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| Quand on parle du loup [pv Souny] | |
| | Auteur | Message |
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Sophie Requin du barreau ○ Mère de famille médiocre
Nombre de messages : 206 Age : 62 Localisation : Paris Race : Humaine Date d'inscription : 28/07/2007
| Sujet: Quand on parle du loup [pv Souny] Sam 4 Aoû - 12:47 | |
| Rares. Ces moments me paraissent si rares. Il est vrai que je me suis éloignée de ma famille volontairement, mais les moments que je passe avec elle me paraissent divins. Ce n'est qu'une petite halte à un café. Ce ne sont que Félix et Patrick qui sont assis devant moi en sirotant un expresso et une limonade. Ce n'est qu'un court instant que je dois savourer. Pourtant, j'ai l'impression d'être seule à le vouloir. J'agite ma cuiller dans mon café presque froid, pensive. Je songe à ces dernières années, à l'éloignement que notre famille subit et qui s'agrandit de jour en jour. Non. Je dois chasser cette pensée. Notre famille est toujours unie et belle.
-Tu ne bois pas ton café ma chérie ? -Il est froid, je souffle doucement. -Demande à le faire réchauffer alors. -Ce n'est pas important, il y avait un goût un peu amer. -Tu n'avais qu'à y ajouter un peu de lait.
Tu ne comprends pas mon amour. Ce n'est pas le café qui était amer, c'était ma propre bouche. Je baisse les yeux, repose l'ustensile et repousse doucement l'assiette, écartant de la main les miettes de beignet et lissant la nappe d'un geste automatique. Mon regard se pose sur la chaise vide à mon côté. Il manque une personne à cette table. Nous devrions être quatre sur cette terrasse, à rire et à discuter comme une vraie famille.
-À quoi tu penses maman ? -À Souny, je laisse échapper.
Je pince les lèvres. Ce manque de retenue n'a pas manqué de m'attirer les foudres de mon fils et de mon mari. Leurs regards se posent sur moi à tour de rôles, durs et inquisiteurs. Je sais ce qu'ils pensent. Ils essaient de voir ce qui a pu me pousser à dire une telle chose. La tension reste un moment avant de retomber en douceur. Félix lance un commentaire visant à montrer que lui aussi pensait justement qu'il était heureux qu'elle ne se trouve pas là avec nous. Je fronce les sourcils, prête à le sermonner quand mon mari m'interrompt.
-Taisez-vous tous les deux. Vous savez que je n'aime pas qu'on parle d'elle. Que ce soit en bien ou en mal, quand on le fait, elle débarque toujours peu de temps après.
Je les regarde couler des regards dans toutes les directions, pour voir ce qu'ils appellent l'ennemi, s'attendant à le voir surgir d'un côté ou de l'autre, comme un fantôme.
-Voyons, c'est ridicule, je glisse…
Avant de continuer, j'observe leur mine déconfite. Tout deux sont livides et me regardent sans mot dire. Je vais pour leur demander ce qui ne va pas quand une main se pose lourdement sur mon épaule. Je me retourne et fais à mon tour les yeux ronds. Eh ben ça alors… si je m'y attendais…
-Qu'est-ce qui est ridicule, sexy Mama ?
Je veux répondre avec empressement et bafouille quelque chose à propos des serveuses et du service. Mais Félix m'interrompt.
-Ta sale tronche.
Souny semble plus se satisfaire de sa réponse que de la mienne. Cela lui semble sans doute plus plausible puisque le service de cet établissement est parfaitement irréprochable. Elle hausse les épaules, indifférente comme toujours à ce genre de remarques, et s'approprie la place libre à mon côté en jetant sacs et vestes par terre – vestes d'ailleurs bien inutiles vue la chaleur.
-Vous allez bien ? lance-t-elle de sa voix criarde. Moi j'pète la forme. Vous êtes de … OH ! DES BEIGNETS !!!
