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| Plan foireux [pv Lan] | |
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Dylan Racoon, voleur de poubelles
Nombre de messages : 489 Age : 34 Date d'inscription : 22/06/2007
| Sujet: Plan foireux [pv Lan] Lun 25 Juin - 22:59 | |
| Espèce de sale vieille bique avare ! Je te ramène ton chat et tout ce que tu trouves à faire pour me remercier, c'est me donner deux infâmes petites pièces de monnaie ? J'en reviens pas. Elle aurait pu m'inviter à entrer, à manger un morceau. Il me semble que j'ai l'air assez affamé non ? Il faudrait que j'en rajoute encore ? Je ne sais pas moi, je pourrais ramper devant sa porte ou lui faire toucher mes côtes… En tout cas la prochaine fois qu'elle perd son chat, ce sera parce que je l'aurai botté dans une bouche d'égout. Je le lui ramènerai, mort et couvert de saletés. Elle n'aura que ce qu'elle mérite pour son égoïsme. Enfin, c'est dommage pour elle que le chat soit rentré sans son joli collier de diamants, je pense en souriant et en glissant le petit bijou dans ma poche. Cette merveille me rapporterait beaucoup d'argent si je le vendais, mais je peux parier que l'envie de l'enterrer quelque part sera beaucoup plus forte.
Tout en marchant, je chope une pomme sur un étalage et me hisse en haut d'un arbre un peu isolé. Du haut de mon perchoir, j'observe les gens qui rentrent chez eux avant que le soleil ne disparaisse complètement, ce qui ne devrait pas tarder vue la couleur du ciel. En ne quittant pas une dame des yeux, je frotte avec acharnement le fruit rouge sur mon chandail, débarrassant sa surface de toutes impuretés qui ne seraient pas bonnes à manger. La tâche m'absorbe pendant un moment, puis je plante enfin mes petites dents pointues dans sa chair. Succulent. À la fois tendre et croquant. J'adore, j'en veux d'autres des comme ça. En deux minutes, j'ai fait le tour et je crache avec amusement mes pépins sur les passants. Mais le jeu devient lassant, et je suis vite à cours de munitions. Je soupire et m'appuie sur le tronc rugueux, ressortant avec la plus parfaite délicatesse le collier de chat de ma poche, soufflant dessus et l'astiquant. Ça, jamais je ne m'en lasserais.
Quand il est assez brillant pour moi, il fait complètement nuit, et je ne sais pas depuis combien de temps. Peu importe qu'il soit dix heures ou deux heures, je n'ai personne qui m'attend où que ce soit, je n'ai pas de couvre feu ni d'endroit prévu pour dormir la journée prochaine. Je déciderai de cela à la dernière minute, comme toujours, même si je risque justement de me retrouver à pioncer dans la niche d'un vulgaire clébard. Mais bon, c'est un peu ce que je suis alors je n'ai pas à me plaindre.
Des pas retentissent dans la rue, discrets, lointains, mais mon oreille entraînée les perçoit parfaitement. C'est un homme, de grande taille, sûr de lui. Je ne le vois pas encore, mais je le sais parfaitement. Sa marche produit le même son que l'aristo qui est passé la nuit dernière, et celle d'avant, et l'autre encore plus avant. Ça fait quelques jours que je l'observe, perché dans mon arbre, que je réfléchis à la meilleure manière de le berner, de lui soutirer quelque bien. C'est sa bague dorée qui a attiré mon attention il y a quelques nuits. Magnifique, brillante comme je les aime, simple, mais franchement classe. Mais je ne peux pas me permettre de m'y prendre n'importe comment, car j'ai des doutes sur la nature de cet homme. Pour sortir seulement la nuit comme ça, soit c'est un vampire, soit c'est un hybride, soit c'est un homme qui dort le jour. Enfin, la première hypothèse me semble la plus juste, car il a la confiance et la prestance d'un être conscient de son statut. Donc on peut écarter la théorie de l'hybride. J'opterais plus pour une saleté de suceur de sang. Si je me plante, je crève, c'est évident. Et ça, j'en ai pas envie. Ça fait des nuits que je planifie ce coup, que je l'attends avec impatience. Mais ce soir, tout est prêt dans ma petite tête, je sais exactement ce que je dois faire. Je l'ai pratiqué souvent au cours des derniers jours, ça ne peut pas planter.
