Une requête (pv Alael)

Depuis plusieurs années, je t’observe sans que tu le saches. Tu ignores mes yeux posés sur ta nuque, mon attention rivée sur toi, le sourire sans émotion qui étire mon visage d’ivoire. Tu ignores tout ceci et surtout le destin que je vais t’offrir. Destin ? Plutôt une opportunité de me servir en tant que ta Maîtresse. Je te regarde de mon trône, épiant tes moindres gestes, m’abreuvant de tes paroles ou de ton silence.

Je me souviens de t’avoir vu à une réception faite en mon honneur chez ton paternel. Tu me fixais, mais jamais tu ne m’adressas la parole. Alors, c’est maintenant à moi de faire les premiers pas pour notre premier échange. Je besoin de tes services pour mener à bien quelques plans secrets que j’ai conçus à l’insu de tous mes Anges. Il n’est pas bien difficile de les tromper ou de leur cacher une idée, personne ne peut pénétrer dans ma tête.

Je soupire et lance des coups d’œil autour de moi. Ennuyé ou épuisé ? Quelle est leur définition ? Je ne le sais pas et ne le saurai jamais, j’en suis sûre. J’hausse les épaules et bondis lestement sur mes pieds. Toujours te surveillant comme une mère qui surveillerait son enfant, un berger surveillant sa brebis, un animal affamé surveillant sa proie ou Raquel surveillant sa prochaine victime. Oui, je te scrute. Tu m’intéresses pour ta curiosité et ton agilité. C’est pourquoi je vais te rendre une petite visite dans très peu de temps.

Je me volatilise avant qu’on vienne me déranger et me matérialise dans une clairière où je m’enfonce silencieusement parmi les arbres, à ta recherche. Par moments, j’entends des rires, des gloussements, puis plus rien. D’autres fois, je perçois la présence de Vampires, mais je me soustraie à leur vue. Je ne suis pas venue pour tuer, mais bien pour te parler. Alors, je te trouve, accroupis et espionnant ces créatures de la nuit se nourrir. Ils dépècent leur proie sanglante, dévorent la chair et se désaltèrent le gosier avec du sang. Le spectacle est laid et sans beauté.

Je dépose une main sur ton épaule, tu sursautes et je t’invite à me suivre d’un geste, sans proférer le moindre son. Nous cheminons lentement, évitant de croiser d’autres individus et contournant les bandes de Vampires s’il y a lieu. Je ne suis pas d’humeur à me battre, je veux plutôt te faire ma requête que, sans doute, que accepteras.

Nous débauchons dans un coin tranquille où je peux t’entretenir, je déploie mes sens. Personne n’est proche. Nous sommes seuls. Par mesure de sécurité, j’érige des systèmes autour de nous qui vont nous avertir si l’on s’approche de notre repère. Enfin, je me tourne vers toi, je t’examine de la tête aux pieds et approuvant ce que je vois, j’hoche la tête.

-Les Vampires piquent ton intérêt ? je demande finalement.