Avant que Félix n'ait le temps de les couvrir avec son bras, Souny s'empare du panier à pâtisseries pour se mettre à enfourner les beignes avec l'énergie du désespoir dans sa bouche toujours grande ouverte, toujours prête à manger ou crier. Nous restons un moment assis là à nous regarder tous, visiblement mal à l'aise. Si seulement les deux autres n'avaient pas été là… Non, Sophie, tu n'as pas le droit de penser cela. C'est ta famille et tu étais heureuse de venir grignoter avec eux. Tu n'en as jamais le temps, ne viens pas souhaiter leur absence maintenant qu'un petit accroc se présente. D'une voix calme, posée, je demande avec franchise la question qui nous brûle tous les lèvres.
-Qu'est-ce que tu veux ? | |
| | | Souny
Nombre de messages : 480 Race : Hybride Date d'inscription : 27/07/2007
| Sujet: Re: Quand on parle du loup [pv Souny] Lun 6 Aoû - 23:52 | |
| -Putain que c’est bon des beignets !! J’en avais pas mangés depuis une éternité, CROAK !! je dis en en insérant deux dans ma grande gueule.
Ma petite et joyeuse famille me regarde avec chacun un visage différent. J’explique : le papa regarde autour de nous, mal à l’aise, en disant « ce n’est pas ma fille », le frérot machiavélique se dandine sur sa chaise, le teint livide et menace de s’écrouler sur le sol à tout moment et la maman, ben elle me fixe, indéchiffrable quoique ses lèvres sont pincées. Je leur adresse un sourire, des morceaux de beignets mâchouillés sur mes dents, mes grands yeux les observent avec un intérêt non dissimulé. Tss…Ils sont malpolis. Habituellement, une famille salue gentiment l’un de ses membres, l’accueille avec chaleur et lui pose des questions sur sa vie, sur ses amours, sur ses études, sur ses rêves, sur ses projets, mais non !! Ces caves-là gardent la bouche close, les yeux exorbités – sauf la mère – et tambourinent la table nerveusement. Il n’y a que la cruelle mère, la sorcière Sophie du Rocher, qui m’a interrogé sur ce que je veux !! Ben tiens, elle en a les manières, elle !!
-Ce que j’veux ?? Ce que j’veux ?? La merde ! CRAAK !! Je vous ai vus sur la terrasse de ce petit restau branché et me suis dit : « Ah ben tiens Souny, n’est-ce pas cette bande de crevettes qui t’a laissée crever de faim dans la rue à tes dix-huit ans ? Ah ben oui ! Allons les visiter un peu ! Ils doivent s’ennuyer de moi !! » Et me voilà !! Miam…ces beignets sont vraiment bons…
-Eh bien, on ne veut pas te voir, crache avec hargne mon frère Félix. On ne veut rien savoir de toi et de…
Il baisse le ton et se penche sur la table, il a un air moqueur et malfaisant.
-…ta maladie, achève-t-il avec triomphe en se redressant et bombant le torse comme s’il venait d’accomplir un exploit mémorable.
Ben ouais…Ce que tu crois être brave, courageux et toute la panoplie en me disant ses conneries là, hein ?? En fait, il faut être vraiment stupide pour me défier dans un endroit public, parce que je riposte un peu trop bruyamment et je pourrais anéantir votre couverture de famille modèle qui n’a jamais eu d’hybride parmi elle. Je sens que je m’échauffe un peu là. Heureusement que mes joues sont poudrées de blanc, on m’aurait vu rougir de colère. Une chance que mes mains sont occupées à découper des morceaux de pâtisserie, sinon elles auraient tremblées d’irritation. En revanche, mon pied tape froidement le sol et, par réflexe, j’envoie la pointe de ce ledit pied dans le tibia gauche de Félix qui mugit furieusement. Les personnes qui nous entourent nous lancent des coups d’œil curieux avant de reprendre leur conversation. BAHAHAA !! Pauvre cloche, c’est toi qui as été minable, pas moi !! Pas moi !! Lalali lala !!
-Aille le con, je dis en le menaçant d’un succulent beigne. Tu devrais tenir ta sale langue d’humain.
-Baissez le ton vous deux, tranche alors notre mère en déposant ses mains sur la table. Ce n’est pas le moment d’attirer l’attention.