Quand l'homme est près de mon arbre, je me laisse tomber de mon perchoir, juste devant lui. Je me réceptionne habilement sur mes pieds et me redresse. Le pauvre doit s'arrêter. Je devine qu'il est surprit par mon apparition subite. Tout le monde serait surprit de voir un garçon aussi mignon – et sale – tomber du ciel comme je viens de le faire. Je lui adresse mon plus charmant sourire et attends patiemment qu'il y réponde. Un sourire discret, plus poli que convivial, étire ses lèvres.
-J'peux marcher avec toi ? je demande d'une voix dynamique.
-Si vous en éprouvez l'envie, je n'y vois pas d'inconvénient, dit-il en souriant plus largement.
Vampire. Un frisson parcourt ma nuque, mais je ne panique pas. J'ai déjà eu à faire avec ces créatures, et ce sont mes propres dents qui m'ont sauvé la mise. En effet, depuis toujours, j'ai de petites canines un peu plus pointues que la normale, bien que pas trop proéminentes. Disons que je les mets en valeur quand je sais à qui j'ai affaire, comme en ce moment où je souris de toutes mes dents. Je ne pourrais pas croire qu'un vampire tenterait de dévorer un des siens. Il reprend sa marche, je me glisse à ses côtés, devant marcher rapidement pour rester à côté de lui, mes petites jambes jouant en ma défaveur sur le plan de la marche. Je capte bien les regards qu'il me lance par moments. Je ne suis pas à mon meilleur je l'admets. Mes cheveux sont sales, mes vêtements un peu salis de terre. Par contre, pour le visage et les mains, ça passe. Je le sais que je dois prendre une douche, pas besoin de me regarder avec autant de dégoût.
-Pourquoi êtes-vous ici ? me demande-t-il sans plus me regarder, comme s'il avait remarqué que ça m'ennuyait.
Premier imprévu à mon plan. C'était moi qui devais démarrer la conversation. Pas le contraire. Et puis aussi, qu'est-ce que je fais ici ? Eh ouais mon pote, en fait je suis ici parce que ça fait des semaines que j'épie tes moindres gestes. Et tu sais le meilleur ? C'est pour te voler ta bague que je fais tout ça. C'est t'il pas génial la vie ? Je grimace en mon fort intérieur et me contente de sourire en regardant au loin, le temps de trouver une de ces réponses passe-partout dont j'ai le secret.
-Pour les mêmes raisons que toi, je réponds évasivement, tout en espérant qu'il n'est pas là pour attendre un autre vampire ou quoi que ce soit du genre.
-Cela m'étonnerait fort, rétorque-t-il, visiblement amusé.
Il aurait vu que je ne suis pas un vampire ?
-Si si, je poursuis. Je suis – je prends une chance – à la recherche des mêmes choses.
-Eh bien, n'est-ce pas un merveilleux hasard que nous soyons tout deux à la recherche d'un volontaire à l'étanchement de notre soif de désir ? dit-il avec un sourire râleur.
Je me raidis et cesse tout à coup de marcher. J'ai bien compris ce qu'il a voulu dire ? Pourquoi il n'y a que moi pour me plonger dans de pareils merdiers ? Pourquoi il a fallu que je tombe sur un vampire gay ? Pourquoi est-ce que je suis assez idiot pour penser que ma meilleure stratégie serait de lui faire la cour ? Non, il n'en est pas question. Ce n'est qu'une bague après tout. Je serais mieux de m'attaquer à autre chose de moins dangereux … Une vieille femme en fauteuil roulant par exemple … Je m'apprête à rebrousser chemin et détaler quand l'aristo revient sur ses pas pour me rejoindre. Avec délicatesse, il tend la main vers ma joue.
-Eh bien il semblerait que je n'aurai pas à chercher plus longtemps, dit-il.
Je suis partagé entre deux choses. Soit je déguerpis la queue entre les jambes et me terre dans mon trou jusqu'à demain soir avec la crainte de recroiser cette créature… ou je joue le jeu et je lui chipe cette maudite bague qui… brille tellement … sur ma joue… juste sous mon œil. Oh seigneur… Tant pis, je ne peux pas résister, et puis ça fait tellement longtemps que j'attends après ça. Je m'empare de sa main, un sourire enjôleur sur mes lèvres.
-En effet, je dis avec langueur en caressant sa paume du bout des doigts.
