Retrouvailles sanglantes. [Priorité à Clémence et après...]

Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. Les jours passaient bien lentement, très lentement. Parfois je me disais même qu’ils passaient trop vite.
En ce moment, je ne les vois même pas passer. Ils défilent à la vitesse de la lumière. Je suis absorbée par la peinture, les recherches pour retrouver Sarah stagnent. Et de manière inquiétante. Il y a quelques jours j’avais cru trouver une trace, mais il s’était avéré que non. Dommage pour moi.
Aujourd’hui, un mardi soir, après le boulot dans le Todd’s, un bar dans lequel je suis serveuse, je n’ai pas envie de retourner chez moi. Plutôt envie d’errer dans les rues, encore et toujours.
Je ne veux pas retourner chez moi, en plus je suis épuisée.
Je pense sans arrêt à ce type que j’ai invité chez moi après qu’il m’aie trouvé shootée sur le champs de Mars qui sait lui aussi que les vampires existent, tout comme une autre… espèce pourront nous dire.

Je me suis promit de ne pas l’appeler, ni de le contacter, mais étrangement, la carte qu’il avait laissé chez moi restait dans ma poche à tout instant de la journée.
Pourquoi ?

Assise sur un banc, j’apprécie les dernières lueurs de la journée, quelle beauté ce crépuscule ! J’observe le soleil disparaître Notre-Dame de Paris puis décide que le moment est venu. Je fouille dans mon sac, prend une feuille. En réalité, il s’agit d’une photo, une photo d’un vampire super canon. Sarah.
Eh ouais…

J’ai quitté mon banc et ai commencé à me faufiler dans les mauvaises rues, je sais que c’est là que Sarah trouve la plupart de ses victimes. Je le sais pour l’avoir entendue me dire « C’est dans les rues les moins fréquentées, les rues mal famées que je trouve des choses extrêmement intéressantes et… appétissantes. ».
Au début j’avais cru qu’elle parlait de ces mecs qu’elle abordait et avec qui elle passait la nuit, puis qui s’en allaient. Mais après la mort de Karen, j’ai comprit qu’ils ne disparaissaient pas comme je le pensais, ils étaient simplement enterrés dans le jardin de son ancien manoir.

D’ailleurs, un scandale a éclaté car on a retrouvé des cadavres dans le jardin du manoir en question. Mauvais pour Sarah ça.
Enfin bref, dans ces petites rues sombres, j’ai commencé à aborder les gens, leur montrer la photo, leur demander si ils l’avaient vu. Au début, les réponses furent toutes négatives. Alors je rentrais chez moi, dépitée, puis retournait dans la rue le soir, demandait à nouveau aux passants. J’en étais crevée.

Les recherches restèrent vaines jusqu’au jour où un clodo m’aborda.
Il me dit qu’il la connaît, selon ces termes, c’est une sacrée beauté. J’ai sourit, oui, je savais… Sarah était belle, on ne pouvait le nier. M’enfin… il me dit ensuite qu’il la voit quelques fois traîner vers le cimetière de Montparnasse.
Immédiatement, je me rends à la rue en question. Le cœur battant. Après de longs mois d’attente, de recherche, j’allais la trouver…

- Elle va payer Karen. Je te le jure…

Promesse lancée tant de fois auparavant, mais cette fois-ci, je sentais que j’allais toucher au but.
Une fois dans la rue, je me suis demandé si le clodo ne s’était pas foutu de moi. La rue était désespérément vide et étroite en plus. Très sombre. J’ai eu un drôle de pressentiment, une boule dans le ventre.
Puis la peur. J’étais seule dans une zone déserte, sombre. Qu’est-ce que c’était que ça ? Sarah n’aurait jamais trouvé de victime ici !

Je me suis retournée d’un coup, sure qu’il y avait un piège à quelque part et me suis cognée à quelque chose. J’ai reculé d’un pas. Regardé le « quelque chose ».
Mon sang se glaça.
J’allais me venger.
La venger.
Devant moi.
Sarah.

[Raaaah choups, pas Clémence... Cem ! Cem !! Lexia va souffrir pour que tu m'aies appelé comme ça... ]

Depuis quelque jours, un de mes pions dans la ville de Paris me dit qu'une fille demande à tout le monde s'ils me connaissent, en montrant une ancienne photo de moi. Quand j'étais encore blonde... Vous m'imaginez blonde ? Non, eh bien vous avez raison... Même si la couleur m'allait bien, ça me donnait une air de pouf' que je n'aimais pas plus que ça...
Mais pour l'instant, savoir quelle couleur me va où non n'étais pas vraiment le soucis, je devais l'avouer. Pour l'instant, c'était plutôt cette femme qui me posait problème. Elle serait blonde, plutôt mince, assez mignonne et paraissait assez space. Je savais pas de qui le fouineur, petit surnom de mon informateur, me parlait. Alors je lui avais dit de l'emmener au cimetière de MontParnasse, histoire que je puisse faire un peu causette avec cette femme qui semblait me chercher ardemment. Elle avait intérêt à ce que ce soit pour une bonne raison !