Je la foudroie avec dégoût. Oui oui, on le sait tous. Toi tu ne veux pas qu’on reconnaisse la brillante avocate avec une famille capotée qui contient un hybride. Tu mérites que je te balance une plume en plein visage ! Inconsciemment, l’une de mes mains se glisse dans mes cheveux, caressant avec douceur mon crâne. J’assiste avec émerveillement à la scène qui se déroule présentement. Mon frère siffle à l’adresse de notre génitrice que je devrais déguerpir au plus vite sinon il va me donner l’un de ses coups de pied dans le cul et il ajoute après une courte hésitation devant les traits impénétrables de Sophie qu’ils devraient, tous les trois, partir en vitesse. Il y a un petit moment de silence avant que je n’intervienne, ma mère ouvrait la bouche. Mes doigts tâtonnent mon cuir chevelu au moment où ils rencontrent…oh miracle une plume ! Souriant bêtement, je l’arrache, pousse un croassement aigu et la brandis fièrement sous le nez de maman, de papa, de frérot et encore de maman.
-REGARDEZ !! J’AI TROUVÉ UNE PLUME QUI A TOMBÉ SUR MA TÊTE !! CRAAK-CROAK !
J’éclate de rire devant leur mine déconfite et devant le départ précipité de papa et de frérot. Maman Sophie demeure immobile, m’examinant avec son habituel regard de glace. Je lui souris, m’empare de son café que je bois à petite gorgée.
-Ouuff…ça fait longtemps que je n’en ai pas bu…Tu comprends, je n’ai pas beaucoup d’argent avec mon loyer à payer et je dois réduire mes dépenses.
-Qu’est-ce que tu veux, coupe-t-elle sur un ton froid.
Silence. Je ne sais pas ce que je veux. Le silence s’éternise. De l’argent ? J’ai une petite somme dodue dans mon compte…Je taponne un peu la plume et hausse les épaules.
-J’avais faim, j’voulais qu’on me paie la bouffe.
J’espère qu’elle ne va pas accepter…Passer du temps avec ma mère va être pénible…doublement pénible…Ah merde…Elle appelle le serveur…Sûrement pour régler la note…Ah non…Elle me demande ce que je veux manger…Caca !! CROÂ !! | |
| | | Sophie Requin du barreau ○ Mère de famille médiocre
Nombre de messages : 206 Age : 62 Localisation : Paris Race : Humaine Date d'inscription : 28/07/2007
| Sujet: Re: Quand on parle du loup [pv Souny] Lun 13 Aoû - 21:01 | |
| Je me souviens avec peine de la dernière fois où j'ai vu Souny. Chaque fois qu'elle surgit, elle est différente il me semble. Oh pas dans son attitude. Elle est toujours immature et bruyante. Ni dans son physique. Mais chaque fois je sens qu'elle grandit, se fait femme. Dos à elle, je souris quand j'appelle le serveur pour commander. Celui-ci se pointe à notre table, nous salue bien bas et me gratifie d'un large sourire.
-Eh bien, votre famille vous a lâché pour vous laisser régler la note ? lance-t-il joyeusement. -Il semblerait bien, je dis. Mais je ne prendrai pas la note tout de suite. -Vous payez à manger à cette… - il semble perplexe devant l'allure excentrique de ma fille puis poursuit – jolie demoiselle ? -Oui, c'est le cas. Amenez-nous ce que vous avez de meilleur. Nulle considération pour les prix. -Seulement pour elle ou pour vous aussi ?
Je ris en lui affirmant que j'ai déjà bien assez mangé et que si j'en prends une autre de leurs trop généreuses portions me ferait éclater. Il retourne à son ouvrage en promettant à Souny qu'elle aura un des meilleurs goûters de sa vie. Il ne faut tout de même pas exagérer. On n'est pas dans un restaurant cinq étoiles. On est sur la terrasse d'un café de quartier. Je reporte mon attention sur ma fille, qui me regarde avec des yeux gros comme des soucoupes.
-Ça t'arrive souvent de vanter le fait que t'es pleine aux as comme ça ? -Je ne comprends pas ce que tu veux dire, j'affirme et repliant ma serviette de table dans un triangle parfait.