Je commence mon manège. Les bagues doivent être les objets les plus complexes à voler, de mémoire de racoon. Elles sont souvent bien serrées sur le doigt, parfois non. N'empêche, il faut vraiment que le propriétaire s'occupe l'esprit à autre chose pour ne pas la sentir glisser. Heureusement pour moi, je n'en suis pas à ma première expérience. Et je dois être le pickpocket le plus doué de la ville. Soutenant toujours son regard pour le garder planté dans le mien, et caressant sa main en de nombreux endroits à la fois, je flatte son ego. Et je beurre épais, je vais même jusqu'à le vouvoyer soudainement. Comme vous avez de belles mains, douces, fermes, grandes… Et votre bras, musclé et puissant, wow. Oh et ce bracelet ? Où vous l'êtes-vous procuré ? Il est si beau. Il me semble que mon frère en avait un semblable. Et blablabla… C'est tellement facile quand on y pense d'occuper quelqu'un.
-Si nous allions autre part ? lance-t-il soudainement, sans que je ne m'y sois attendu, juste après que sa bague se soit doucement laissée tomber dans ma manche.
Hein quoi qu'est-ce ? Aller ailleurs ? Tu peux toujours rêver bonhomme. J'ai eu ce que je voulais, et toi tu rentreras sans rien à mettre sous tes draps. Tu t'es fait avoir mon vieux, et en beauté. Même si ça a un peu coûté à mon orgueil. Je blague… J'ai perdu toute once d'orgueil le jour où j'ai commencé à fouiller dans les poubelles. Ce petit jeu, c'était tout à fait banal pour moi, même si c'est un peu la première fois que je joue la tarlouze. J'ai déjà un faux pompier volontaire, un faux banquier, un faux vampire à plusieurs reprises… mais un faux gay, c'était la première fois.
-Oh, je dis en affichant un air surprit. Je suis désolé, je ne pensais pas à ce soir moi. Je voulais seulement trouver mon … partenaire de la nuit prochaine.
Il parait déçu pendant un instant et s'apprête à ajouter quelque chose, passant sa main dans mon cou. Mais je l'en empêche en reculant et en lançant que je suis attendu, que je dois faire vite pour ne choquer personne. Puis, je détale à toutes vitesses. Je tourne plusieurs coins de rue avant d'enfin me laisser tomber dans une petite ruelle que je connais bien. C'est là seulement que je ressors mon précieux butin et l'observe avec attention, un plaisir infini s'emparant de moi. J'ai réussit à berner un type supposément plus intelligent que moi, moi, la créature inférieure digne de vivre dans les égouts. De satisfaction, et peut-être de soulagement que tout ça soit enfin fini, j'éclate de rire, seul dans le noir. | |
| | | Sir Lan De Varen
Nombre de messages : 132 Race : Vampire Date d'inscription : 22/06/2007
| Sujet: Re: Plan foireux [pv Lan] Lun 25 Juin - 23:01 | |
| Sa frêle silhouette s’élance vers la droite, empruntant un chemin perpendiculaire à celui que je suivais. Mes yeux perçants le fixent avec intensité et avidité, mes lèvres entrouvertes remuent sans laisser échapper le moindre son. Une brise légère balaie ma chevelure et mon manteau de velours noir. Aussi vite ? Il est parti aussi vite ? Disant qu’il cherchait lui aussi un compagnon, mais pour la nuit prochaine ? Impossible. Soit je suis naïf, soit je suis à ce point en manque de caresses pour croire une vermine sur parole. J’opterai pour la deuxième option, elle est bien plus plausible. Toutes les particules de mon corps réclament la chaleur d’un corps près du mien, des lèvres sur les miennes, des mains sur mes membres, sur mon membre, mes mains sur des courbes masculines. Je ressens, au creux de mon être, l’urgent besoin de me sustenter, de partager un long moment intime, peu m’importe la personne pourvu qu’il soit un mâle.
Déçu et morose, je pivote sur mes talons et recommence ma promenade, ma recherche. Autour de moi, je vois des gens, des hommes, des femmes, des adolescents qui beuglent, qui rient, qui conversent. Au loin, la Tour Eiffel brille de mille feux, tour immense et lumineuse, beauté de Paris. Partout, je distingue la joie, le bonheur, la vie, tandis que moi, je chemine, la mine haute peut-être, mais blessé et vexé. Pourquoi m’a-t-il refusé ? Ce petit vaurien semblait désireux de connaître ma couche, non ? Plus j’y pense, plus je me remémore l’événement.