Ainsi donc, j'étais adossée à un mur, avant le cimetière MontParnasse et attendait patiemment.
C'est alors que je la vis. Blonde, mince, taille moyenne. Cheveux décoiffés, une légère odeur de frais, comme si elle venait de quelque part dépaysant.
A la vitesse de l'éclair, je me suis éclipsée et l'ai regardée. Elle me cherchait. C'était indéniable. Et elle ne me voulait pas que du bien vu son visage, crispé, en colère et fou de désir de... de quoi ? De tuer ? De vengeance ? J'avoue que c'était assez trouble.
Puis elle a semblé comprendre que quelque chose clochait. Elle a commencé à se retourner, un instant plus tard, elle se cognait contre moi. Je l'ai mieux regardée et ai poussé un cri de stupeur.

J'hallucinais ! Alexandra ! La petite gosse du Sud... J'avais vécu là-bas il y a bien peu de temps... J'étais, quelque part, contente de la revoir. Elle était adorable cette gosse, bien que légèrement instable. Je me souviens l'avoir vue suicidaire, anorexique, junkie. Mais folle de sa soeur. Comment déjà ? Lucie ? Kara ? Non, Karen me semble-t-il...
J'ai posé, amicalement, mes mains sur ses épaules et l'ai fait reculer, sourire aux lèvres.

- Ma petite Alexandra ! Quelle bonheur de te revoir ! Ca faisait un bail ! Qu'est ce que tu fais à Paris ?

J'ai vu son air, furieuse. Elle crevait d'envie de me planter un couteau dans la gorge, j'en étais sure. Ah oui, c'est vrai... J'avais tué sa soeur... C'était vrai, j'avais zappé ce passage. Et aussi le fait qu'elle me cherchait depuis quelques jours, interrogeant tous les soirs les passants, demandant si on me connaissait.
J'ai enlevé mes mains de ses épaules et l'ai toisée. Je savais que mon petit jeu mièvre et amical n'allait pas marcher avec elle. Pourtant, avant, je l'avais réellement appréciée. Une vraie amie sur qui compter, bien qu'elle compte des centaines d'années de moins que moi...

D'une poigne forte pour une femme de ma carrure, je l'ai assise sur un truc en bois. L'ai maintenue assise. Hors de question que la gosse ne m'échappe. Apparement elle avait des choses à me dire, des raisons de me parler.
Cependant, je n'ai pu m'empêcher de l'observer. Elle était devenue toute choupinette la petite ! Elle avait prit quelques kilos, mais était restée de constitution fragile. Je sentais des effluves de joints, elle n'avait pas du arrêter depuis mon départ, même plutôt augmenter sa consommation.
J'ai passé mon doigts dans ses cheveux emmêlés, comme une mère l'aurait fait... Elle avait perdu son visage enfantin, son regard innocent. Non, maintenant il brûlait de haine. Et de peur. Un peu.
J'ai sourit : elle avait donc peur de moi ?

- Alors me belle, tu as bien grandit depuis ! Un an a passé, mais tu as bien changé... Où sont donc passés tes longs cheveux noirs ? Tu as préféré te faire blonde ? bah, après tout c'est ton choix ma puce.

Silence. Je n'arrivais pas à être dure avec elle. Mais il le fallait. J'ai cessé de parler gentiment. J'ai prit la grosse voix qui faisait peur...

- Mais il paraît que tu me cherches... Et pas qu'un peu... Il y a sûrement une raison.

Je me suis éloignée d'elle. L'ai toisée de haut. Elle paraissait si faible de mon point de vue. Elle puait aussi la tristesse et la fatigue... Elle devait me chercher ardemment. Pourquoi tristesse ? Ah ouais, j'avais trucidé sa soeur, sucé son sang autant que je le pouvais avant qu'elle n'entre dans la chambre, attirée par un bruit quelconque.
J'avais pas eu le temps de finir mon goûter... Mais bon, je n'allais pas lui en vouloir, il y avait des millions de personnes autour de moi !
Ah ouais... Elle devait vouloir la venger. Mais elle allait me faire quoi ? Me tuer?

- Qu'est ce que tu veux ? T'es pas venue à Paris juste pour me faire coucou. Et pour me retrouver sous une autre identité, c'est que tu as de réelles motivations.

[Désolée, j'ai des soucis avec le gras...]

J’ai peur. Vraiment peur en fait. Je me rends compte de l’énormité pour laquelle je suis venue à Paris. Le visage de Karen s’imposa à moi, puis j’oubliais aussitôt mes peurs.
J’étais là pour elle, pas pour moi, tant pis si je devais souffrir, je ne pensais plus à moi, ne ressentais plus rien sauf l’envie de faire couler le sang de cette femme qui se tenait devant moi.

En un an, Sarah avait peu changée. Elle avait les cheveux plus longs, noirs. Ca, j’avoue, c’était étonnant. Mais ça lui allait mieux. Ca lui donnait un léger charme italien… Elle posa ses mains sur mes épaules. J’ai tressailli. Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Me tuer ? Comme elle avait tué Karen ?

