Première petite précision, je suis friquée ! C’est grâce à ça que je me paie le luxe d’avoir un loft dans la banlieue de Paris, avec tous les autres friqués du coin. Grâce à mes nombreuses années de vie, j’ai pu amasser une somme considérable.
Mon loft est situé au sommet de toute une pile d’habitation, mais je suis la seule à avoir une terrasse, luxe que plusieurs m’envient.
Sur ma terrasse, on trouve des multitudes de plantes dites maudites chez les Indiens, il y a quelques centaines d’années. Au milieu de cette forêt tropicale, un jacuzzi, petit caprice que je me suis accordé. Bah quoi ! J’ai de l’argent à dépenser !
L’intérieur maintenant. Le rez-de-chaussée est composé d’une seule immense pièce. Deux grandes baies vitrées, à l’Est et à l’Ouest, de façon à ce que tout soit toujours éclairé. Des grands rideaux en velours pourpre empêche parfaitement la lumière d’entrer dans la pièce. J’aime bien ces rideaux, ils pendent du plafond, situé à quatre mètres de mon sol en chêne rouge. J’ai, au feutre noir indélébile, dessiné quelques signes tribaux qu’un ancien amant Inca m’avait apprit à représenter. Leur signification « La Lune se lève sur mon territoire ». Très peu de personnes ont lu ses inscriptions, encore moins ont comprit le sens de ces signes.
Enfin bref, arrêtons tout de suite cette fixette sur mes rideaux. Dans le côté Est de la pièce, un grand canapé ancien, style ceux que les romains utilisaient avant de manger. Noirs aux bords de sang, peinture spéciale que j’ai moi-même créée à partir du sang de mes victimes. Amusant non ? Au milieu de deux canapés, de quelques tas de coussins allant du rouge clair au noir qui s’empilaient pour faire des fauteuils, une table basse en verre. Que de précisions me direz-vous ! Mais j’aime qu’on sache dans quoi on rentre si on met un pied dans mon appartement.
Dans le côté Ouest, une cuisine en métal, incrustée dans le mur. Des placards, des tiroirs, des plaques électriques, le paradis de la parfaite cuisinière ! Pas besoin de s’attarder là-dessus, je ne l’utilise que très peu. Enfin, le mur Nord est tapissé d’étagères, toutes remplies de livres. Eh oui, je suis non seulement une dévoreuse d’homme (dans les deux sens) mais aussi une dévoreuse de livres ! Amatrices de romans noirs, gothiques et sanglants à souhait. Le dernier mur est presque nu. Je l’ai peint en rouge sang et l’ai ensuite éclaboussé de noir, pour faire comme si c’était du sang noir. Pas du sang de ces personnes qu’on déteste (inutilement) à cause de leur couleur de peau, mais un sang de couleur noire. J’espère m’être fait comprendre. On trouve sur ce mur des représentations de moi, pendant différentes époques, mais aussi des représentations d’œuvres célèbres. Voilà pour le rez-de-chaussée. L’étage maintenant.
Alors, le deuxième étage est divisé, lui, en trois pièces, gigantesques. Tout d’abord, une salle de bain en marbre blanc, avec une grande baignoire, un lavabo original en marbre toujours, une douche et tout ce qu’on souhaite avoir d’une salle de bain.
En face vient mon dressing. Magnifique pièce que mon dressing ! Une de mes pièces préférées en fait. J’y met toutes les tenues que j’ai de mes aventures passées, du Moyen-Âge, de l’Antiquité, et ma vie lorsque je n’était rien qu’une simple humaine, dénuée d’intérêt. La plupart des vêtements que je porte actuellement sont noirs, en cuir, mais on trouve quelques exception. Merveilleuse pièce…
Ma chambre enfin, ma pièce préférée dans tout ce loft. La plus grande pièce de tout l’étage, composée d’un immense lit à baldaquin aux tissus rouge pourpre, celui des rideaux du bas (vous vous souvenez ?). Draps en satin, couvertures en polaire pour l’hiver. En face de mon lit, un gigantesque écran plasma avec, autour, six étagères remplies de tous les films qui sont sortis. Il y en a pour tout les goûts, mais on trouve surtout de l’effrayant, du gore, du sanglant. Tout ce qui se rapproche à mes goûts de vampires.