Je marchais paisiblement, mes songes vagabondaient à des lieux de mon corps, voyageant au travers le temps, puis revenant au présent et se ruaient vers le futur. Futur sombre et éternel. Je pensais même à me positionner devant un Ange pour qu’il me tranche la tête, de cette façon je pourrais retrouver la paix et non vivre avec cette pointe de douleur qui m’assaille à toutes les secondes. Par contre, je ne pourrai jamais me résoudre à quitter ce monde, j’ai prêté le serment d’être toujours fidèle à ma reine et si je meurs, un jour, alors ce sera pour son honneur et non pour le simple fait que je me lasse de vivre, je me lasse d’être seul et de ne prendre plaisir qu’une fois de temps en temps. De toute évidence, je ne suis point lâche. Le suicide n’est pas un acte digne d’un gentilhomme tel que moi. Je mourrai lorsque le destin n’aura plus de missions pour moi ou qu’il ne trouvera plus de plaisir à se moquer de ma pathétique personne.
J’hausse évasivement les épaules et lance un coup d’œil circonspect autour de moi, tout en agitant mes doigts, faisaient cliqueter mes nombreuses bagues. Où est-ce que je vais maintenant ? Ici, il y a des troupeaux d’individus et non des humains isolés. Je pourrais bien faire une brève apparition dans quelques bars, mais l’envie n’y est pas. Curieux, je m’enquiers de l’heure en observant le ciel, à l’époque de mon humanité, il était fort courant pour nous de contempler ce vaste océan coloré pour connaître l’heure. J’estime que le soleil amorcera sa montée dans moins de deux heures ou trois heures, maximum. Encore plus peiné, je rebrousse chemin et m’empresse de retourner à ma demeure. Minute.
Quelque chose ne marche pas. Il me manque quelque chose…de primordial, de crucial pour ma survie…Je sens ce vide dans ma tête, dans mon cœur, un froid s’insinue cruellement dans mon corps, me faisant trembler…de peur. Quelque chose ne marche pas.
Je regarde autour de moi, plissant les paupières, joignant mes mains et…Il me manque un bijou…Une bague…Une bague ?? Épris d’une soudaine nausée, je darde un regard vers ma main droite où…l’absence de la bague d’or me saute aux yeux. La bague de Blaise !! Où est-elle ?!! Mes yeux s’écarquillent de terreur, ma mâchoire se crispe et le peu de couleur sur mes joues s’évaporent. Je me sais livide, tendu et fiévreux d’anxiété. Où est-elle passée ? Je la porte toujours à mon doigt, je l’avais pas plus tôt que…tout à l’heure…avant de rencontrer le bel – et maculé de saletés – inconnu…Non...Impossible...Il ne peut pas me l’avoir dérobée avec autant de facilité alors qu’il couvrait cette main de tendresse, d’effleurements doucereux…Je frissonne encore, sentant sur ma peau la frôlement de ses doigts, de sa joue. SALE LARVE DE CHIASSE ! Non, Lan ressaisis-toi. Comment veux-tu que je me ressaisisse ?! L’objet qui m’est le plus précieux vient de m’être ravi, l’objet que je porte depuis bientôt 508 ans !!!! Je…Je suis soudainement étourdi, je chancelle dangereusement, et une faiblesse accrue enivre mes membres. Avec lenteur, je porte une main – celle où brillait la bague volée – à mon front. Reprends-toi. Je ne peux pas. Il faut que tu retrouves cette bague. Je vais la retrouver et tuer la chose qui a osé me la subtiliser, son hurlement emplira la nuit, son sang inondera Paris et j’exposerai son cadavre mutilé dans ma résidence.
Je le veux mort, à mes pieds, sanguinolents et démembrés. Je…Je…veux ma BAGUE !
Je me redresse de toute ma hauteur, menaçant et imposant. Des marchants venant dans ma direction s’immobilisent en discernant ma mine terrifiante et glaciale, me contournent d’au moins plusieurs mètres et accélèrent leur allure derrière moi. En effet, je plains l’humain qui s’approchera trop de ma personne, l’idée de briser le cou de quelqu’un m’obsède considérablement.
Je fonce droit devant moi, humant l’air, humant mon odeur jusqu’à l’endroit où je fus arrêté par la crapule. J’y sens la fébrilité et le désir, aussi un arôme différent, masculin. L’imbécile possède un parfum fauve et puissant qui me guide au travers un dédale de rues, de ruelles sombres et crasseuses. Sur mon chemin, je croise des itinérants, des adolescents et quelques Vampires même. Nul n’a la sottise de m’approcher, je leur en suis reconnaissant. La furie dont je suis présentement victime se lit sur mes traits.