La belle sembla se souvenir qu’elle avait tué ma sœur et ôta ses mains de mes épaules. Merci c’est mieux comme ça ! Je n’ai pas cillé, attendu que les secondes passent. Des milliers de piques agressives voulaient franchir le seuil de mes lèvres, mais je n’arrivais rien dire, comme muette.
Je me rendis compte que j’étais bien bête ! J’avais toujours recherché cette garce de Sarah, rêvé de la tuer, de la voir agoniser, mais jamais je ne me suis demandé le « comment ». Comment allais-je la tuer ? Comment allais-je tuer cet être immortel ?
J’étais bien bête. Maintenant il fallait que je me venge. Que je la venge. Karen. Ma petite Karen.

En fait, je n’avais pas prévu de la trouver ce soir, loin de là. Si je l’avais vue, je l’aurais suivie, épiée, étudiée pour attendre le bon moment et la faire souffrir comme jamais. Souffrir, mourir.

Tandis que je me taisais, Sarah continuait à parler, débitant des mots comme si nous nous étions quittées hier après une soirée entre copines. Cette familiarité me faisait vomir. Mais je n’ai rien fait. Les battements de mon cœur semblaient tellement bruyants ! J’étais sure qu’elle l’entendait… Est-ce qu’elle sentait le doute ? La haine ?
« Qu’est-ce que tu veux ? » Question très intéressante ma chère Sarah.
J’ai enfin réussit à parler.

- Déjà avant, quand tu étais Sarah, tu menais la discussion… Ce pourrait être amusant de voir que rien n’a réellement changé… Ce le serait si tu n’avais pas tué Karen. Et même si tu as changé de nom, je ne le savais pas ! Effectivement, je n’ai pas quitté la famille, même si tu sais que ça ne me peine pas le moins du monde, tellement ils sont… Enfin bref.

Je ne savais plus quoi dire. M’embrouillait mais ça ne se voyait pas. Je l’ai fixée dans les yeux tandis qu’elle m’asseyait sur quelque chose d’une main forte et autoritaire. Je n’ai pas tenté de résister, je savais bien que ça ne servirait à rien. J’ai prit ma respiration, et ai continué.
J’étais étrangement calme, je savais que ça pouvait finir de trois façons : on se quittait sans (trop de) dommages physiques, elle mourrait, je mourrais.
Mais je n’avais aucune crainte quant à l’issue de notre discussion. Pour la première fois depuis très longtemps, je me sentais parfaitement à l’aise. Je n’avais peur de rien. Au contraire, je sentais un bien-être étonnant.

- Je ne suis pas venue pour ces formalités, ces compliments à vomir ue tu m’as servi. Tu as tué Karen. Ma sœur. Je ne l’ai pas oublié Sarah. Je ne l’ai pas oublié et ne l’oublierai pas. Alors inutile de continuer avec tes mièvreries. Je ne suis pas dupe. J’en viens même à me demander si tu étais sincère quand tu parlais avec moi avant, si tu ne rêvais pas de me voir dans une assiette au petit-dej’… ’enfin…

Le moment arrivait à grands pas. Toute peur avait disparue, j’étais bien.

- Si je suis venue ici, c’est pour te tuer Sarah. Et pour rien d’autre. Juste te tuer. Venger ma sœur. Qu’importe comment, qu’importe comment, ce soir, demain, dans dix ans… Qu’importe si tu souffres, si tu as été ma meilleure amie pendant un temps. Tu vas payer. Souffrir. Et mourir. Et bien plus que Karen ne l’a souffert.

C’était exactement ce que je voulais. A partir de « Qu’importe comment… », je hurlais dans le silence de Paris. Je m’en foutais qu’on m’entende. Elle m’entendais. Elle voyait ma haine, ma rage. Le désir fou de vengeance qui me tuait, me bouffait encore plus jour après jour.

- Et tu sais quoi ? Je m’en fous de ce qui pourra m’arriver après. Je pourrais bien crever, finir en taule, me faire bouffer par un des tiens. Je m’en fous ! Mais completement ! Je m’en fous qu’on m’enferme à nouveau, qu’on me drogue aux médicaments à longueur de journée ! je me fous de ce qui diront les gens ! Je me fous de ce que fera le monde !

Je riais presque, les larmes aux yeux. J’étais dans un état étrange dans lequel haine, violence et bonheur se mêlaient.
C’était dit !
Enfin !

[Je vois ça 2020a

(le gras)... et je ne mangerai pas Lexia pour l'instant, j'ai déjà bouffé ma tartine de Nutella xD]

Eh bah ! On pouvait dire qu'elle avait changé la petite ! Enfin... petite petite, elle allait bientôt me dépasser la gamine. Ca m'étonna de voir qu'elle s'énervait comme ça contre moi, je l'avais connue completement differement. Mais il était tout de même bon de savoir que celle qui se faisait autrefois écraser par sa famille assez... étrange et cruelle (je suis bien placée pour parler de cruauté...). Eh bien, ça faisait plaisir de voir qu'elle se lâchait. Etrange aussi.
Pour un peu, la voir se rebeller devant moi me ferait de la peine, mais n'étant pas poussée sur le sentimentalisme, je ne me sens ni blessée, ni triste par cette colère. Primo : elle est parfaitement légitime. Secundo : le fait de voir cette gosse qui me rappelle quelques mois passés dans le Sud qui furent magiques (tant gastronomiquement que socialement, je tiens à préciser).

