En mauvaise posture [Ida de Barancy]

Il ne doit désormais plus être bien loin de minuit. Je regarde ma montre une dernière fois, celle si indique effectivement qu'il est minuit moins cinq.
Et pourquoi je suis encore dehors par cette heure si tardive. Qu'est ce qui me pousse à en découvrir plus encore et encore.
Assis sur un banc des quais de la scène, je regarde au loin, de l'autre coté de l'eau des bâtiments qui reflètent bien l'ambiance de la ville de Paris.
En cette heure, il n'y à normalement pas grand nombre, seul un couple vient juste de me passer sous le nez. Comme à mon habitude, je pense tout en fixant du regard.

Qui sont-ils ?! Des hybrides... des vampires... ou tout simplement des humains tout ce qu'il y a de plus normal. Je ne veut pas savoir, pour ce soir, je laisserai ces créatures dans leur coin, enfin une soirée où ces phénomènes pourront se reposer paisiblement sans que je ne vienne les déranger.
Mais je doit tout de même avouer que quelque chose me tracasse en ce moment.
J'ai constamment l'impression d'être suivit et je croise à plusieurs moment dans la nuit une ou plusieurs chauves souris qui n'ont pas lieu d'être...

Qu'est ce qui se passe, peut-être que toutes mes connaissances prennent le dessus en moi et créées ce genre de sentiment.
Peut-être que mon imagination à elle aussi prix le dessus sans que je ne m'en rende compte. Ou peut-être que tout simplement je déprime. La solitude, ce n'est pas tous les jours faciles mais avec mon métier, je doit m'y faire, c'est comme sa.
Et j'en sais désormais trop pour tout laisser tomber comme sa, des années et des années de travail partie en fumer, non je ne veut pas y croire.

Alors je feuillette mon petit calepin. Ce fameux petit calepin renfermant tout ce que je sais sur les hybrides et les vampires.
Tous leur secret, toutes leur caractéristiques communes. Il y a pourtant beaucoup de choses que j'ignore mais ce petit calepin aujourd'hui vaut une véritable fortune. Si jamais un simple humain tout comme moi tombe sur ces quelques pages, il en serai finit pour les hybrides et les vampires.
Les autorités, les médias, tout le monde en serait mit au courant et alors, ces créatures serais contraintes de quitter la ville sans aucun doute...

Je ne veut pas que cela arrive, je ne suis pas un meurtrier et encore moins une personne faisant cela pour de l'argent.
Le seul but de mes recherches et d'en savoir un peut plus afin d'apprendre à les connaître et apprendre à vivre en leur présence sans que cela ne puisse les déranger.
J'ai déjà rencontré une hybride il n'y a pas si longtemps que sa, c'était une assez bonne expérience mais je n'est plus aucune nouvelle depuis le temps. C'est bien dommage car j'avais pourtant tellement accroché à cette jeune femme.
Je me rappelle encore des paumes de ses mains recouvertes d'écailles, de ses yeux d'un vert très clair et de sa langue... de serpent.

Je me souvient aussi que cette jeune femme se faisait passer pour une muette afin que l'on ne remarque pas sa langue, quel bon souvenir.
Si l'aventure était à retenter, je pense que je n'hésiterai pas une seule seconde, je doit en savoir plus à leur sujet même si c'est très dangereux pour moi.

Je sursaute, je sort de mes pensées. Ma montre sonne, elle indiqué désormais minnuit pil. Je ne sais toujours pas pourquoi je lest mise à sonner à cette heure précise mais je me sentait obligé de le faire.
Alors je me lève du banc et je fais quelques pas en avant où je m'arrête à quelques mètres de l'eau qui se fait très clame en ce moment...
C'est toujours à ces moments là depuis un certains temps que je sens ma tête qui tourne sans cesse.
C'est horrible, je n'aime pas cette sensation. De plus, j'ai également l'étrange impression que quelque chose tourne autour de moi, peut-être encore l'une de ces chauves souris...

Mais pourquoi. Pourquoi maintenant et non pas à un autre moment, pourquoi je réagit ainsi à chaque fois minuit passé.
Cette fois si c'est bon, c'est bien mon imagination qui fait des siennes. Je ne peut désormais plus bouger, je doit laisser ma tête revenir normalement petit à petit.
Ce n'est pas grave, je vais prendre un rendez vous chez le médecin dès demain matin je...

Que se passe t-il, j'entends quelque chose ou quelqu'un venir dans ma direction. C'est horrible...
Allez, retourne toi, c'est trop dur de ne pas pouvoir faire ce que l'on veut.
Pitié, aidez moi, je ne peut pas rester ainsi debout sans bouger et cette tête qui tourne de plus en plus vite.
Pourtant, je ne sens pas mon corps partir comme si j'allais tomber dans les pommes. C'est finit, je sens une présence dans mon dos alors que mes oreilles se mettent à siffler... je doit faire quelque chose.

Les rues de la ville sont étrangement silencieuses ce soir. On dirait que Paris en entier s'est passé le mot pour m'ennuyer royalement. Même cette femme que j'ai dévoré avec son bébé ne m'ont pas distrait. Je soupire, laisse mon regarde vagabonder sur la rue. Du haut de mon toit perchée, j'essaie de trouver quelqu'un digne de m'amuser quelques instants, ne serait-ce qu'un marchant mécontent avec lequel je pourrais me chamailler pour des pommes dont je n'ai rien à faire. Je dois m'occuper l'esprit à quelque chose, sinon je sens que je vais devenir folle. Depuis que j'ai réussi à atteindre l'esprit d'Ashael sans savoir où il se trouvait, j'ai l'impression d'avoir accompli un terrifiant exploit. L'ennui, c'est que tout ce que j'accomplis maintenant me parait terne et sans intérêt, comme si ça ne possédait pas le caractère épique et héroïque que ces sensations fortes m'ont fait apprécier.