Je bifurque dans une autre ruelle et me fige en silence. Il est là. Le scélérat est accroupi contre un mur de briques brunes, entre deux grosses poubelles débordantes de détritus. Un haut le cœur me submerge lorsque je constate qu’il astique amoureusement ma bague qui luit de mille éclats. Il l’observe avec émerveillement, la frotte contre sa veste rapiécée et répète ce mouvement des centaines de fois. Je suis dégoûté. Blaise doit se retourner dans sa tombe. Quelqu’un d’autre que moi touche à son bien, le lustre, le nettoie avec beaucoup d’attention que je ne l’ai fait moi-même. Je dois la lui reprendre. Immédiatement.
-Vous savez que le vol est chose proscrite et ce, depuis plusieurs siècles, je dis en me plantant rapidement devant lui.
Mon voleur sursaute violemment, ne s’attendant probablement pas à ce que je le poursuivre. Je le poursuivrais jusque dans les tréfonds de l’enfer si cela me permettrait de récupérer ma bague. Le seul objet qui me lie à Blaise, le seul homme que je désirerai éternellement. La petite bête bondit sur ses pieds, son infâme point refermé sur ma bague. Dire que j’ai pu le désirer, que j’ai pu désirer ça ! De la crasse sur deux pattes portant des lunettes de fumée qui n’arrive pas à l’orteil de Blaise !
-Rendez-moi ma bague, je somme en tendant la main, adoptant un ton impératif et habitué au commandement.
-V’pouvez v’en procurez d’autres des bagues comme celles-là ! réplique-t-il farouchement.
-Non, je ne le puis, je réponds avec fermeté. La bague, je vous prie.
-Non !
Je vais perdre mon sang froid.
-Très bien, je vais donc vous la soutirer par la force.
Je fais un pas en avant alors que lui bondit sur ma gauche en vue de s’éclipser une seconde fois. Oh non, n’espère pas t’échapper vivant de mes filets petit garnement. Ma main agrippe sa tignasse emmêlée – et à la limite du huileux –, je l’attire vers moi, lui arrachant ainsi une plainte sourde, et je lui assène un poing en plein visage – poing surmonté de bagues solides et pointues -. | |
| | | Dylan Racoon, voleur de poubelles
Nombre de messages : 489 Age : 34 Date d'inscription : 22/06/2007
| Sujet: Re: Plan foireux [pv Lan] Lun 2 Juil - 15:57 | |
| Mon cœur fait un saut dans ma poitrine et mes mains, prises d'une forte secousse, manquent de me faire le trésor que je regardais amoureusement la seconde d'avant. Toutefois, avant que l'anneau touche le sol, je l'attrape et bondis sur mes pieds, enfournant avec précipitation le bijou dans la poche de mon jeans. S'il est venu ici pour le récupérer, eh bien il devra travailler très fort, car n'est pas encore né celui qui me fera rendre quelque bien volé. Je tiens à signaler que j'ai risqué ma peau pour prendre cette bague. Je m'y accrocherai jusqu'à mon dernier souffle, foi de racoon.
Je lui expose rapidement mon point de vue sur la question. Ce type est plein aux as, il a tout ce qu'il faut pour se payer d'autres bijoux comme celui-ci, et même plus beaux. D'ailleurs, cet anneau est d'autant plus ordinaire. Pourquoi y tiendrait-il autant ? Non, décidément, tout ce qu'il pourra dire ne me fera pas changer d'avis.
-Très bien, je vais donc vous la soutirer par la force.
J'admets que cet argument – d'ailleurs très bien servi, avec les yeux furieux et la voix d'outre-tombe – pourrait faire plier n'importe quel voleur amateur. Mais il y a bien longtemps que j'ai dépassé ce stade. Je connais mes capacités, et ce gros lourdaud de vampire n'est pas un problème pour moi. Enfin, oui, mais il se contourne plutôt facilement. Enfin c'est ce que je croyais.
