, n’est-ce pas ?

-J’n suis pas un lapinou!!!

Ma victime s’ébruite, feulant furieusement. Ses bras menus sont solidement maintenus par mes mains, ses jambes sont plaquées contre le lit grâce aux miennes, son bassin se cambre sous le mien. C’est appétissant. Tout doucement, je me balance sur lui, effectuant un mouvement leste et langoureux sur sa sensibilité que je sens durcir. Le racoon s’immobilise et me foudroie d’un regard pétrifié.

-T’n vas pas prendre mes organes !! Ils sont à moi ! À moi !

Ses mots n’ont plus aucune logique. Pourquoi voudrais-je prendre ses organes ? Je ne commencerai pas à me masturber avec des organes, moi ! Je ne suis pas comme cet homme en noir qui…vient sur les cadavres mutilés. Oh…mais…Qu’est-ce que c’est ? …
Je sens quelque chose taper l’une de mes cuisses. Qu’est-ce que…Sa bite peut frapper ? Abasourdie, je stoppe mes sensuels mouvements du bassin pour analyser la source qui me frôle sans douceur. L’une de mes mains descend sur le torse de mon charmant hybride, déboutonne son pantalon, puis se glisse sous ses klaxons. Je rencontre un membre ferme qui s’émoustille à mon contact. Le racoon hoquette de surprise. Ensuite…je sens…c’est poilu et souple. Quoi … ? Il a deux queues ???

-Arrêter de toucher à ma queue, s’exclame l’autre. Elle est timide !

Mais qu'est-ce qu'elle fait cette inconsciente ? Elle manipule ma queue sans aucune douceur. Ce membre doux a besoin d'être traité en conséquence. As-tu déjà vu un chat se raidir quand on caressait doucement cet appendice ? As-tu remarqué qu'un chat se rebiffait quand on le lui retournait de tous les côtés, qu'il feulait et montrait les dents ? Eh ben c'est la même chose pour un raton !

-Arrêtez d'toucher à ma queue, je hurle. Elle est timide …

Elle n'est pas timide à proprement. Je sais que j'ai tendance à personnifier ce membre animal, mais il faut tout de même que je me souvienne de temps en temps que c'est simplement moi qui déteste qu'on la manipule n'importe comment ou qu'on la tripote avec trop de vigueur, et non pas elle qui est timide. Voyons… Une queue ne peut être timide… Enfin je crois, je l'espère, car sinon, toutes mes certitudes pourraient être ébranlées… Heureusement que la timidité des queues ne pourra jamais être prouvée scientifiquement ! Oh mais qu'est-ce que je raconte moi ? Arrête de laisser vagabonder tes pensées ! Il y a une folle à raton – ah le beau jeu de mots - sur toi et cette scène te rappelle franchement l'évènement le plus traumatisant de ta pauvre vie. Je m'en souviens encore comme si c'était hier.

-Allez calme-toi Dydy, avait dit Souny. T'es visiblement assez vieux pour que j'puisse profiter d'ton p'tit corps maintenant !

J'avais tout juste onze ans, et je venais d'avoir ma première … enfin, vous savez … ma première ça là ! Et Souny était à côté de moi. À l'époque elle s'occupait de moi, même si maintenant c'est pas mal moi qui m'occupe de ses finances, moi et sa mère. On forme une équipe sans jamais se voir. Enfin bref… J'étais sur son lit, et cette grosse baudruche s'était jetée sur moi. Je crois qu'à l'époque elle venait de se faire larguer et … enfin, peu importe. Elle s'était mise à me malmener, m'avait enfourché contre mon gré. Je suis petit, je suis chétif. Elle était tout de même assez massive et sauvage. Et surtout j'étais inexpérimenté. Cette soirée a réussi à me traumatiser définitivement de ce genre de choses. Je n'ai plus jamais touché qui que ce soit, et personne ne m'a touché. C'est tant mieux, car je sens que je détesterais ça.

Jamais plus jusqu'à maintenant si je ne fais pas bien vite quelque chose pour arranger la situation.

-Pourquoi qu'tu m'fais ça ? je couine alors qu'elle est à deux doigts de saisir mon autre membre, plus petit, et bien moins joli que l'autre si vous voulez mon avis.

-Parce que tous les hommes aiment ça mon lapin, et que moi j'ai besoin de blé ! clame-t-elle.

J'agrippe son poignet et lui retire la main de mon pantalon. Je crois que je viens de comprendre. Cette fille doit être une prostituée. J'en ai souvent croisé, sans vraiment m'en soucier, mais jamais je n'avais eu à faire à l'une d'elles.

-Eh ben tu vois, moi j'raffole pas d'ces trucs ! je grimace.

Elle m'adresse un regard incertain. Elle a l'air de se demander si elle doit rire ou pleurer… de rire. C'est sûr que dans son métier, à part des homos, elle a pas du en voir beaucoup qui se plaignaient de ses services.

-T'es gay ? demande-t-elle.

-Je … NON ! je grogne.

Déjà assez de cette fichue soirée où j'ai du faire semblant de l'être pour voler la bague de Lan. Non, je ne suis pas gay.

-Seulement j'ai… j'ai pas aimé quand on m'a tripoté l'autre fois… je dit dans un demi murmure, me rappelant de Souny qui elle s'en donnait à cœur joie.

Elle semble songeuse, puis elle fronce les sourcils, irritée.

-Alors je t'ai emmené ici pour rien ? Je n'aurai pas d'argent ?

Je secoue la tête tristement – tristement pour elle – tout en reboutonnant mon pantalon et en m'écartant un peu d'elle sur la couette. Puis, une idée me vient à l'esprit.

-Mais il y a un truc qu'j'aime bien, je dis en souriant.

Mon regard s'arrête sur mes lunettes en travers du lit. Ça me fait toujours bizarre de ne pas les porter devant quelqu'un. Au moins n'a-t-elle pas l'air de quelqu'un qui s'amuserait à dénoncer un pauvre hybride sans défense.