Au mauvais moment, au mauvais endroit... [PV]

Saloperie d'hybride !

Je n'ai rien contre ces bestioles là en temps normal, mais quand ils se jettent sur moi avec des idées de vengeance et des envies de me couper la tête... Et bien, généralement, je les tue... Et c'est ce que je viens de faire... J'était tranquillement en train de me balader près de la Tour Eiffel... Oh, savez vous que toutes les heures elle se met à scintiller ? Toute la nuit, toutes les heures, pendant une minute. C'est vraiment féérique. J'aime beaucoup... Je disais... Ah, oui, que cet abruti m'a attaqué. Pour penser pouvoir tuer un vampire, il faut vraiment être inconscient. Il est mort tout de suite. Et maintenant, à cause de lui, je suis obligé de faire un détour pour me débarasser de ce corps... Je n'aime pas qu'on puisse me suivre à la trace donc je me débarrasse toujours des corps.

Je suis donc sur les quais de la Seine avec mon fardeau sur l'épaule. Je passe à côté des clochards qui dorment sous les ponts. Quel pitié... Et quelle puanteur surtout. Ces lieux puent l'urine. Vous longez un bout de quai, vous regardez les bateaus, quelques bancs, quelques lampadaires... C'est assez romantique... Vous continuez à avancer et vous arrivez à un pont... Et là vous vous faites aggresser par cette odeur rance et insuportable... L'urine. Mais l'avantage, c'est qu'il n'y a personne, ici. J'en suis tellement persuadé que je ne prends même pas la peine de vérifier... Et puis, de toutes façons, ceux qui vivent ici ne remarqueront pas mon manège... et si jamais ils le remarquent, personne ne les croira.

Je jette le corps dans la Seine.

Je sors de mon appart’ avec un mal de crâne infernal. Je viens d’avoir une charmante conversation téléphonique avec mon patron…

« Oui, oui! Vous aurez mon article avant demain midi …»

Je n’écoutais même pas la suite de son engueulade monumentale. Ce qui me fit penser à deux choses, de un : Ce type adore s’entendre parler…Et de deux, il ne me fait pas confiance pour deux sous. J’ai encore jusqu’à demain pour lui rendre mon travail…Bon, j’admets m’y prendre à la dernière minute…Mais, il devrait me connaître depuis le temps. Je rends toujours mon travail à temps. Au bout de quelques minutes, j’ai fini par feindre une coupure de courant (de toute façon dans mon logement, ça serait d’une banalité que ça l’arrive réellement et il le sait). Je raccroche. Il me fallait sortir car il était évident qu’il allait finir par rappeler et je n’avais pas envi d’entendre ce foutu téléphone sonné. (Bon, j’aurais pu simplement le débrancher, mais, c’est un détail et j’avais besoin d’air.) Il sait que je ne dors pas vraiment et il ne se gêne pas pour en profiter.

Je marche depuis un certain temps, ma foi indéterminé, que la douleur de ma tête s’évapore. Si vous trouvez que j’ai la migraine facile pour seulement une engueulade téléphonique, c’est que vous n’avez jamais entendu mon patron crier ou même parler. Sa voix est in-sup-por-ta-ble. Sans parler de mes nombreuses heures de sommeil manquantes…Mais, ce n’est qu’un détail. J’essaie de me détendre et prends une grande respira…

Mais, quelle puanteur…Murmurais-je…(Oui, perspicace le thomas)

Une odeur aigre, irritante et désagréable vient littéralement m’agresser les narines.
Bienvenue sur Les quais de la Seine . L’odeur d’urine. Je viens seulement de me rendre compte où je suis. Il fallait encore que tu t’égards dans tes pensées, hein Cohen? Un peu plus, et tu aurais pu mettre un pied dans la Seine, n’est-il pas? Ce n’est pas plus grave. Comme pour illustrer ma pensée, j’entends un… un « plouf »…Je me retourne dans tout les sens jusqu’à ce que j’aperçois un homme, un peu plus loin, jeune à ce que je pouvais en voir avec cette noirceur et cette distance et…Définitivement pas un clochard…Par contre, je laisse parcourir mes yeux un peu partout pour trouver l’origine exacte du son…