J'ai à peine le temps de le voir venir qu'un poing armé de métal s'abat sur mon front. Je pousse un couinement de douleur et chancèle. Je titube un peu à reculons jusqu'à tomber lourdement sur le pavé. Aïe. J'ouvre les yeux et vois des étoiles. Je dois être vachement sonné. P'tain qu'il frappe fort. Ça prend un moment pour que je puisse démêler les vraies étoiles de celles qui dansent autour de ma tête. Je lève le bras, me frotte le front, remarquant au passage quelques plaies laissées par les bagues de mon agresseur. En tout cas, un petit peu plus bas et il cassait me cassait les lunettes sur le nez. J'ai toujours le museau levé au ciel quand la silhouette massive du vampire se dessine au-dessus de moi.
-Rendez-moi cette bague ! crache-t-il avec hargne.
-Tu peux t'jours rêver ma belle, je lance à mon tour, souriant moqueusement.
Cette fois, j'ai le temps de rouler sur le côté pour éviter le poing qui visait mon nez. Si j'en juge d'après l'impact sur le sol, ce coup aurait largement suffit à me tuer, répandant alors ma petite matière grise sur le ciment. Charmant régal pour les yeux des passants et de leurs enfants. Accroupi sur un container à ordures, j'observe mon adversaire qui se redresse lentement. Chacun de ses gestes, lents et précis, montrent à quel point il est en colère. D'humeur joueuse, je me lève debout sur mon perchoir puant et le toise avec mépris.
-Eh bah, t'es pas très rapide. Moi j'pensais qu'les gobeurs de globules étaient plus r'doutables que ça. À moins qu'tu sois l'maillon faible, je termine en rigolant.
Visiblement, mon ami n'apprécie pas trop que le je me paie sa tête aussi ouvertement. Ses lèvres se pincent et son regard me lance des éclairs. Je sens un nœud se former dans mon estomac quand je le vois fondre sur moi. En un bond – moi j'ai du grimper – il me rejoint sur mon bac à déchets. Hola ! J'avais oublié que ces machins avaient des ressorts dans les pattes.
-Je ne plaisante pas, dit-il. Vous avez tout intérêt à me la rendre sinon …
-Sinon quoi ? je le nargue. Tu vas m'tuer ? Pff, sois un peu plus créatif. J'commence à m'lasser de celle-là !
Sérieusement, je bénirai le jour où quelqu'un me menacera de me raser la tête. Là, peut-être, je baisserai les bras et rendrai ce que j'ai volé. Pas parce que j'ai peur qu'on me rase – j'ai déjà eu à le faire de toutes façons, à cause des puces – mais plutôt par admiration niveau créativité. Mais je crains que ce jour n'arrive jamais, et c'est certainement pas un vampire qui me la sortira. Ils sont tellement… M'enfin.
Je suis certain qu'il met toute sa force dans le coup furieux qu'il tente de m'envoyer dans le ventre. Malheureusement, toute cette puissance se perd comme j'esquive habilement – c'est peut-être juste un coup de chance. Avec la rapidité qui est mienne, et mon agilité légendaire, je m'agrippe à son bras pour me hisser sur son dos. Dans le temps de le dire, je suis derrière lui à me foutre de sa gueule, presque hors de sa portée. Vous devriez le voir se démener pour me faire descendre de là. Mais qu'il ne se fasse pas trop d'idées sur ce compte. Quand je tiens à quelque chose, j'y tiens vraiment, et mes petites dents plantées dans son oreille refusent de lâcher prise. Pourtant, je dois bien sauter de son dos après un moment, car il se débat comme un diable. Dès que mes pieds touchent le sol, je prends mes jambes à mon cou et décampe aussi rapidement que je le peux.
Trouillard ? Non, pas le moins du monde. Je tiens à ma peau voilà tout, et peut-être encore plus à cette bague. Pourquoi ? me direz-vous. Mince, je n'en sais fichtre rien. Cette coquine a attiré mon attention de par sa simplicité presque grossière. Normalement, je m'attaque au joyaux le plus brillant de tout ceux qui couvrent une personne. Eh bien les ornements que portait ce vampire m'ont fait l'effet contraire je dirais. Ils étaient tous tellement brillants, tellement éclatants, que cette petite chose banale s'est mise à briller d'autant plus à mes yeux. Certes, elle ne doit pas valoir plus cher qu'il ne le faut. Mais ça reste une bague et, d'après son goût, c'est de l'or pur, très ancien. Je ne ferai pas d'argent avec ça de toutes façons, puisqu'elle finira enterrée quelque part dans Paris, comme tout le reste. Je n'éprouve aucune fierté à exhiber ou vendre ce que je vole. Je le garde pour moi, même s'il y a beaucoup de chances pour que je ne le déterre jamais.