J'ai l'impression que tout ce que je fais me fait tourner en rond, que je n'avance plus du tout, que je fais du sur place. Yaku m'avait mis en garde une fois contre cette sensation. Ça vient, et on croit qu'on a tout vu, alors on se repose sur ses lauriers. Seulement ce n'est pas fini, il en reste toujours plus à découvrir. Mais que peut-il y avoir de plus extraordinaire à accomplir que de faire ployer l'esprit du plus puissant des anges ? Je pourrais essayer sur Raquel, mais quelque chose me dit que je n'ai aucune envie – mais alors vraiment aucune – de savoir ce qui peut se passer dans la tête d'une chose de cette sorte. Raquel est un monstre. Un monstre très utile, mais une créature qu'on ne souhaite pas fréquenter en dehors d'un cadre purement professionnel.

Et il y a cette autre chose qui me turlupine depuis cet entretien avec le vaniteux Ashael, qui se proclame lui-même roi. C'est cette manière condescendante qu'il a eue de me dire – probablement pour me fermer le clapet, ce qui a fonctionné je dois l'admettre – qu'il savait tout de moi, connaissait même jusqu'à l'identité de mes véritables parents, qu'il savait des parcelles de mon histoire qui avaient été effacées de ma mémoire. Que n'avais-je pas de vœu plus cher, étant jeune, de retrouver ces souvenirs perdus. Aujourd'hui, j'affirme n'en avoir rien à faire. Je suis noble vampire. Qu'importe ma naissance ? Mais au fond, je n'ai jamais vraiment cessé de me demander d'où je venais, en réalité. j'ai toujours aimé à dire que j'étais noble de naissance. Le suis-je vraiment, ou aurais-je honte de ce que je suis ? C'est par peur de découvrir quelque chose d'ennuyeux à mon sujet que j'ai perdu le contrôle de mon pouvoir et que je suis soudainement disparue de l'esprit d'Ashael, cet ignoble ver de terre qui se croit tout permis en ce bas monde. Et je n'ai pas réussi à le retrouver par après. Peut-être n'en ai-je pas vraiment envie, ou peut-être que c'était un coup de chance la première fois. Peut-être aussi qu'il a renforcé ses défenses mentales pour me tenir éloignée de lui. Je soupire. Je ferais mieux de penser à autre chose. La seule idée de savoir que mon père est toujours en vie, et proche de moi, me glace d'effroi. Lui, sait-il que je suis sa fille ? Et … par mégarde, aurais-je déjà couché avec lui, telle une pauvre sotte aux tendances Œdipiennes ?

-Pense à autre chose, Ida, je murmure en m'adossant à une cheminée. Écoute les pensées des marcheurs; elles t'éloigneront des tiennes.

Et c'est effectivement ce qu'elles font. Oh pas du premier coup, certes. Ça a pris dix minutes avant que je décèle quelque chose d'intéressant. C'était un homme, un homme qui pensait aux vampires et aux hybrides. Un humain au courant de notre existence. Surprise – bien que j'en aie déjà tué plus d'un de cette sorte – je m'avance sur le bord de la corniche, cherchant d'où ça vient. Je ne vois l'homme nulle part. Il n'est pas dans la rue, plus loin. Rapidement, comme je l'ai fait pour Ashael, j'entre dans son esprit, vois avec ses yeux. La Seine. Il en est proche, il la regarde. Il marche le long de son lit. Bien décidée à le trouver, je force une petite barrière mentale dans son esprit, afin qu'il ne bouge pas trop et soit affaibli avant même mon arrivée. Je ne suis pas sotte. Je n'ai pas envie de me retrouver avec un pieu – c'est tellement grotesque comme arme – en plein cœur.

Je parcours la ville avec rapidité, filant telle une ombre parmi les ombres. Les pans de mes jupes se soulèvent et caressent les jambes des passants, qui ne perçoivent de moi qu'un simple courant d'air bien innocent tant je passe rapidement près d'eux. Ils ne peuvent percevoir autre chose, puisque c'est sous forme brumeuse que je sillonne les rues.

Sur les quais, j'aperçois une silhouette chancelante. C'est mon homme. C'est lui que je cherche. Le nuage de brume que je suis tournoie un peu autour de lui, puis s'arrête devant lui, me redonnant doucement ma forme humaine. Avant de dire quoi que ce soit, je laisse mon esprit vagabonder un peu plus profondément dans le sien, y découvrant quelques informations pouvant m'être utiles.

-Alex, je susurre d'une voix suave et caressante. Vous pouvez me dire ce que vous faites dehors à cette heure tardive ?

Paris est une ville dangereuse, ajoute une voix dans sa tête, la mienne, alors que ma main se tend et effleure sa joue.

Je souris, amusée par l'expression de son visage. Son petit carnet, comme je viens de l'apprendre, ne contenait visiblement rien sur les apparitions brumeuses des vampires. Un don bien méconnu de nos amis les mortels, nos amuse-gueules.

-Asseyez-vous, mon cher. J'aimerais discuter avec vous, si vous le permettez.

Peut de temps... très peut de temps avant que finalement une forme vienne se dessiner devant moi...
tout d'abord sous la forme d'un nuage pour ainsi dire ressemblant plus à du brouillard qu'à autre chose.
Qu'est ce qui se passe, je n'est jamais vu une telle chose, est ce mon imagination qui me force à créer ainsi des événements surnaturelles. Pourquoi, après tout ce temps, je ne ressent cette sensation qu'à ce moment précis.
Est ce qu'une autre race hormis les hybrides et les vampires existent ?! Je n'est encore jamais rien vue de tel, c'est... incroyable.
Mon corps et comme paralysé, je ne peut plus bouger. Ma tête s'arrête alors de tourner et je voit enfin une silhouette se dessiner proprement devant moi.
Une femme... une femme qui arrive à faire ceci, c'est presque... indescriptible tellement ce que je ressent est intense.
Je sens en moi comme une fraicheur qui m'envahit et j'entends mots comme si elle me l'est avait dit dans le coin de l'oreille...