Au moment où je lâche le corps, une voix me fait tourner la tête. Quelqu'un m'a vu ? Je cherche autour de moi et aperçois un homme. Il semble chercher quelque chose du regard… peut être a-t-il vraiment entendu la chute du corps dans l'eau. Il va falloir que je trouve une bonne raison pour me trouver ici… Mais bon, vu que je viens de manger, mon teint doit être un peu moins pâle que d'habitude, je n'attirerais donc pas son attention outre mesure. Je m'avance donc vers lui et m'incline respectueusement devant lui. Cet homme n'est pas un habitant du quai, ça semble assez visible, même s'il a l'air assez perdu en fait.

Puis-je faire quelque chose pour vous aider, monsieur ?

Je le détaille un instant… Et si je devenais son ami ? M'attirer sa confiance pour le tuer quand il s'y attendra le moins… Il est vraiment pas mal, l'idée me plaît… J'ai déjà envie de poser mes doigts sur sa peau de mortel… Mes lèvres aussi, mais, ça, ça attendra… Les hommes et leurs principes idiots… Il faudra d'abord que je vois si cet homme peut passer outre l'idée que deux personnes du même sexe ne peuvent rien faire ensemble… En fait, je crois que j'ai envie qu'il tombe fou amoureux de moi. J'ai envie de le voir à mes pieds… Et ensuite je le tuerais et me nourrirais de lui avec lenteur et délectation…

Un sourire engageant se dessine que mon visage.

"Je me nomme Lestat de Lioncourt."

Mes pensées sont vites coupé par une voix. Je cesse de regarder partout dans la Seine comme un demeuré. Mais, pourquoi on s’obstine toujours à m’interrompre quand je réfléchis? Ça doit être un complot…D’ailleurs à qui appartient cette voix?

Puis-je faire quelque chose pour vous aider, monsieur ?

Je détourne mon regard pour le posé sur un jeune homme…Un jeune homme? Ah, oui…Le jeune homme, je l’avais oublié. Il faut dire que ça présence ne m'avait pas plus préoccupé que ça. Il s’est incliné…Il s'est incliné...Ok…Un silence intermittent s’installe dans mon esprit. Puis, au bout de quelques secondes, les rouages de mon cerveau se remettent en marche. Mais, d’où il sort lui? D’une boîte de céréale? D’une soirée « Jeu de rôle »? Il me « regarde de haut en bas ». Je fais la même chose pour lui. Définitivement pas un clochard…

"Je me nomme Lestat de Lioncourt."

Mais, c’est quoi ce nom? Je doute que ce soit réellement comme ça qu’il s’appelle. Si oui, ses parents étaient des excentriques.

Il n’y a aucun doute, allégoriquement, j’ai devant moi un de ces charmants personnages un peu fêlés sortis d’un roman de pure fantaisie. Un regard de roi, une chevelure de prince, une prestance de noble. À quand le terrifiant dragon aux écailles d’or? Il n’y en a aucun bien sûre. Il ne faut pas dire n’importe quoi. Lestat me sourit aimablement. Ce type est un fantasque. Mais, qui suis-je pour jugé? Moi-même, on me perçois comme un lunatique qui croit aux vampires…Le jeune homme me paraît…Sympathique…Poli, malgré son originalité flagrante (une originalité pas désagréable, n'allez pas coire une telle chose). Et, s’il s’agissait d’un voleur (que je crois improbable), il serait déçu car je n’ai rien de valeur sur moi. Pour une fois qu’on m’adresse la parole, autant être courtois?

Lestat de Lioncourt…Répetais-je, toujours surpris qu’il se présente sous un tel nom. Moi, c’est Thomas…Thomas Cohen.
Je marque une pause et me décide à lui sourire, plutôt que de le regarder comme une bête curieuse…

Drôle d’heure pour traîner dehors…

Petits mots en l’air…Un peu stupide à dire puisque moi aussi je suis en train de traîner à cette heure tardive. Mais, je connais mes raisons, aussi ridicule soient-elles.