Sa façon de s'embrouiller dans ses dires est amusant, je reconnais là la petite gosse amusante que j'avais connu avant. Mais elle reprends le contrôle, sait de quoi elle parle, se maîtrise. Ouah, si elle se maîtrise comme ça, c'est que des chsoes se sont passées, beaucoup de choses... Ah ouais, j'ai (re)oublié la mort de Karen, par moi !
Je sentais la peur en elle. Une peur qui grandissait, mais étrangement, elle n'avait pas peur de moi. Pas de moi mais de quelque chose d'autre. Quoi donc ? J'avoue être jalouse quelque part de cette chose qui sait si bien l'effrayer...
Puis elle m'annonce, de but en blanc, qu'elle veut me tuer.
J'ai les yeux comme des soucoupes, la bouche entrouverte. J'ai envie de parler, mais l'envie de l'entendre finir prends le dessus et finalement je décide d'attendre qu'elle ai fini.
Son côté sadique ressortit soudain. Malgré la douceur qu'offrait ses traits, cette personnalité douce et vulnérable que son visage offrait, je sentais en elle cette haine farouche et l'envie de me trucider sur place. Mais elle arrivait à se contenir.
J'aime pas à dire ça, mais la ptite m'étonnait !

J'ai éclaté de rire et passé ma main dans ses cheveux, l'ai ébourrifée puis lui ai donné un giffle. Violente. Sèche. Alexandra alla valser dans le mur, se cogna la tête contre les murs. Puis elle s'étala au sol.

- Ca c'est pour avoir cru que tu vas me tuer facilement. Franchement Alexandra, tu m'épates. Tu m'as retrouvée à Paris, je sais même pas comment t'as fait ! Bon, m'appelle pas Sarah non plus, ça pourrais m'attirer des ennuis. Ici, je suis Cem, une bourge tranquille qui se fait rare... Et toi ? Je parie que tu n'as pas gardé ton nom... Alexandra Wentorhn... Tu aurais pu avoir des ennuis vu que tes parents t'ont accusé de ce qui est arrivé à Karen.

J'avais bien insisté sur Alexandra Wenthorn, enfoncer un peu le clou...
Je savais que ses parents, enfin la belle mère russe un peu péripépétitienne et son père completement con, l'avaient accusé de la mort de la soeur et qu'elle avait eut de sérieux problèmes...
Elle devait être vachement déterminée pour changer d'identité, changer d'histoire et de me rechercher au travers de toute la France. Où avait-elle cherché ? Comment avait-elle vécu ? Au fond, je m'en moquais comme d'une gigne. J'avoue être encore un peu sous le choc qu'elle m'aie retrouvée. Je m'y attendais pas.

Je me suis appuyée contre le mur derrière moi et ai regardé Alexandra au sol, inerte. Je l'avais peut-être frappée trop fort, c'est vrai que je ne mesure pas parfaitement ma force (désolée pour la gosse). Je l'entendis gémir, grogner et la vit remuer. Heureusement je ne l'avais pas tuée. Je ne joue pas dans la rue avec la nourriture.
Jouant avec une mèche de mes cheveux, j'ai commencer à réfléchir. Puis j'ai dit :

- Tu sais, je suis assez flattée que tu aies couru la France pour me retrouver. Cette accroche que tu as pour ta soeur est assez... émouvante. Déjà avant tu l'adorais, maitenant tu l'aimes toujours, si ce n'est plus car tu es prête à sacrifier ta vie pour me tuer, donc la venger. Ce qui m'effraye un peu dans ton comportement... c'est que tu éclates de rire après avoir signé ta mise à mort, ici en jurant de me tuer. Tu sais, avec moi le jeu est simple. Un meurt, l'autre vit. En général, c'est moi qui vis. Mais cette façon de te comporter m'inquiète... Ne redeviendrais tu pas un peu cinglée ? Tu sais qu'on risque de t'enfermer si tu est trop... étrange. Tu sais... dans ces salles blanches qui te donnent des cauchemars... Les piqûres, les médicaments...

Je veux jouer sur la peur. je sais qu'elle meurt de trouille de retourner dans un de ces hôpitaux pour les fous. Elle me racontait souvent cette peur, les cauchemars incessants qu'ils engendraient. J'avais des armes contre elle, je pouvais la manipuler, je le savais très bien. Et je le faisait sans regret. Pourquoi en aurais-je ?
D'ailleurs... comme je le lui ai si bien dit, un meurt, un vit. Et en règle générale, c'est moi qui gagne (normal vu que je suis encore ici, devant elle)... On ne joue pas dans la même cour. Elle, humaine, enfant. Moi, vampire, "adulte".
Comment réagira-t-elle quand elle saura que...