Elle connait mon nom, c'est ainsi qu'elle m'appelle avant de finalement me poser une question.
Qu'est ce que je faisait en réalité à cette heure ci, en plein Paris. Qu'est ce que sa pouvait bien lui faire. Je ne lui répond pas, je n'est pas à lui répondre de toute façon.
Et alors j'entends d'autres paroles mais cette fois ci, à l'intérieur même de mon esprit. Cette femme là, en face de moi n'a rien d'une humaine et j'espère vraiment me réveiller dans pas longtemps afin de voir que ce n'était en réalité qu'un mauvais rêve mais tout paraît si réel que je perd finalement espoir.
Cette nouvelle sensation sur ma joue, je sens les doigts de la main de cette même femme venir effleurer ma joue, c'est atroce de ne pas pouvoir bouger la moindre parcelle de mon corps.
Je m'empêche de parler mais penser, sa je ne peut pas m'en empêcher...

* Hybrides... vampires, je suis un chasseur, la nuit est à moi dans Paris... *

Ce n'est pourtant pas le genre de discours que je pourrai tenir devant n'importe qui, je ne comprends vraiment pas ce qui se passe.
J'ai parfois envie de mourir mais quand je pense à tout ce que j'ai accompli jusqu'à aujourd'hui, la rage de vaincre et de continuer prend alors le dessus sur toutes mes envies.
Alors je regarde au dessus de l'épaule de la femme, les lumières des poteaux électriques de l'autre coté du fleuve sont soudainement flou.
Je ne suis pas encore totalement revenu à mes esprits alors que je doit faire face à une autre épreuve...

Et c'est suite à ses derniers mots, que je m'assoie sur le sol, sans forcément le vouloir. Je ne contrôle plus rien en moi, seul mon esprit est encore là et me permet de penser comme je le veut.
Et c'est ainsi que je pense alors à Chloé, une hybride que j'avais rencontré quelques mois plut tôt, son visage me revient à l'esprit mais non... je doit cesser de penser et alors d'autres images me viennent à l'esprit.
Des images de corps sans vie. Des corps sur lesquels l'on pouvait distinctement voir des morsures.
Je ne doit pas penser, c'est horrible, elle sait désormais tout ce que j'ai put voir depuis que je suis chasseur...

* Que me voulez vous ?! *

Il fallait que je pense à ces quelques mots pour que je fasse comme si je lest avaient dit à voix haute.
Si elle est capable de lire dans mes pensées et de me parler sans forcément prononcer de parole, elle serait alors tout disposer à entendre mes pensées internes...

Je souris, ne découvrant toutefois pas les crocs. Tout ce qui se trouve dans la tête de cet homme m'appartient. Toutes ses pensées les plus secrètes, les plus capitales, celles qu'il tente de dissimuler. C'est ce que j'aime chez l'être humain. Chez pratiquement tout le monde en fait : tenter de ne plus penser à quelque chose mène directement à cette pensée, et à dévoiler ce qu'on essaie de cacher. Je n'ai connu que quelques personnes capables de me camoufler leurs idées, et c'étaient des maîtres zens. Logique, puisque leur art réside en le contrôle de ses propres pensées pour éviter les soucis d'ordre psychologique. Je souris car, l'homme que j'ai devant moi, n'a rien d'un homme capable de telles prouesses. Moi j'y parviens, mais seulement parce que mes pouvoirs me dotent de ce mur psychique, entre mes pensées et celles des autres : tout peut entrer, mais rien ne sort.

Je le regarde s'asseoir sur le sol, je le regarde et l'écoute être dérouté par ce geste car il n'avait pas envie de s'asseoir devant moi. Mais, respectueuse des convenances – même avec ces misérables humains – je m'assieds devant lui à mon tour, retroussant mes jupes et les étalant tout autour de moi. Quelques centimètres seulement nous séparent. Je sais qu'il ne me fera pas de mal, donc je ne me méfie pas. Tout simplement parce que sa tête tourne encore, parce que je suis en train de lui imposer des pensées, notamment celle de ne pas trouver de bonnes raisons de m'attaquer sournoisement. Et puis de toute façon, si, malgré mes bons soins, l'idée de le faire lui venait tout de même à l'esprit, je la sentirais, et aurais amplement le temps de m'écarter du chemin, ou de le tuer, au choix.

Que me voulez-vous ? je perçois.

Je ris doucement, laissant ma voix claire et cristalline s'élever dans la nuit, monter jusqu'au ciel et redescendre sur nous comme une averse de petits cristaux.

-Vous savez, je lis dans les pensées, mais la parole n'est pas encore devenue si archaïque que cela, comme méthode de communication.

Je souris, touche sa main, la ramène sur mes genoux posés devant moi, dans l'herbe fraiche. Je n'aime pas être assise ainsi. Je n'ai pas un grand amour des insectes, et j'ai toujours l'impression que ces maudites saletés mises sur terre par Ashael pour m'ennuyer – j'en suis persuadée, car c'est tout à fait son style – vont me grimper dessus sournoisement et s'infiltrer dans tous les pores de ma peau. Je frémis, autant sous la caresse de la brise fraiche que par dégoût de cette pensée. J'ouvre la main sur mon genou.

-J'aimerais jeter un œil à ce petit carnet que vous gardez dans votre poche, en ce moment. Oh ne vous inquiétez pas, je dis rapidement pour le rassurer. Je ne le détruirai pas. Je veux seulement voir ce qu'il contient.

Et je ne vous tuerai pas non plus, je songe. Enfin, peut-être pas. Mais comme il hésite à me le donner, je referme la main.

-D'abord, que croyez-vous que je suis. Je crois que vous n'avez toujours pas réussi à mettre de nom sur l'abomination surnaturelle que je représente.

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Pourquoi fait-elle sa... avec moi, il y a pourtant d'autres passants à cette heure tardive dans Paris qui reste une ville animée à toutes les heures de la journée.
Sa y est... je commence à comprendre, enfin ! Elle lit dans les pensées, elle sait donc tout ce que je sais sur les créatures tels que les hybrides et les vampires.
Sa ne sert à rien de lui cacher quoi que ce soit, de toute façon j'ai perdu d'avance. Je ne connais pas encore le genre de créature qu'elle peut être, je ne distingue que très peut ses dents.
Je ne voit donc pas si elle est une vampire ou non.
Et pour ce qui est de la cause du hybride, aucune façon de la savoir pour le moment.