Mais, j'en viens de plus en plus à me demander le pourquoi de sa présence.

"Drôle d’heure pour traîner dehors…"

J'acquiesce et réponds sur un ton de confidence:

"Je suis bien d'accord, j'allais vous en faire la remarque..."

Je regarde autour de moi et fini par dire à voix basse:

"J'avais un rendez-vous... Il ne viendra plus, je pense..."

Puis je lui souris. Ne m'en demande pas plus, jeune homme, sinon tu rejoindras cet hybride au fond de la Seine... Et ça serait bien domage. Changeons de sujet...

"Vous alliez quelque part ? Vous me semblez perdu. Puis-je vous servir de guide ?"

Il faut que je m'attire ses bonnes graces, je joue avec les fluctuations de ma voix, comme pour l'hypnotiser, le séduire... Bien sûr, cela marche beaucoup mieux avec les femmes, mais j'utilise ces techniques sur les hommes depuis des années... Que dis-je... des décénies... Je penche légèrement ma tête sur le coté faisant imperceptiblement bouger ma chevelure dorée et mes lèvres s'étirent dans un sourire doux...

Tu es mien, petit mortel...

"Je suis bien d'accord, j'allais vous en faire la remarque..."

J’imagine oui. Qu’est-ce que je peux bien foutre entouré d’une odeur âcre d’urine…La nuit? Pas grand chose, je fuis mon patron, je fuis mon appart’, je fuis. Je respire. Euh, non, finalement, je ne respirerais pas…Enfin bref, je respire quand même mais on se comprend…J’en étais où? Ah, oui…Je me rends compte qu’il ne répond toujours pas à ma question…

"J'avais un rendez-vous... Il ne viendra plus, je pense..."

Un rendez-vous? À cette heure!? Je garde cette remarque pour moi…Il doit bien avoir ses raisons…Aussi…Étrange qu’ils pourraient l’être. Son rendez-vous a dû s’endormir en chemin…

"Vous alliez quelque part ? Vous me semblez perdu. Puis-je vous servir de guide ?"

Je jette un rapide coup d’œil autour de moi. Est-ce que j’étais perdu? À peine…Quoi que…

Je repose mes yeux sur lui. Il sourit. Il est étrange ce gars…Disons qu’il ne ressemble pas trop à mes rencontres habituelles…Il est assez mystérieux. J'ai l'impression qu'il me donne seulement des demi-réponses et qu'il ne me pose que des demi-questions. Mais, ce doit être moi qui fabule. N'empêche, ce type est énigmatique. Il y a quelque chose qui émane de lui, je ne saurais dire quoi exactement. Il faut vraiment être en sa présence pour comprendre.

Si j’allais quelque part? Pas vraiment…Disons que je vais…N’importe où sauf chez moi. Dis-je avec un petit sourire…Il ne doit pas vraiment comprendre de quoi je parle…Mais, bon. Moi non plus, je ne sais pas de quoi il parle…D’ailleurs, un peu plus et je ne saurais pas de quoi je parle moi-même.

Je marque une pause.

Quoi que je ne dirais pas non de quitter cette endroit…

Ça sent pas la rose, pensais-je…Qu'il me suive si ça lui chante. Bien que je trouve sa présence déroutante...Il ne me paraît pas bien méchant...Je crois. Juste, bizarre.

N'importe où sauf chez lui... Mes pensées dérivent vers un n'importe où ressemblant à un lit... Je souris, excité par ces visions, et tente de me contenir. Alors qu'il parle de quitter les quais, je lui désigne dans un geste un peu trop théâtral, peut être, des escaliers remontant vers la rue.

"Nous pouvons déjà remonter vers la rue, les odeurs seront moins agréssives."