[Hmmm... j'avais pas demandé que tu défonce le crâne de Lex' tout de suite 2014

. T'as bien fait dans le mille avec l'histoire d'asile... bravo xD]

Sa façon qu'elle a de me passer la main dans les cheveux me fait presque peur, je sens cette douceur malsaine puis... grand coup sur la joue. J'ai plus l'impression qu'elle m'a griffée que giflée... J'ai senti ma tête se dévisser, mon corps suivre le mouvement puis m'écraser contre un mur. La tête.
Tournis, une vague de noir puis je sens le sol s'écraser sur moi. Non, en fait c'est moi qui m'écrase contre le goudron glacé et humide. Je sens l'odeur du goudron, des clopes qui ont du être écrasées.
Elle est violente la sale ******... Au loin, j'entends sa voix.
Non mais je rêve, elle m'a frappé de la sorte pour me punir d'avoir cru que je pourrais l'écraser? Elle m'arrache un rire, étouffé par l'étourdissement du au choc. Qu'importe le nombre de fois qu'elle pourra me frapper, je me releverai et je l'écraserait. Aujourd'hui, demain, dans dix ans. Au risque de me répéter, elle mourra. Point barre.
Allongée sur le ventre, gisant légèrement, je remue et sens ma tête me faire mal. Je me retourne, me met sur le dos et vois la silhouette de Sarah s'adosser contre un mur. C'est fou comme ma vision est floue...
Elle m'a pas loupée !

La façon qu'elle a de parler de ma famille, d'insister sur mon vrai nom me tord les tripes. J'aime franchement pas cette façon qu'elle a de parler de moi. Elle a tellement changée !
Mais le pire, le pire, c'est quand elle parle du paternel et de sa garce de Russe qui m'ont accusée de tout. Je me mord les lèvres et lui crache un "la ferme" venimeux. C'est un de mes points sensibles, et elle le sait bien.
Je ferme les yeux et lance :

- C'est pitoyable, minable de parler de ça Sarah. Ou Cem, comme tu veux... Tu sais que mes vieux sont des vrais... Enfin passons. C'est nul de ta part de me critiquer, d'essayer de m'atteindre en me parlant de ces crétins de responsables légaux. on dirait une réaction d'une gosse de six ou sept ans. Or je suppose que tu en as bien plus. Ca vit combien de temps un vampire ? Ah ouais, c'est immortel. Autre question : quel âge as-tu vraiment ? 200 ans ? 300 ? Histoire de mieux savoir... Et... ton vrai prénom c'est quoi ? Sarah ? Cem ? Gertrude ?

Je ris ironiquement au dernier nom que je propose. Je reprends mon souffle. Je sens un liquide chaud commencer à s'écouler de mon crâne, et une odeur pas des plus agréables. Que... Du sang ? Merde ! je saigne de la tête ! Cette crétine de Sarah ! En plus... merde un vampire c'est vrai que j'avais oublié ce... léger détail ! Avec un petit effort, je passe mes mains sur la tête pour ne pas faire plus saigner que ça...
Je sais pas quoi faire, la tête, c'est assez chiant. Pendant que mon crâne me brûle, me fais mal, Cem/Sarah parle. Parle encore.
Tais-toi... Tais-toi...
Elle se la joue sentimentale, se la joue cool. Fais semblant de s'inquiéter. bien sur Sarah (pardon, je voulais dire Cem). elle commence à aborder le sujet de l'hôpital. Elle ressort les mots que j'utilisais pour lui décrire ce que je vivais, la peur, l'angoisse, cette hantise. Je lui ai ordonné de se taire, à voix basse, mais comme elle continuait sans relâche, abordant les médicaments. Mes mains ensanglantées passent de l'arrière de mon crâne à mes oreilles, ne voulant plus entendre ce qu'elle pouvait me sortir comme monstruosité.
Pour finir, j'ai eu la force de dire :

- C'est minable ce que tu fais Sarah. Utiliser ça pour me blesser, me faire peur...

Mais elle avait touché dans le mille. Elle m'avait fait peur. Malgré l'apparente confiance en moi que j'avais pu montrer quelques minutes plus tôt, là, j'avais peur. Pourquoi lui avais-je parlé de ça bon sang ?
Je me suis retournée, le visage face à goudron puis ai exercé une pression sur mes paumes pour me relever. Debout, j'ai dépoussiéré mes vêtements et me suis retournée vers Cem, la défiant du regard.
La haine s'empara à nouveau de moi, c'était plus fort que tout. Juste envie de la tuer... Qu'importe les règles de son jeu. Elle avait son jeu, j'avais le mien. Et les règles changeaient. Elles changeaient souvent pour que je puisse gagner (communement, on appelle ça tricher mais enfin bon...)

Ses paroles sur ce drôle de jeu auquel elle jouait me trotaient dans la tête. Un vis, l'autre non. C'était sur que devant elle, vulnérable comme je l'étais à l'instant, je n'avais pas énormement de chances, mais peut-être la chance allait-elle tourner.

Elle est plutôt coriace la gamine : une autre aurait pu être dans les pommes depuis un moment mais elle... elle elle se marre. Ca, ça m'énerve. J'aime pas qu'on se marre avec moi parce que je ne comprend pas pourquoi. Si elle se fout de ma gueule, je ne lui garantis pas de survivre à cette nuit qui va se révéler très intéressante.
Son ordre de me la fermer m'exaspère au plus haut point, résultat, je risque
les poings et la mâchoire, ayant envie de planter mes crocs dans son joli cou pale. Dommage pour elle, elle est pas si mal que ça, mais je laisse rarement mes victimes dans un bel état...
Et en plus, elle ose insinuer que j'ai des réactions de gamines? Hmmm, ma
pauvre, tes chances de survie viennent de baisser radicalement. étends-toi Cem, calme-toi.