Je suis coincé, je ne peut plus bouger comme bon me semble.
Jamais je n'aurais cru que sa pourrai m'arriver et pourtant, c'est arrivé. J'entends son rire si... étrange, il est presque envoutant, difficile d'y résister aussi simplement.
Des voix s'élèvent ensuite, c'est elle qui me parle. Ces mots, ces paroles... toutes prononcées avec la même voix.
Mais qui est-elle ? Une autre créature jusqu'à présent inconnue à mes yeux.
J'ai bien peurs de ne pas me tromper, il n'y a aucun symptôme connu pour le moment. Arrête de penser, elle va savoir tout ce que tu sais, idiot !
Pourquoi je ne peut pas m'empêcher de visualiser ce je voit et de penser ensuite pour élaborer une conclusion...

Que... sa main se pose sur la mienne alors qu'elle vint la ramener sur son genou mais... la voilà assise, je n'est même pas remarquer qu'elle avait prix place en face de moi, qu'est ce qui peut bien me passer par la tête.
Rien de bien rassurant à mon avis, je doit sans aucun doute devenir fou.
Elle veut mon carnet de note... je la sens frémir, mais non...
Je ne doit pas croire en elle, elle n'est que le fruit de mon imagination.
Sorts de mon esprit, allé ! Je force, j'essaye de contrôler mes pensées. Je pense à d'autres choses tels que des souvenirs d'enfance.
Je ne pense désormais plus aux hybrides et aux vampires... j'essaye de la tromper en tentant de visualiser dans mon esprit mon carnet de note perdu dans une ruelle de Paris.

C'est dur et je ne sais pas si elle va tomber dans le piège ou non mais elle m'a l'air beaucoup trop forte pour sa.
J'espère seulement que si cette femme est réelle, qu'elle me permettra de rentrer en un seul morceau chez moi.
Non ! Voilà que je pense à mon appartement, la rue du Rivoli...
Pourquoi, voilà qu'elle sait désormais où je vit et elle doit également voir dans mon esprit ce qui ce cache chez moi...
Entre les vieux manuscrits parlants d'exécutions de sorcières au Moyen Âge, des récit de vampires trouvés enfouis sous la ville de Jerusalem...
Toutes ces petites choses que j'ai moi même ramenés de voyages à travers le monde...

Toutes ces petites merveilles qui représentent à mes yeux un véritable trésor pourrait se transformer en véritable danger pour les vampires.
Je n'est rien contre les hybrides qui sont plutôt du genre à rester caché pour échapper à la vue des humains mais les vampires eux méritent touts le même sort... à mon goût !

Il s'interroge, je le sais, je l'entends, je partage ses interrogations. Que suis-je donc pour lui ? Il ne le sait toujours pas, se demande si je tiens plus des vampires que des hybrides. Connaît-il seulement l'existence des anges ? Sait-il que ce sont eux, la véritable menace. Les hybrides sont bons à éliminer, certes, car ils sont nés dans l'abomination. Nous, vampires, sommes de simples humains passés à un stade supérieur. Les anges, eux, se croient au-dessus de tout et n'ont absolument rien à voir ni avec les humains, ni avec les vampires, ni même avec les hybrides. Les anges sont le mal incarné, la puissance dite divine qui dupe tout le monde de par son apparente pureté. Pureté sur laquelle je crache.

Pour l'instant en tout cas, cet homme peut bien continuer de s'interroger. La seule chose qui pourrait lui prouver mon état de vampire serait de lui dévoiler mes petits crocs pointus, et pour le moment, je n'en ai pas envie. S'il savait, même mon pouvoir mental ne parviendrait probablement pas à le retenir de me sauter à la gorge tant sa haine de notre race m'apparaît comme grande, infinie.

-Inutile, je dis sèchement, la voix cassante, soudain. Ce carnet est dans votre poche, pas dans votre minuscule appartement. Pas la peine de tenter de me cacher quoi que ce soit. Donnez-le-moi. Je veux le regarder.

Peut-être même pourrais-je vous donner de nouvelles informations, je le laisse entendre, à l'intérieur de sa tête. Des informations précieuses.

Ce que j'ai l'intention de faire de cet homme ? Le tuer ? Non. Pas du tout. Je vais plutôt l'utiliser. Le lancer sur la piste des anges plutôt que sur celle des vampires car, si je ne fais pas erreur, il ne connaît rien à leur sujet. Il se trompe de menace. Les vampires ne font que suivre l'ordre naturel de la chaine alimentaire. Les anges tuent et profitent de l'innocence des hommes sans en avoir réellement besoin. Je déteste les anges, je songe, levant les yeux au ciel.

Puis, ramenant mon regard gris et perçant sur l'homme, je souris, tends à nouveau la main, lui affirmant que je peux lui être d'une très grande utilité si celui-ci me permet de regarder son carnet, que je pourrai l'aider à le compléter. Avec douceur, je laisse voler vers lui des pensées de confiance. Les pensées douces sont celles que j'ai le plus de mal à communiquer, mais j'espère qu'il les captera. Le pire qui puisse arriver, c'est que j'aie à lui arracher ce carnet des mains.

-Je peux vous éclairer sur le passé, sur la réalité. Une réalité que vous les humains, ne connaissez pas. Et en vous donnant ces souvenirs du passé, vous pourrez alors vous concentrer sur le véritable ennemi de l'homme.

Je souris toujours, me voulant la plus charmante possible, ce qui n'est pas compliqué vu le nombre d'hommes que j'ai charmés par le passé, avec mon visage juvénile et l'innocence mature de mon regard.

-Que croyez-vous que sont les anges, Alex ?

Je laisse la question planer dans l'air quelques instants, un petit sourire énigmatique étampé sur mes lèvres minces.

listening to Theatre of Tragedy - Distance there is

Que se passe t-il dans ma tête, est ce que tout ceci est donc vrai ? J'essaye de ne pas y croire, je m'efforce d'empêcher mon esprit de fonctionner tout en essayant de m'empêcher de penser.
Sa à l'air de fonctionner mais finalement sa revient...
Alors en face de moi se trouve donc un être mystique mais... cette femme est-elle un hybride ou un vampire... je n'en est vraiment aucune idée et c'est quelque chose qui fait l'objet de toute mon intention.
Si elle arrive ainsi à voir dans mes pensées, elle peut forcément voir cette question.
Je pense alors à tout mon vécu sur ces êtres mystiques jusqu'à présent.
Tout d'abord le corps de cette jeune femme nue dans une ruelle de Paris ayant des traces de morsures au coup. C'était donc celle là, la première mort engendrée par un être paranormal que j'ai put voir depuis le début.