Je me tourne dans un geste encore amplifié, mes cheveux volent un instant autour de mon visage et je m'élance à grands pas vers les marches. Ma démarche a toujours été rapide et élancée. Pourtant, maintenant, je la trouve lente... Je m'efforce de marcher à une vitesse "normale" pour ne pas affoler les mortels... Arriver en bas de la rampe, je me tourne vers lui, souriant sous la lumière des lampadaire et ma voix s'élève, chantante dans la nuit:

"Venez donc, Thomas, si vous cherchez un endroit calme, j'en connais un... ouvert à cette heure ci..."

Il me sourit, quoi que j’ai presque l’impression qu’il sourit au vide. Un peu dans la lune ce gars, comme moi, je me demande à quoi il pense…Je le vois me pointé, d’un mouvement grandiloquent, l’escalier qui remonte vers la rue. Ses paroles, ses mouvements caricaturaux et accentués, tout son être semble être sorti littéralement d’une pièce de théâtre tragiquement comique, homérique à souhait.

"Nous pouvons déjà remonter vers la rue, les odeurs seront moins agréssives."

Ouais, il semble bien parti pour m’accompagner où que j’aille…Pas de problème. Avant que je dise quoi que ce soit, il se dirige de la direction qu’il a pointé d’un pas léger et décidé en même temps. Je reste planté là à réfléchir en regardant sa démarche avec curiosité.

"Venez donc, Thomas, si vous cherchez un endroit calme, j'en connais un... ouvert à cette heure ci..."

Cette voix me réveille pour la deuxième fois cette nuit. Cette voix chantante qui me laisse perplexe…Ah, oui…Le suivre…Un endroit tranquille et ouvert…Vraiment? C’est presque louche comme affirmation, en fait c’est très louche…Un type qui est dehors la nuit, marginal...Attends, je viens pas tout juste de me décrire? Oui, mais moi je n'invites pas les gens à me suivre dans des endroits calmes...Mais bon, on verra bien ce qui se passera. Je suis curieux d’en savoir plus sur cet homme…Un endroit tranquille, parfait pour moi si c’est loin de cette odeur d’urine. Je m’approche de lui, prêt à le suivre. Il me laisse par contre toujours incrédule…

Quel endroit? Demandais-je…Je ne connais pas beaucoup d’endroit ouvert à cette heure là…

Je ne connais d’ailleurs pas grand monde qui traîne à cette heure là, à par moi bien évidemment. Je ne peux pas par contre me venter de connaître beaucoup de gens puisque je passe le clair de mon temps cloîtré chez moi.

Ce gars attire ma curiosité plus que tout. Une attitude étrange et détendu…Des gestes caricaturaux et théâtrales…Je ne peux que le suivre pour en savoir plus. D’où il vient? Pourquoi s présence dehors exactement? J’éviterais de le bombarder de question. Mais, je veux en savoir plus sur ce drôle de personnage.

[C'est vrai qu'il est journaliste ton perso... Lestat est pas dans la mouise...]

Je l'invite à me précéder dans les escaliers et le suis de près tout en lui répondant:

"Des endroits ouverts la nuit, Paris en regorge, mon ami. Prenez les Champs Elysées, par exemple, les pharmacies y sont ouverte 24 heures sur 24... Mais ce n'est pas vraiment ce que nous cherchons... Je ne vais pas non plus vous emmener dans un de ces bars ou boites de nuit excessivement bruyants... Non... Je connais un endroit calme ouvert à toute heure et libre d'accés..."

Souriant, charmeur, je passe devant lui. Nous sommes sur les quais et nous marchons vers la Tour Eiffel qui nous domine largement. Le flux des voitures est atténué, nous traversons donc rapidement le boulevard et passons entre le pieds de ce bâtiment de fer. Je ne lui accorde même pas un regard. Ma destination est juste derrière.

Je m'arrête au moment où je domine le Champ de Mars et ouvre grand mes bras:

"Quoi de mieux qu'un parc pour être au calme ? Etendue d'herbes, bosquets, bancs... Que souhaitez vous de plus, mon cher ?"

Je me tourne vers lui, les bras toujours écartés pour jufer de mon effet...

[Tu postes ici ou là bas, comme tu veux ^^]