Une fois qu'elle s'est levée, je me déplace. Je la prends fermement par le bras, lui enfonce légèrement les ongles dans la chaire, pour le plaisir sadique
vous voyez ? (Qui avait dit de ne pas faire souffrir la p’tite blonde déjà ?).
Assise à côté d’elle, je sais qu’elle hait ça, je le sens, je l’observe deux secondes, sens le sang frais couler de son crâne… Bof, c’est pas si grave que ça : ça saigne juste pas mal pour une toute petite plaie. Bref, pas de quoi s’inquiéter.

- Mon vrai nom ? Cem. Mais, tu sais, je ne crois pas que ça te regarde tout ça… Je suis bien plus vieille que tu ne peux le penser, mais je n’ai pas prit une ride. D’ailleurs, tu devrais songer à te faire mordre ma belle, ainsi ton charme restera sur terre pendant des siècles, voire des millénaires.

Je baille un coup, juste pour décrisper mes mâchoire mises à l’épreuve par l’envie de mordre son cou. Je tourne le regard en direction d’une ombre que j’ai vue, du moins que j’ai cru voir. Un autre regard me certifie qu’il n’y a personne, c’est juste moi qui délire. Faut dire que je suis légèrement parano sur les bords, mais ce n’est pas très important.
Avec une petite victoire, je sens que j’ai marqué un point en parlant de son prénom, de sa famille.
Un sourire malsain aux lèvres, je m’approche de son oreille et murmure d’une voix venimeuse et mielleuse à la fois :

- Alexandra Wenthorn, Alexandra Wenthorn, Alexandra, Alexandra… Oui, quel que soit le prénom que tu portes ici, tu resteras toujours Alexandra Wenthorn, c’est écrit dans tes gênes… Si tu refuses ce fait, si tu refuses de l’assumer…

Je laisse ma prédiction en l’air, sentant l’odeur de cette nuit puis continue :

- Si tu refuses ça, Tu n’auras personne pour t’écouter ! Personne pour te comprendre ! Tu seras seule, seule jusqu’à la fin ! Toute seule… A broyer du noir. Tu m’entends Alexandra ? Est-ce vraiment ce que tu veux?

Je finis tout bas, la voix sifflante, comme si un démon lui soufflait ces paroles. Je sais que non, je sais qu’Alexandra a peur de finir toute seule, seule à en crever. Elle a trop bien connu ça, à la façon dont elle me racontait son histoire autrefois… En fait, ce qu’il lui faut, je pense que c’est un mec qui l’aime et prenne soin d’elle.
Le romantisme n’étant pas mon fort (vu la façon dont s’est terminée mon histoire d’amour…), je vais arrêter sur ce sujet.
Voir le sang qui battait dans ses veines jugulaires titilla ma soif, j’eu envie de boire ton son liquide vital, de la laisser gisante sur le sol, morte, morte de soif. Ma soif.
Ce serait un bien triste spectacle : Alexandra gisant au sol, tuée par la meurtrière de sa sœur, alors qu’elle voulait la venger. Mais je suis peu sure que ses parents en soient très affectés.

Inconsciemment, mon doigt tourne autour de sa lèvre inférieure et exerce une légère pression. Le sang commence à couler le long de son menton. J’avoue que j’aime bien blesser les gens à cet endroit-là, c’est assez sadique non ? Mais tant pis, je ne vais pas me vexer pour un adjectif qui n’est que l’euphémisme de ce que je suis vraiment…
Je pense à cet instant, sans vraiment en connaître la raison, à ce gamin qui avait sali mon tapis persan, il y a quelques temps. Quand je l’emmenais chez moi, il m’avait promit qu’il allait devenir un homme, plus responsable, moins gosse. Eh bien, je me dis qu’il faudrait qu’il rencontre Alexandra, qu’il voie ce qu’il pourrait devenir… Au fond, je ne suis pas sure que ce soit une bonne chose…

Tiens, un détail me revient en tête… J’ai dit à cette jeune femme qu’elle pouvait devenir immortelle… Ah, appétissante idée dis donc ! Je pourrais très bien la transformer en vampire, faire d’elle un être immortel, elle a un caractère qu’il serait dommage de voire s’éteindre après 80 ans seulement de vie. Alors que nous pouvons lui offrir la vie éternelle…Je savoure cette perspective et sent soudain la soif me prendre.
Alors je prends sa main, la tiens fermement malgré la résistance qu’elle pourrait m’opposer.
Je plante directement mon ongle dans le bas de sa paume où reste une petite marque. Des dents. Pas des dents de vampires, des dents d’humains. Elle s’est fait ça ? Elle n’a donc pas énormément changé. Je me demande, après tout, s’il est si bon que ça de la métamorphoser. Le sang coule de sa paume, coule le long de son poignet. Je ramasse quelques gouttes, les déguste, puis lui sourit. Elle est pétrifiée.
Je porte sa peau à mes lèvres et bois le sang qui coule. Délicieux, chaud, vivant !