Et c'est vrai. Je ne vante pas la grosseur de mon portefeuille. Je veux seulement que le garçon ne se prive pas d'offrir ce qu'il y a de meilleur à ma fille. Je hausse les épaules. La serviette de table prend la forme d'un plus petit triangle, presque équilatéral. Presque. Il n'est pas parfait.
-C'est pas en me payant un super déjeuner d'la mort qui tue que tu vas te débarrasser de moi plus vite. -Ce n'était pas là mon intention, je glisse en pliant une fois de plus la serviette.
Un silence pesant s'installe, coupé subitement par Souny qui clame haut et fort que ma seule envie est de faire disparaître cette fille ignoble qui me pourrit la vie. Je jette un regard autour de nous. Plusieurs clients ont les yeux fixés sur notre table. Je gratte l'une des arrêtes du triangle d'un geste sec.
-Souny, je dis sèchement et à voix basse. S'il te plait, ne me fais pas une scène. -C'est vrai ! Ta précieuse image en prendrait un coup !
Je fronce les sourcils, mon triangle devient une petite boulette que je laisse tomber sur la nappe. Je pivote sur mon siège pour faire face à ma peste de fille, les lèvres pincées avec agacement. Cette enfant ne comprendra jamais. Je n'ai pas dis ne me fais pas une scène ici, les gens pourraient me reconnaître. J'ai simplement dit de ne pas me faire de scène. Pourquoi ? Parce que ça me brise le cœur à chaque fois. Je respire un grand coup, fermant les yeux pour essayer de faire le vide dans ma tête. Je ne veux pas envenimer la situation. Pas en ce moment quand 1200 procès me prennent la tête en même temps. D'un ton froid mais détaché, je lui demande ce qu'elle veut.
-Je te l'ai dit ! Du fric. -Pour en faire quoi ? je demande, sourcils froncés dans l'attente de sa nouvelle trouvaille. -Mes études. -Mensonge. -… Mon appart a passé au feu et je… -Mensonges, je coupe encore une fois.
Elle fait la moue, ce qui déforme horriblement son maquillage déjà plutôt … de mauvais goût. Je me demande pourquoi elle en fait autant. Elle est si belle au naturel, sans toute cette… ce… enfin…
-Bon ok, c'est pour mon loyer. Je suis pas capable de le payer ce mois-ci. -Drogues ? je demande d'un ton inquisiteur. -Entre autres… - je soupire – N'empêche que j'ai besoin d'un chèque sinon j'me retrouve à la rue. Tu voudrais pas ça hein ? Ta pauvre hybride de fille qui court les rues avec une pancarte nourrissez moi car ma mère avocate a trop de préoccupations pour le…
Je claque de la langue, lui signifiant de se taire pendant que je m'empresse de sortir mon chéquier. Je me sens soudainement très fatiguée. Cette enfant a le don de me tirer tout mon jus. J'extirpe un crayon de mon sac à main et lui demande combien elle veut.
-Bah … ce que ça prend… disons… 1000 !
Je fais les gros yeux. Mille ? Mais c'est assez pour trois mois de son loyer, et assez pour s'offrir un petit supplément de je ne veux pas savoir quoi à la fin de chaque mois.
-Ben faut savoir prévoir… dit-elle.
Je soupire et remplis le bout de papier en lui disant qu'elle n'aura pas un sou de plus avant trois mois, ce à quoi elle répond évasivement.
-Comment va Dylan ? je m'enquiers en lui donnant le chèque. -Oh il va bien… Il pue un peu mais il se porte bien. Il s'est trouvé un gay riche pour l'entretenir. L'é chanceux lui.
Dylan ? Gay ?
-Tu veux un gay riche ? je demande, perplexe.
Souny éclate de rire. Un rire bruyant, désagréable, mais son rire. Un rire qui me réchauffe de l'intérieur. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas entendue rire de si bon cœur. Sa gaieté est coupée par le serveur qui revient avec un petit chariot, exhibant devant nos yeux des mets à l'allure succulente. Ce ne sont jamais plus que des croissants aux fruits, des brioches et un amas de fruits, mais tout cela saura combler l'estomac de ma fille. | |
| | | Souny
Nombre de messages : 480 Race : Hybride Date d'inscription : 27/07/2007
| Sujet: Re: Quand on parle du loup [pv Souny] Mar 28 Aoû - 21:52 | |
| -T’es drôle toi !! Moi, vouloir un ami gay?? J’serais malheureuse et tu sais pourquoi ?