Quand j'y repense, c'est bien à partir de cet événement là que je me suis mit à les traquer... sa va bien faire au moins sept ans maintenant. Que le temps passe vite, c'est effrayant de voir le cour de la vie passer si vite sous mes yeux.
Mais revenons en au fait, cette femme au regard si doux... ce visage si apaisant ne m'inspire tout de même pas assez de confiance pour que je lui donne mon carnet de notes mais... rien à faire, elle arrive à pénétrer mon esprit.
Je le sais mais je n'arrive pas à m'empêcher de marcher dans son jeu.
Ce qu'elle veut depuis le début c'est... mon carnet, elle le désire, à ses yeux je ne suis qu'une simple carcasse humaine mais ce carnet à l'air de beaucoup plus représenter.

Non, je ne lui donnerai pas, je... je sens quelques choses, des images apparaissent dans mon esprit.
Des informations que je ne savais pas, des images qui resteraient à jamais gravées dans mon esprit, sa n'en fait aucun doute.
J'essaye de résister par tant de moyens mais à bout de force, je ne peut finalement plus lutter face à cette femme qui hante désormais mon âme et mon esprit.
Je sens désormais qu'elle me transmet des images ou plutôt des idées d'elle même.
Elle veut me faire croire qu'elle est douce et gentille et comme depuis le début, je tombe dans le piège.
Je suis déjà sous son charme depuis un petit bout de temps alors que si je n'avais pas été sous son emprise, sa ne serait jamais arrivé.

Elle pourrait me donner d'autres informations, c'est ce qu'elle essai de me faire croire et je ne peut qu'y céder de nouveau.
Mon carnet de notes est encore en ma possession mais je sens déjà ma main qui vint longer ma jambe pour remonter jusqu'à la hauteur de la poche de mon pantalon.
Non Alex, qu'est ce que tu fais, ce n'est pas toi.
Et puis la fatigue s'éveille, plus du tout la force de résister et hélas ma main plonge dans cette même poche pour en extraire le carnet que je lui tent.
Je sais que ce n'est pas moi, je ne ressemble pas à cela.
Ma respiration se fait désormais plus lente et ma george est sèche. Mon regard à parfois tendance à partir dans le vide mais j'arrive toujours à entendre ce que l'on me dit.

Et voici donc une autre question qui vient de m'être posée... je laisse mon carnet retomber sur les jambes de la femme alors que je l'écoute attentivement.
Les anges... qu'est ce que j'en pense en réalité ? Qu'est ce que c'est que sa, les anges n'existent pas... enfin je n'en sais rien en fait.
Mais... peut-être qu'elle est un ange, c'est la raison pour laquelle elle me parle de cela. Mais je me doit de lui répondre et sachant que je ne peut lui mentir, je lui dit...

« Les anges... les anges n'existent, il ne sont que le fruit de l'imagination des plus jeunes ainsi que des romanciers qui vivent dans un monde parallèle au notre... »

Je sens que ma voix à changée, elle est devenue plus froide et plus lente. Cette femme est entrain de me transformer petit à petit en véritable loque humaine plus capable de rien.
Je sens déjà que je vais être incapable de rentrer jusqu'à chez moi tout seul, c'est évident...

[excuse moi, c'est court, mais je ne pouvais pas enchainer sans l'accord de ton personnage XD je me reprendrai au prochain]

Les humains n'ont pas la chance de posséder le savoir. Les vampires savent beaucoup de choses, parce que leur puissance est secrète et étendue. Il est alors facile de tirer profit et information de n'importe quelle situation. Pour les anges, eh bien eux, ont parfois le don – Ashael du moins, comme il me l'a bien fait comprendre lors de notre entretien – d'observer ce que bon leur semble. Les hybrides sont informés car ils n'ont pas le choix, et encore… certains ne connaissent pas les dangers de la nuit, et sont aussi peu informés que les humains. Cet homme, que j'ai devant moi, connaît l'existence des hybrides et des vampires, mais pas celle des anges, exactement comme je le croyais. Les anges sont malins. Ils se cachent derrière des légendes bibliques inventées par eux-mêmes. Bien leur en fasse : ce sont des lâches. Nous, vampires, nous battons avec les réalités de la vie à chaque jour qui passe.

L'homme ressent le besoin pressent de me répondre, et ce même si cet entretien l'épuise à cause de toute la pression mentale que je mets sur lui. Dès qu'il aura répondu à ceci, je relâcherai cette emprise.

-Les anges... les anges n'existent pas, ils ne sont que le fruit de l'imagination des plus jeunes ainsi que des romanciers qui vivent dans un monde parallèle au notre...

Satisfaite, mes lèvres s'étirent à nouveau en un sourire énigmatique. Bien, je dis d'une voix doucereuse. Très bien. Lentement, je laisse aller mes barrières mentales. Je peux imaginer le dos de l'homme se décourber de la pression qui vient de lui être enlevée par mes soins. Je veux que pour le reste de l'entretien, il me regarde dans les yeux, qu'il sente bien qu'il est libre de ses mouvements, libre de ses pensées. Je ne vais pas jusqu'à arrêter de regarder ses pensées – c'est beaucoup trop utile – mais ce genre de choses, il n'a pas le pouvoir de s'en apercevoir, en tant que simple humain.

-J'ai quelques informations à vous transmettre, chasseur. Cette conversation devient formelle, et j'ai besoin de votre totale coopération. Vous restez assis sagement et vous m'écoutez, sans cela je vous entrave à nouveau.

Je respire profondément. Maintenant je sais que s'il veut me sauter à la gorge pour m'attaquer, il le peut très bien, sans problème aucun. Sans problème autre que ma colère et ma résistance en pareille situation.