J'emprunte de nombreuses ruelles. Je sais que face à la vitesse légendaire des vampires, je n'ai aucune chance. J'ai beau courir vite, face à eux, je suis une tortue, rien de plus, mais au moins j'en ai conscience, et c'est ce qui joue en ma faveur. Sitôt tourné un coin, je me faufile derrière les poubelles et derrière tout ce qui est difficile d'accès. Je me glisse sous les clôtures, grimpe dans les arbres… Lui déjà, il est plus grand et plus costaud. Aussi il restera – et il le fait – dans les rues. Et quand moi je trouverai un endroit où passer et qu'il ne le pourra pas… Je n'aurai plus à m'inquiéter.
-Arrêtez-vous sale vaurien !
Je tourne la tête vers l'arrière et lui tire la langue, avant d'accélérer en constatant qu'il est à peine à une vingtaine de mètres derrière moi. Je bifurque dans une autre ruelle mal éclairée, où je me retrouve face à un mur trop haut à franchir, même pour moi.
-Merde, je siffle, haletant.
Derrière moi, j'entends les pas de mon poursuivant, sa respiration sifflante. Pas d'épuisement sans doute, mais sûrement de colère. Je glapis et recule, tournant mes yeux dans toutes les directions pour trouver une porte de sortie. Lui avance lentement, certain de m'avoir coincé.
-Si vous me la donnez maintenant je vous épargnerai, tente-t-il à nouveau.
J'hésite avant de répondre. Il est à peine à dix mètres de ma personne, et se rapproche avec lenteur. Lui ne le voit pas, mais mes yeux continuent de chercher une échappatoire. Il n'est pas… tiens qu'est-ce que c'est ? Je baisse le regard jusqu'à mes pieds qui ont buté contre quelque chose. Oh, une bouche d'égout… mal close qui plus est. C'est mon aube de chance.
-Désolé bonhomme, mais ce s'ra pas pour aujourd'hui, je lance avant de donner un coup de pied sur la grille, qui glisse quelques pas plus loin. J'ai pas l'intention d'rendre quoi qu'ce soit, et encore moins d'crever ici.
Sans un mot de plus, je saute – non sans avoir préalablement retenu mon souffle – dans le trou. Je ne compte même pas une seconde avant que l'eau stagnante et immonde ne marque mon amerrissage, recouvrant rapidement ma tête. Répugnant. Ne vous méprenez pas sur mon compte. Je n'ai aucun plaisir à me retrouver dans ce tas de saletés – beeerk un band-aid vient de me frôler le cou – qui flottent. Mais c'était une mort lente et douloureuse ou ça. J'ai pas vraiment eu le temps d'y penser. Je reprends mon souffle et lève la tête. Au-dessus de moi, un cercle de lumière au-dessus duquel ma victime est penchée, le nez plissé. Je lui envoie la main avec un sourire mesquin et entreprends de nager vers une autre sortie… le plus loin possible vaudrait mieux pour moi. | |
| | | Sir Lan De Varen
Nombre de messages : 132 Race : Vampire Date d'inscription : 22/06/2007
| Sujet: Re: Plan foireux [pv Lan] Lun 2 Juil - 17:40 | |
| Lan, inspire, expire, inspire, expire. Maîtrise le flux de colère qui t’enivre, dans le cas contraire tu ne pourras réfléchir adéquatement et il te faut retrouver sans tarder cette petite peste ou sinon, tu ne pourras plus chérir ta chevalière en or. Je ne peux le croire, parmi tous les bijoux que je me couvre, parmi tous les bijoux scintillant et brillant que je détiens, on m’a dérobé le seul qui ne possède aucune fioriture, aucun ornement, aucune pierre précieuse qui pourrait lui donner un aspect bien plus apprécié à l’œil. Tout de même, je ne peux le concevoir ! Moi, Sir Lan De Varen, noble gentilhomme de XVIe siècle, tenant à son nom plusieurs territoires, contrôlant bon nombre de famille dans son voisinage, nom respecté et empreint de fierté, moi, Sir Lan De Varen s’est vu réduit à l’état d’une victime sous les ruses d’un vil humain. Ceci est humiliant. Si la communauté des Vampires parvenait à découvrir les évènements de cette funeste nuit, je serais la risée des miens.