-Non, pourquoi ? demande ma mère en pivotant vers moi de manière à m’observer avec plus…- c’est quoi le mot qu’elle a employé l’autre fois ? – d’aisance – c’est ça !-.
-Ben, tu vois. Tous mes potes homos sont dégueulassement beaux. J’ai juste envie de les baiser comme une furie…
Ma mère tique affreusement et étouffe un hoquet terrifié. Ben quoi ??
-…pis de les chevaucher sauvagement, de les griffer, de les mordre. J’voudrais que l’un d’eux m’empalent férocement. Tu vois le genre ?
Dévorant du regard les dix mille assiettes regorgeant de fruits, de fromage et de gros croissants bien moelleux et savoureux, je sélectionne la première tournée d’aliments qui va venir aboutir dans mon immense estomac affamé qui gronde depuis le matin. Ma mère, épouvantée, une main devant sa bouche, me dévisage comme si j’étais devenue une vieille hystérique qui vient de dire quelque chose de particulièrement odieux – un autre mot que j’ai emprunté du registre de ma mère-. Je fronce les sourcils, entasse dans ma grande bouche un énorme morceau de croissant et me force à mastiquer cette bouchée tout en souriant débilement à ma charmante sexy mama. Lentement, elle secoue la tête, les yeux exorbités.
-Bref, tout ça pour dire que mes pulsions sexuelles seraient dans le piton, parce que les beaux mâles ça m’excitent vraiment beaucoup pis ceux-là préfèrent se faire empaler que d’embrocher une femelle telle que moi, tu saisis ?
Ma mère semble vraiment choquée. Ses joues sont rouges, on dirait une grosse fraise. Elle tripote le col de sa blouse et lance des coups d’œil curieux autour de nous. Ouais, voir une grande et célèbre avocate écouter les délires sexuels de sa fille hybride ne doit pas être bien pour son image. Je hausse les épaules et avale avec misère le bout de croissant. Ah tiens…un petit bluet…un second petit bluet…Miam…C’est bon. Oh…Non…Il n’a pas fait ça le serveur…Il y a des framboises…Comme un gros goinfre, je dévore les divers plateaux de fruits.
-Souny, du calme. On dirait que tu n’as pas mangé depuis un moment…
-Mon dernier repas remonte à…hier soir pis ça c’est une maigre consolation. J’ai faim comme un porc et je veux me faire sauter par un sauvage. J’suis vraiment en manque et je ne trouve pas un foutu mâle ayant des habilitées exceptionnelles dans le sexe. Faut que je me touche !
-Souny !! Baisse le son…, gémit Sophie en prenant de grandes respirations.
J’éclate de rire. Mon rire est vraiment affreux. Il est entrecoupé, gras et parfois un peu trop aigu. En fait, il me fait rappeler à un corbeau qui se fait égorger. Très séduisant, oh oui.
-Baisse…Baise… !!!!
-Souny !!!
Le ton de ma mère est réellement offusqué. Ses mains sont maintenant crispées sur sa jupe et elle tente de reprendre les rênes de son corps. Inspire bien profondément maman, je glousse de rire. Putain que je me trouve drôle. Je tape du pied, me tape les cuisses du plat de ma main et essaye avec peine de me tranquilliser, des larmes s’apprêtent à couler. Ouff…C’est le moment d’arrêter un petit peu sinon mon maquillage va s’abîmer.
-Oh….excuse sexy mama. J’suis un peu bruyante.
-Un peu ? Paris en entier a dû t’entendre !
-Pff…Comme ça, on sait que j’existe.
Ma mère soupire, découragée et appuie son front contre la paume de ses mains tandis que moi, affamée, je lèche mes babines et bave devant ce buffet délectable. J’engloutis quelques morceaux de pomme, je mange de nombreuses et succulentes fraises, des raisins, différents melons et d’autre chose que je n’ai pas encore reconnu.
-Et toi, maman ?
-Et moi quoi ?