-Je suis Ida de Barancy, reine des vampires. Si vous êtes sage, vous pourrez vous vanter d'avoir survécu après un entretien avec moi et rentrer chez vous en toute tranquillité d'esprit. Êtes-vous prêt à passer par-dessus ma race et m'écouter, ou dois-je m'arrêter et vous tuer immédiatement ?

Je m'arrête, pince les lèvres. Si en cet instant il décide de faire l'idiot, je ne donne pas cher de sa pauvre peau qui, après tout, ne m'est pas chère du tout, dès le départ.

listening to Evanescence - My Immortal

Que va apporter ma réponse, qu'elle conséquence... qu'est ce qui va m'arrive ensuite, je n'en sais rien du tout pour le moment.
Alors je réfléchit, je m'interroge sur les anges et sur ce qu'ils sont en réalité. Je n'y croit pas vraiment, elle a dû le sentir depuis bien longtemps déjà.
Au fait, pourquoi ou plutôt comment je me suis retrouvé ici... à oui, sa me revient, encore une fois à cause de mon boulot qui m'amène la plupart du temps à airer dans les rues de Paris à la recherche de nouvelles connaissances sur ces êtres mystiques.
Et je doit bien avouer que ce soit, j'ai fait ma plus brillantes des découvertes à ce sujet, je n'y revient pas encore et pourtant, tout paraît si... réel...

Qu... je sens quelque chose, comme si j'étais relâché de mon emprise. En effet, les pensées de cette femme cessent de venir hanter les miennes.
Je suis désormais libre d'agir comme bon me semble mais, la fatigue est bien trop présente en moi pour que je ne me lève.
Impossible d'exécuter de grands mouvements, même pas la force de regarder au ciel comme à mon habitude afin de regarder les étoiles.
J'ai envie de la tuer, je ne sais pas pourquoi mais j'imagine déjà une scène où tous les deux sommes dans une cave vide... pourquoi une cave vie et non pas un autre endroit... elle, à terre et moi lui plantant un couteau dans la george.

J'ai vraiment des visions étranges parfois mais je ne m'en plaint pas car celles ci me détendent plus qu'autre chose.
Enfin, après ses quelques paroles données par cette même femme, je répond positivement.
Je pourrait l'envoyer mourir ailleurs mais en réalité, je me méfit grandement d'elle, elle ne m'inspire pas confiance et... je ne sais pas encore qui elle est et ce qu'elle est.
Je lève doucement les yeux vers elle, plongeant mon regard dans le sien.
A l'heure qu'il est, je ne peut pas le décrire, j'ai l'impression d'avoir perdu mon sens de l'observation même si de vagues souvenirs me reviennent.
Espérons seulement que le chasseur que je suis soit resté le même et ce jusqu'à la fin de mes jours, ils serait dommage de ne plus pouvoir rien apprendre de ces créatures.

Quoi ?! La Reine des vampires ! Encore une autre chose que j'ignorais complètement, les vampires ont donc un système hiérarchique tel au Moyen Âge sans aucun doute.
Ma pensée ce confirme petit à petit car les premières apparitions de vampires en France remonte bien à l'époque du Moyen Âge...
Chose vraiment étrange de tomber face à une telle personnalité.
Aux yeux d'Alex, Ida serait donc comme une star aux yeux d'une personne banale. Une personne qui malgré ses actes méritent de continuer à vivre.
Mon regard ne laisse sentir aucun sentiment mais je la croit de plus en plus même si c'est malgré tout bien difficile.
D'un geste de la tête, je lui fait comprendre mon message tout en lui répondant d'une voix faible.

« Je suis... d'accord... »

Soudaine envie d'allumer une cigarette mais mon paquet se trouve dans la poche de ma chemise au niveau de ma poitrine, quel effort trop grandiose pour que je ne réussisse à aller le chercher.
Pourquoi est ce que j'ai envie de fumer tout à coup, peut-être que le stresse me donne des envies que je n'est pas d'habitude.
Alors je me concentre de nouveau sur... Ida. Je voit à quel point la race des vampires est modelée à la perfection, une chose de plus que je noterai dans mon carnet...
Si un jour seulement je le récupère.

Cet homme a eu l'intelligence suffisante pour accéder à ma requête. Je l'en remercie, et je l'en félicite. Sincèrement, il faut un courage remarquable pour regarder en face son ennemi de toujours que l'on vient tout juste de découvrir sous son vrai visage. Il faut beaucoup de sang froid pour promettre de rester calme, et encore plus même pour rester calme. Je lui souris avec calme, d'un sourire chaleureux, nullement vorace comme ce sourire que l'on me connaît si bien par chez moi. Non. Cet homme, à cause de son courage et de son calme, mérite que je lui adresse un véritable sourire, un sourire parfaitement humain, et peut-être quelque peu déconcertant par le fait même. J'aime ce sourire. J'aime son charme. J'aime l'effet rassurant et attirant qu'il a sur l'ensemble des gens. Caressant le carnet du bout de l'ongle, je résiste à l'envie de l'ouvrir. Je sais déjà ce qu'il y a dedans, rien qu'en observant les pensées de l'homme. Je sens son excitation à l'idée d'avoir de nouvelles informations à y ajouter.

Ne vous inquiétez pas, il vous reviendra, je lui laisse entendre, un petit murmure léger dans son esprit.

Toutefois pas cette nuit. J'ai besoin de l'examiner avec plus d'attention. Plus de temps. J'ai l'intention d'accomplir quelque chose d'utile pour moi, soit remplir les pages manquantes de données sur les anges, et pour lui, soit en corrigeant ses données erronées. De toutes façons, s'il apprend quoi que ce soit sur les anges ce soir grâce à moi, il n'aura plus envie de se concentrer sur les miens. Me voulant la plus agréable possible, je fais ce que je peux en captant ses pensées. Je penche en avant, glisse la main dans la poche de la chemise et en sort son paquet de cigarettes et un briquet. Je porte la cigarette à mes lèvres, l'allume et la lui tends, remettant aussitôt après le tout dans sa poche.