Puis, je m’apprête à planter mes crocs, ne pouvant résister à la tentation, à l'appel du sang.

Lorsqu’elle enfonce ses ongles dans mon avant-bras, je ne fais rien. Non, elle en serait trop heureuse. Bien trop heureuse. Et je ne veux pas lui donner la moindre satisfaction.
Quand elle me dit qu’il serait intéressant pour moi d’être un vampire, je frissonne. Non pas par peur, mais simplement par surprise. Je me demande ce qui se passerait si j’étais transformée en vampire… Qu’en serait-il de ma vie ? Non, je ne dois pas penser à ça, c’est du grand n’importe quoi.
Les murmures qu’elle siffle à mes oreilles, susurrant mon prénom, me glace le sang. Décidément, elle sait faire peur ! Mais je ne le lui montre pas. Elle sait déjà bien trop de choses… Aucune envie de me faire tuer cette nuit. Pas encore. D’abord la tuer, après on verra bien où le vent pourra bien me porter.
Pour l’instant, je suis dans une belle panade étant donné que je vois Cem porter ma main sanglante à ses lèvres. Je sens ses lèvres contre ma peau, frissonne. Etrange. Le sang coule, mais ne tombe pas au sol. C’est Cem qui le boit. J’ai peur. Je n’arrive rien faire.
Puis je sens ses dents s’enfoncer dans ma chaire, de plus en plus. Merde ! Elle va me mordre ?! Aucune envie de devenir un vampire, pas par elle !!

J’arrache ma main de sa poigne forte, pousse un léger cri de douleur : merde, ses ongles ont fait bien des dégâts… Pas mal, le sang coule plus qu’avant, j’aurais envie de hurler de douleur mais serre les dents : je n’offrirais pas cette joie à Cem !

- Non mais tu ne te sens pas bien ? Qu’est ce qui te prend tout à coup ? T’as tellement aimé son sang que cette fois tu veux le mien ?! Mais t’es barjo, ma vieille !

Je m’époumone dans la rue déserte comme une folle jusqu’à ce qu’en fin de compte, je me lasse de l’insulter et la provoquer. Elle est folle, non, cette femme est dangereuse. Son désir de sang et de destruction dépasse l’entendement. Peut-être autour de nous y a-t-il des bons vampires, mais elle n’en fait en tout cas pas partie. Elle est folle, et c’est tout. Sur mon menton coule du sang, je me souviens de l’entaille qu’elle vient de me faire. Je sursaute et me lève très vite. Elle est assise en face de moi, comme si ce qu’elle venait de faire était
parfaitement normal. Peut-être au fond l’est-ce ? Je n’en sais que trop
rien… A vrai dire, je me dis souvent que je ne la comprends pas, et
aujourd’hui, je me dis que je ne la comprendrais sûrement jamais.

Je l’avoue, la présence de cette femme me fout les nerfs. Alors mieux vaut pour moi que je rentre chez moi au plus vite. Surtout avec le crâne, le poignet et les lèvres en sang. Franchement elle ne m’a pas loupée, elle devrait bosser dans une boucherie !! Ca lui irait mieux qu’autre chose…
Je recule d’un pas, me retrouve dos au mur et la fixe, l’œil mauvais.

- T’es pire que ce que ne pensais Cem. Vraiment pire. Et, pour info, je ne suis plus Alexandra… J’ai aussi changé de nom, je suis Lexia Kay aujourd’hui…

Je n’ai pas hésité longtemps à donner mon nom de famille, de toute façon, mon prénom était en lui-même assez spécial, elle n’aurait eu, de toute manière, aucune difficulté à me retrouver, nom de famille ou pas.
Je reprends mon souffle, essuie le sang qui coule. Je ne tremble pas, il n’y a pas de peur, plus de peur. Juste une haine qui prend le dessus. Pas contre les vampires en eux-mêmes, juste contre elle. Je me fous qu’elle soie Humaine, Vampire où Cyclope, si elle est ainsi, c’est en elle.

Je la regarde sans savoir que penser de cette femme monstrueuse qui se trouve devant moi puis me vient une idée.

- Au fait, tu sais, on a retrouvé les cadavres dans le jardin du manoir. Les cadavres de tous ces hommes que tu emmenais chez toi pour… t’amuser… Surveille un peu mieux tes arrières à l’avenir.

Je sais qu’elle sera furieuse de savoir qu’on a trouvé les corps, ce qui remettra en doute la confiance qu’elle a en elle quant à ces meurtres qu’elle croit parfaitement dissimulés. Or tout finit par être découvert. Elle va être de super humeur dis donc ! Je crois que je préfère la laisser ici et maintenant. Je tiens un minimum a ma vie figurez-vous.
Je regarde le bout de la rue, recule en sa direction en surveillant Cem, histoire de ne pas me faire bouffer dès que je tournerai le dos, quand même, chuis pas suicidaire !
A une distance suffisante, je me retourne et commence à courir à toutes vitesses, n’en revenant pas de ce qui c’est passé ce soir.

- Bon dieu… Dans quelle merde je me suis fourrée.

Malgré les retrouvailles assez… douloureuses avec Sarah, devenue entre temps Cem, je ne pouvais m’empêcher de sourire, d’être follement heureuse.
La vision de Karen, souriante, s’imposait à moi.