-Tu fais des parties de jambes en l’air parfois ? Ta vie sexuelle se porte bien ? | |
| | | Sophie Requin du barreau ○ Mère de famille médiocre
Nombre de messages : 206 Age : 62 Localisation : Paris Race : Humaine Date d'inscription : 28/07/2007
| Sujet: Re: Quand on parle du loup [pv Souny] Sam 8 Sep - 12:20 | |
| Je manque de m'étouffer avec … rien du tout. N'a-t-elle pas honte de me poser cette question ? C'est ma fille. Si elle croit que je vais répondre à ça, elle est plus idiote que j'aurais voulu continuer de le croire. Je sens mon visage s'empourprer malgré moi. Bonjour le professionnalisme. Je fronce les sourcils, essayant de me redonner contenance. Je n'y parviens qu'à moitié.
-Je n'ai… Tu… Ce n'est pas le genre de question qu'une fille peut poser à sa mère, je réussis finalement à aligner.
Pendant un moment, elle se rembrunit, se replonge dans la contemplation de son énième muffin aux bleuets. Mais quelle abominable gloutonne. C'est à se demander si elle a avalé quoi que ce soit dans le dernier mois. Et par avaler, j'exclus bien évidement toutes ses pratiques sexuelles débridées. Seigneur Dieu… Je parviens finalement à me détendre et replonge mes lèvres dans mon café pour y chercher du réconfort.
-Avoue qu'papa t'culbute sans arrêt et que t'en r'demandes tou'l'temps. -Je ne dirai rien Souny ! je clame. -Je vous ai entendus l'autre soir.
Crachat de café, un serveur se précipite pour savoir si je vais bien et si je veux une autre tasse. Je fais signe que non, il nettoie la table et repart s'occuper de ses autres clients.
-Quand ?
Ciel, elle doit avoir une excellente mémoire parce que je …
-La dernière fois que je suis venue dormir à la maison.
Il me semblait bien aussi qu'elle ne pouvait pas se souvenir de ça.
-Désolée ma chérie, je vais sans doute te décevoir, mais ce soir-là, je n'étais pas avec lui, je dis sèchement, dans un claquement de langue tout aussi sec.
Je ne regarde pas dans sa direction, mais je devine que ses yeux s'agrandissent d'horreur.
-Ce salopard te trompe ? -Ne parle pas de ton père de cette manière ! Et il ne me trompe pas, je sais ce qu'il fait.
Elle ne semble pas plus rassurée, ni plus enchantée. Elle hausse finalement les épaules et me demande si j'ai moi-même pris un amant. Quoi ?! Non ! Jamais, pas d'amant pour moi. Je suis une femme fidèle, je ne ferais jamais une telle chose.
-Alors si tu couches pas avec le paternel… et qu't'as pas d'amant… ça fait combien d'temps qu't'as pas fait crack crack ?
Je tilt encore à cette question. Elle a réellement un don pour aller taper du doigt sur les sujets délicats.
-Tu rêves ma grande si tu crois que je vais répondre à ça, je dis bêtement en regardant ma montre. Écoute je dois partir. J'ai plusieurs rendez-vous cet après-midi, tous plus importants les uns que les autres. Je n'ai plus de temps à t'accorder. Tu as ton argent, tu reviendras me voir quand tu seras à sec.
Je me lève, ramasse en vitesse mon sac à main et mon manteau. Je ne lui laisse pas le temps de répondre quoi que ce soit. Je paie ma note au serveur. J'entends Souny qui me crie de revenir et de lui répondre. Enfin, je devine que c'est ce qu'elle crie, car je ne porte pas attention à ses mots. Je ne veux rien entendre.
Je hèle un taxi, lequel s'arrête en vitesse juste devant moi. Je m'embarque dedans, donne la direction du palais du justice au chauffeur et tâte un peu toutes mes affaires. Ma mallette… Je l'ai laissée sous la table… J'espère que quelqu'un d'autre qu'elle la ramassera et me la rapportera. Sinon je devrai la revoir bientôt. Elle me reposera ses questions. Je n'ai pas envie de dire à ma fille que je n'ai pas touché le corps d'un homme depuis 21 ans. Qu'est-ce qu'elle penserait de moi alors ? | |
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