-Je vais vous montrer des images, des souvenirs issus de mes frères et fils vampires. Des souvenirs humains aussi. Tout ce que j'ai pu absorber sur les anges. Votre esprit percevra ces images comme un film, cela semblera durer des heures, peut-être des jours ou des années, mais cela ne prendra qu'une fraction de seconde, en réalité. Je vous demande seulement de ne pas paniquer, de vous ouvrir à ces informations, le temps que nos esprit communient.

Je n'attends pas son accord, je sais qu'il possède assez de sang froid pour accueillir toutes les vérités en lui tout d'un coup. Je ferme les yeux en douceur, et ouvre mes autres yeux. Lentement, je plonge mon second regard au plus profond de lui, tâtant les limites de ce qu'il peut recevoir, l'ouverture de son esprit. Je me recentre sur moi-même, sélectionne les souvenirs et les images que je veux lui faire parvenir. Je me détends, serre et desserre les dents. Ce genre de choses n'est pas ce que je préfère accomplir, mais je préfère toujours être de ce côté du lien que d'être celle qui reçoit le vomi d'informations. À tous les coups, ça m'en demande plus d'aller chercher l'information que de la donner. Là, je n'ai qu'à laisser couler le flot de notre histoire.

Je lui présente Zacharia, sa beauté, les premiers jours de son existence vampirique tels qu'elle-même me les a montrés autrefois, je lui présente l'innocence de sa première chasse, ce besoin de se nourrir pour survivre, les premiers enfants de la reine, ma propre naissance, je lui présente nos amours, notre côté humain. Je ne retiens pas quelques scènes de chasse, mais je m'organise toujours pour qu'avec elles viennent la sensation de cette faim terrible qui nous tenaille dès que nous nous contentons de nourriture humaine plus de deux jours. Puis je lui présente Ashael, sublime dans la terreur qu'il inspire, grand, avec ses ailes d'un blanc pur. Je lui montre la cité des anges telle que je l'ai vue par la vision d'Ashael, la scène d'exécution sur leur place publique – un spectacle d'un sadisme exemplaire – et le dégoût que cela m'avait inspiré. Je lui fais part des paroles les plus cruelles prononcées par les anges. Je lui offre sur un plateau la scène de la naissance de Raquel, la façon dont Ashael l'a sauvagement abandonné par les humains tout simplement parce qu'il n'était pas aussi beau que lui. Et part ces mêmes passages, je lui présente la haine qu'Ashael entretient à l'égard des humains alors que nous, vampires, vivons parmi eux du mieux que nous le pouvons.

Je coupe le contact, doucement. Quand j'ouvre les yeux, je vois la nuit, qui n'a pas bougé malgré le fait que je vienne de repasser 7000 ans d'histoire dans ma tête et dans la sienne. Je n'ai même pas un millénaire, mais ces autres souvenirs je les tiens de Zacharia, et de Raquel lui-même.

listening to The Smashing Pumpkins - Eye

Mon carnet... je vais le récupérer enfin, c'est ce qu'elle me dit. Je ne sais pas non plus si elle est vraiment digne de confiance, je ne la connais qu'à peine et déjà, elle m'a flanquée la pire frousse de toute ma vie.
Et même si ce n'était pas visible, c'est tout à fait normal car même dans la pire des situations, je pourrait agir et procéder calmement sans montrer de signe de faiblesse.
Je ne suis normalement pas du genre à céder aussi facilement face à une telle situation mais là, le cas est un peu différent de tout ce que j'ai put voir.

C'est seulement après que je remarque sa main venir fouiller dans la poche de ma chemise avant d'en extraire mon paquet de cigarettes ainsi que mon briquet.
Comment a t-elle... je suis bête, elle peu lire dans mes pensées et donc voir et comprendre tous ce à quoi je pense à ce moment précis.
Erf, quel manque de bol, j'aurais du rester chez moi et dormir un bon coup, sa m'apprendra à sortir systématiquement tous les soirs.
Le temps à cette pensée de traverser mon esprit et voilà que Ida me tend désormais la cigarette allumée que je prends aussitôt avant de la porter à mon tour à ma bouche.

Alors je fume, lentement, profitant pleinement de chaque bouffée de cigarette comme un détenu avant son exécution qui lui aussi profite de ce genre de petit plaisir du quotidien.
Sauf que là, le détenu que je suis a l'air de plutôt bien s'en tirer et je ferai mieux de continuer ainsi si je ne veux pas avoir d'avantages d'ennuis avec cette femme.
Je rabaisse ma main, ma cigarette se trouve à quelques centimètres du sol seulement alors que j'écoute ce qu'elle me dit désormais.
La fumée de cigarette ne me pique pas les yeux, à vrai dire je n'y pense même pas... c'est vraiment étrange tout ce que je ressent en la présence de cette femme.

Voilà donc qui est dit, c'est la première fois que l'on me dit une telle chose.
Elle veut me transférer des informations... sur des passages importants de l'existence des vampires et des anges sans aucun doute.
Mais au fait, pourquoi moi... et pas un autre ? A part le fait que je connaisse certaines choses et que d'autres non n'a sans aucun doute rien à voir.
Il est vrai qu'elle aurait put expliquer cette même histoire à n'importe qui et essayer de le convaincre du mieux qu'elle le peu.
Enfin bon, je...

Ma tête... qu'est ce qui se passe. Je ne peu plus parler... mes yeux se ferment et... je vois des choses... des choses que je n'avais encore jamais vues.
C'est donc de cela qu'elle me parlait. Toutes ces choses si importantes représentant des passages clés de l'histoire.
J'ignorais tout ceci, c'est étrange comme le temps est long. Les questions se bousculent dans mon esprit, je ne sais pas quoi faire.
Mes yeux sont fixés sur ces images comme si je regardais un film sauf que là... tout est réel, je sens le vent sur ma peau, les odeurs et... le sentiment de faire partit du décors alors que non.
Je suis comme un fantome qui assiste à tous ces événements. Mais combien de temps cela va t-il durer...