Soupirant, jurant et grimaçant, je regarde le voleur aux lunettes noires m’envoyer un signe de la main, puis il s’empresse de disparaître dans les tunnels sinueux et malodorant des égouts de Paris. Je fronce le nez lorsque qu’un effluve acre et lourd vient chatouiller mes narines. Moi qui ne fut jamais habitué à me salir les mains et à devoir accomplir tout sans l’ordonner à une personne, je ne puis me résoudre à me jeter tête première dans ce lac infecte de détritus. De plus, l’odeur infâme des excréments humains ainsi que celle de la décomposition m’empêche de le faire. Un Vampire pataugeant dans les déchets ? Un Vampire fier et orgueilleux, d’une hygiène impeccable et qui ne sautille jamais dans une flaque d’eau, de boue et même de sable par crainte de se salir, un Vampire de cette trempe, tel que moi, ne peut tout simplement pas suivre la saleté qui s’échappe. Blaise ne cessait de me répéter que je n’étais qu’un froussard, qu’une fillette et que lui était le seul homme de notre couple. En un sens, je crois bien que c’était la vérité. Mes parents m’ont tenu à l’écart des vrais jeux d’un enfant, comme ceux de rouler dans la boue, de gratter la terre, de creuses des trous, de marcher à quatre pattes sur l’herbe fine.
Ce n’est pas comme ce petit scélérat à la chevelure huileuse et malpropre, à la peau recouverte d’une grosse couche de crasse, les ongles des doigts aussi noirs que le charbon et les vêtements rapiécés, usés, sales et froissés. Ce type de personne ne doit avoir aucune estime d’elle-même pour conclure qu’il est plus préférable de baigner dans une eau brunâtre plutôt que de remettre un objet volé au propriétaire tenace. Cet idiot ne s’enfuira pas sans difficulté. Je compte bien retrouver ma bague et ni lui, ni aucun autre individu de son espèce ne m’en empêchera.
Lançant un dernier coup d’œil courroucé en direction de la bouche d’égout où un jet de lumière provenant du croissant de lune illumine une faible partie du tunnel nauséabond, je pivote sur mes talons, plonge mes mains dans les poches de mon manteau de velours et me presse de me diriger en direction de la prochaine bouche d’égout. Les maisons et les appartements défilent autour de moi, quelques lumières éclairent quelques fenêtres et les lampadaires projettent sur les routes une lueur spectrale. Une brise fraîche vient balayer ma chevelure, caressant mon visage avec tendresse, comme pour m’inciter à me calmer. Ce que je ne puis. J’ai vécu 500 ans en compagnie de cette bague, elle m’était devenue chère, elle demeurait le seul lien tissé entre Blaise et moi. Elle est et restera le pourquoi du Vampire que je suis devenu et le comment que je suis arrivé ici. Son absence prend la forme d’un immense vide à l’intérieur de moi et curieusement, j’ai envie de pleurer et de me lacérer le visage à coup de griffes. Mais un homme tel que moi ne peut se permette d’échapper des sanglots, il doit se montrer aussi impénétrable que l’acier, aussi tranchant que la lame d’une épée, aussi froid que la glace, aussi fort que l’on peut l’être.
J’hume l’air et remarque qu’il y a une bouche d’ébout pas trop loin de mon emplacement. D’une allure rapide, je vais me planter au-dessus du grillage, reniflant, tâchant avec soin de ne point m’étouffer avec le parfum fétide qui s’en émane. Comment a-t-il pu se faufiler là-dedans, c’est inhumain ! Je m’incline légèrement, m’assurant d’un regard que je suis seul dans la rue. L’image d’un inconnu vêtu de noir, élégamment vêtu je me dois de le préciser, de fort belle mine qui se penche ainsi ne doit pas apporter belle impression. Passons sur ce détail. Sentant toujours, je perçois une odeur de mâle. Faible certes, mais bien là.
Je cours d’une ouverture semblable à une autre, cherchant toujours, reniflant, flairant, toujours retraçant l’individu jusqu’à ce que sa piste disparaisse. Peut-être est-ce dû au fait des déchets dans les égouts ou bien s’est-il émergé à la surface et s’est-il sauvé. Je ne saurai le dire. Mais c’est avec une amère déception que je remarque la soudaine clarté dans les cieux, indiquant une aube prochaine. Maussade, furieux et agacé, je m’efforce d’oublier ma bague, la vermine et cette nuit tragique tout en cheminant sans perdre de temps vers ma luxuriante demeure. | |
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