Lexia Kay, intéressant. Au moins, elle n’est pas assez naïve pour croire que sans ses informations je ne l’aurais pas retrouvée en peu de temps. Elle a changé.
Elle a du se faire mal en arrachant sa main de ma poigne, d’ailleurs j’ai noté que son sang coulait de plus en plus. Quel gâchis ! (Eh oui, je ne peux m’empêcher de plus faire souffrir ton perso, ma puce !) Tout ce sang coulant au sol pour rien.
Elle commença à me hurler dessus, ce qui m’arracha un sourire pendant que je ne bronchais pas… Il était tellement amusant de voir ses réactions ! Si, si ! Je vous l’assure ! Lexia, vu que c’est son nom, semblait bien plus forte de caractère que la Alex que j’avais connue autrefois. Admirable.
Je connais peu de personnes qui se seraient mis en tête à tel point de trouver le meurtrier d’un proche et qui aurait rit en lui disant tout ce qu’il voulait lui faire endurer. Et Lexia faisait donc partie de ces gens là !

D’un coup de manche, elle enlève le sang qui coule, j’aimerais bien le boire mais n’en fait rien. Non, ce n’est pas le moment. Quand je crois qu’elle va partir, elle reste devant moi et me jauge sévèrement. Quoi encore ? C’est quoi ce petit sourire qui vient poindre sur son joli visage ? J’attends Lexia, ne me fait pas trop patienter, sinon tu risques de le regretter.

La haine, la rage, la violence et l’envie de meurtre m’envahirent au moment où elle m’annonça qu’on avait trouvé les cadavres. Merde ! Bon sang ! Comment avais-je pu être si naïve ! Ca me tuait ! Je restais, les yeux écarquillés, bouche bée, devant elle, n’arrivant pas comprendre la nouvelle qu’elle venait de me dire.
J’étais dans un sacré pétrin, dans une belle merde si on parvenait à remonter jusqu’à moi. Mais non… en fait, ce n’est pas grave, étant un vampire, j’aurais sûrement le dessus ! Pourquoi s’inquiéter ?
Ce qui m’énervait, en fait, c’était la stupidité dont j’avais fait preuve. Ma fierté en avait prit un coup ! Il me fallait un responsable, et ce responsable était tout trouvé : Lexia. La jolie petite Lexia… Elle allait être punie pour quelque chose qu’elle n’avait pas fait mais elle devait avoir l’habitude. Sauf que cette fois-ci…

- Tu veux jouer à ce jeu-là ma belle ? J’ai murmuré. Très bien… Mais sache que je ne perds jamais.

Par ces paroles, je scellais la promesse de sang, son avis de mort. Elle allait payer, qu’elle soit ou non impliquée là-dedans. Immédiatement, je me levais et ai commencé à marcher pour retrouver la jeune femme. J’ai failli glisser sur quelque chose, au sol. Avec un grognement de rage, je me suis baissé sur l’objet qui m’avait fait trébucher.
Un porte feuille. Intéressant. Je l’ai ouvert et ai crié de joie. Un cri mauvais et de mauvais augure. C’était le sien, elle avait du le perdre dans sa course… J’ai regardé ses papiers et ai appelé un de mes pions qui erraient dans cette ville. J’ai demandé à ce qu’il me trouve le plus rapidement possible l’adresse d’une dénommée Lexia Kay, sans quoi il aurait affaire à de gros ennuis.
Sachant que je tenais toujours mes menaces, et donc effrayé, mon informateur m’a téléphoné dans les deux minutes qui suivaient en me disant qu’un « copain » avait réussit à choper l’information. J’ai raccroché en riant et me suis mise à courir du plus vite que je le pouvais.

Deux minutes plus tard, j’étais devant chez Lexia. Je pris un poignard dans mon manteau et le portefeuille que j’avais retrouvé. D’un coup sec, le portefeuille fut troué et cloué à la porte. J’avais prit le temps de noter un petit mot que j’avais cloué aussi au battant de bois.

Sache qu’à ce jeu-là, tu perdras. N’essaye pas de jouer à la plus maligne…
Tu as vraiment envie d’être retrouvée gisante, la gorge ouverte dans la rue ?
A toi de voir.
Méfie-toi Alexandra, c’est au devant de grands malheurs que tu vas.

C’était intimidant, effrayant et menaçant comme il fallait. Et j’avais fait usage de son vrai nom. Parfait donc ! J’ai relu une demi-douzaine de fois le mot et me suis dirigée avec grâce vers la fenêtre. Quand j’étais dans l’encadrement de bois, prête à sauter pour retourner dehors, j’entendis des pas. Et un souffle saccadé. Elle était de retour chez elle.
Silhouette dans l’obscurité, elle avançait pour arriver chez moi.
Lexia du voir quelque chose sur la porte car elle porta le regard à la fenêtre, effrayée. Le temps qu’elle me reconnaisse, ce qui du prendre une demie seconde, j’étais en bas de son immeuble.
Elle savait donc maintenant que je connaissait son adresse. Une peur supplémentaire.

Sache Lexia que je ne perds pas à ce jeu. Jamais.