Je suis encore coincé là, on dirait que des années se sont écoulées. On dirait que je suis un immortel comme dans toutes ces séries TV.
Je ne m'en plains pas, c'est expérience n'est pas dérangeante loin de là.
Faisons le point sur le moment où j'en suis, Ashael... un ange aux désirs plutôt troubles.
Les anges sont censés protéger les humains et leur descendant mais là... sa n'en est pas le cas mais pourquoi.
Tout est inversé ici...
Ashael, j'ai comprit. Je le retrouverai et j'aviserai face à lui mais je doit le faire souffrir tout autant qu'il a fait souffrir tous ces humains... que ?!

La vision se coupe, mes yeux s'ouvrent à nouveau.
Où je suis... sa y est, sa me revient, les quais de la Seine et... Ida en face de moi. Toutes ces années n'étaient qu'en réalité une simple pensée d'une seconde à peine.
Je regarde ma cigarette, elle ne s'est pas consumée d'avantage alors je respire une autre bouffée de celle ci comme si de rien était alors que je regarde Ida.
Soufflant la fumée sur le coté, je lui sourit puis je lui dit.

« Et alors, qu'attendez vous de moi exactement ?! »

Voilà qui est dit, je n'est pas à me montrer respectueux envers celle ci même si pour le moment elle ne montre que des signes de sympathie depuis un petit moment déjà.
Peut-être que plus tard, quand elle aura acquise ma confiance je pourrait davantage me confier à elle qui sait...

L’homme ne parait pas trop troublé de son expérience, ce qui me parait un très bon point. Je ne l’avais pas sous estimé : c’est un homme fort. Il mériterait sa place parmi les vampires, si je décidais de le prendre comme mon fils. Il a un bon potentiel de haine en lui, qui lui permettrait de survivre parmi nous, seulement, cette haine est dirigée sur notre race. Ce ne serait peut-être pas un bon mélange. Enfin, je dis ça mais, Yaku a survécu tout seul par le simple fait qu’il s’est juré de retrouver la personne qui l’avait vampirisé et de la tuer sans pitié. Il vouait une haine terrible à notre race, à sa race. Vampire solitaire, il avait finit par retomber sur moi mais heureusement, il ne s’est pas souvenu de mon visage car, puissant comme il l’était, je ne doute pas que je serais morte s’il avait voulu me faire la peau. Encore aujourd’hui, je me demande parfois s’il savait la vérité mais qu’il laissait passer sa haine sur l’ensemble des vampires plutôt que sur moi. Yaku était trop intelligent pour se faire berner sur une question de mémoire, et ce même s’il n’avait passé qu’une partie de nuit avec moi avant que je ne le morde et m’abreuve de son sang, laissant le cadavre derrière moi avec une négligence très peu recommandée parmi les nôtres. On ne peut pas laisser les corps comme cela, car ils se réveilleront et marcheront s’ils le peuvent (très rare), ou alors attireront les soupçons sur nous par les traces dans leur cou et le manque de sang dans leur corps. Aujourd’hui j’ai vieilli et bien que je ne regrette pas l’erreur que j’ai faite avec Yaku, je ne recommencerais jamais. J’ai vu trop de pseudos vampires qui, ayant été laissés pour morts dans les rues, ont errés pendant des jours, aveugles et affamés, avant de mourir enfin, souvent tués par d’autres vampires ou par des rats, parfois par des délinquants ou des criminels de tous genres. Yaku, lui, était une erreur, mais une belle erreur et un miracle admirable. Il avait survécu tout seul, avait même appris plus que nous autres, dans la communauté, en apprenant à se déplacer en plein jour malgré ses yeux aveugles. Il vivait comme un humain normal, ne laissait rien paraître de son handicap. Il m’a ensuite appris tout cela, et je l’en remercie.

Je regarde l’homme en face de moi. Vampire ? Non. Il peut nous être tout aussi utile en tant qu’humain. Je ne veux pas d’un deuxième Yaku : la moindre ressemblance de caractère pourrait me troubler et embrumer mon esprit. Je ferme les yeux doucement, essayant de chasser mon ancien amant hors de mes pensées. Difficile : il y est constamment.

-Et alors, qu’attendez-vous de moi exactement ?

Je souris. J’avais prévu cette question depuis le début de l’entretien. C’est vrai, pourquoi lui montrer tout cela. J’avais déjà ma réponse de prête, tout juste sortie du four de mes pensées. Je plonge mon regard gris perle dans le sien, plus sombre, et prends l’air grave que j’ai toujours lorsque je discute des choses sérieuses concernant mon peuple en entier. Le carnet, dans ma main, me semble tout léger. Il y a tant à ajouter là-dedans, et probablement autant à biffer. Les informations erronées sur nous autres vampires doivent être très nombreuses.

-J’attends qu’il ressorte de cet entretien une collaboration entre vous et moi. J’ai de l’information à vous donner, des armes à vous offrir, des faiblesses à vous indiquer. Tout ce que j’attends, c’est que nous nous concentrions sur le même ennemi.

Je marque une pause, très courte, juste le temps de le laisser assimiler l’information.

-Si vous acceptez, je partirai avec votre carnet et le ramènerai à votre appartement d’ici peu, dûment corrigé et complété par tout ce que je peux vous fournir sur les anges : comment les tuer, comment les choquer, comment vous ne protéger. Si vous refusez ...

Je laisse planer la phrase dans les airs. Ce n'est ni une menace, ni là pour l'impressionner. Je ne sais tout simplement pas quoi faire encore s'il refuse.

Ce ne serait pas la première fois que notre race collaborerait avec des hommes. Après tout, nous avons bien un ange dans nos collaborateurs , Raquel. Et il nous est une aide extrêmement précieuse, guidé par sa rancœur envers Ashael. Il faudra que je pense à demander à Alex, s’il accepte, de ne point faire de mal à cet ange, car même si c’Est celui qui est le plus activement cruel à l’égard de la vie, c’est tout de même l’informateur le plus précieux et le plus utile que nous possédions dans notre banque de contacts. Ce n’est pas que je craigne pour la vie de Raquel : seulement, s’il osait s’en prendre à lui, je crains qu’il ne reste plus grand chose de lui qu’une carcasse, car Raquel n’a pas l’habitude d’être très doux avec ce qui se pose sur son chemin.

Listening to Black Sabath - Dying for Love