Petite rencontre...(pv Derek)

Je danse !! Oh oui je danse !!! La musique qui vibre des haut-parleurs est d'enfer !! Je me déhanche, je sautille selon le rythme, je brandis les bras et remue sauvagement la tête. Ouais, j’aime danser. Ça me permet de dépenser le réservoir d’énergie que je détiens et qui bouillonne perpété…perpétuelle….perpétuellement ! Ma mère le disait souvent ce mot lorsque j’étais jeune. Passons. Comme je disais, je suis une boulette hyperactive et on me conseillait fortement – on me conseille encore – dans le passé de prendre des médicaments pour me calmer. J’ai essayé, mais j’aimais pas réellement ça. J’ai arrêté et maintenant je suis bien dans ma peau de femelle bruyante et hystérique.

Tandis que j’exécute des mimiques des plus endiablées, je perçois des mâles robustes tenter d’entamer une danse avec moi. Souriante et satisfaite, j’en attrape un au hasard, le plaque contre moi et commence à me frotter langoureusement contre lui. Il se raidit, allez détends-toi beau bonhomme et savoure la chance que tu as d’avoir une femelle aussi bien moulée dans tes …Ah putain…Ah non…C’est pas vrai…Je vais vous expliquer ce qui vient d’arriver. Parmi l’amoncellement de gars qui désiraient se presser contre ma fabuleuse poitrine, eh bien j’ai saisi le seul mec qui essayait de s’enfuir de la piste de danse au moment où il m’a reconnu. Mon caca de frère Félix, la mine dégoûtée, me repousse avec mépris.

-Non mais ça va pas la tête ! rugit-il.

Son petit cri d’homme pas content est à peine plus audible qu’un murmure avec le volume assourdissant de la musique.

-Elle va très bien ma tête, je te signale !! je rétorque. Tu n’avais qu’à pas te pâmer d’admiration devant moi !

-Je ne me pâmerai jamais d’admiration pour un monstre !

Oh lala…je vous avais dit que je ne filais pas super ces temps-ci ?? Ben, maintenant vous le savez. Bref, sa petite insulte me va tout droit au cœur, d’autant plus que c’est ce mot que ma mère a employé avant de me jeter à la rue. Donc, je ne sais pas trop ce qui m’a pris, mais l’idée de frapper mon frère devient très tentante. Mon poing heurte violemment sa joue et fend la commissure droite de ses lèvres. TIENS PRENDS ÇA GROS DÉBILE !! CROOAAAKKK !! Des cris retentissent autour de nous, mon frère s’élance vers moi et me plaque au sol. Je lui plante mes ongles affûtés dans ses côtes et lui mords sauvagement la gorge. Il gémit et abat son front sur le mien…Ohh…Choc…douloureux…Des petites lumières tournoient autour de moi et je m’affale sur le plancher, étourdie. L’autre imbécile s’écrase de tout son long à mes côtés.

Je sens des mains puissantes sous mes aisselles, on me remet debout. J’oppose une résistance tenace en échappant des croassements indignés. Malgré mes maigres protestations, je suis redressée dans les airs avec facilité et déposée sur…une épaule ??

-Cesse de te débattre petite, dit alors une voix masculine.

( cadeau )

-Pour qui tu t’prends, espèce de grosse brute ?? je m’écrie farouchement sans répondre à sa question.

Je le menace de mon poing menu – et maigre en comparaison avec les siens – et lui crache tout mon venin au visage, prenant aussi bien soin d’employer un vocabulaire tranchant et percutant comme le fait ma mère durant ses joutes verbales. Toutefois, le géant me dépasse d’au moins deux têtes et son corps est composé d’un amoncellement de muscles bien durs, mon effet, on peut s’en douter, est pitoyable, minable et tous les autres synonymes. Je renifle avec dédain en repensant avec honte comment il m’a soulevée devant la foule en délire sans témoigner la moindre force physique. Je me croyais plus lourde que ça. Mais bon, je n’ai pas besoin d’aide !! Il ne devine pas que mon orgueil est blessé ??!! M’éloigner comme ça de mon frère, m’humilier complètement devant cette chèvre cruche qui va probablement ramener cette petite scène aux parents. Je m’hérisse et lâche un CRAAK-CROAK courroucé. Tiens prends ça dans tes dents mon vieux !!

-De calme la petite, dit aussitôt l’homme en adoptant un ton ressemblant trop à celui de ma mère.

-Je suis calme !!

Ben…je bouillonne un peu, je n’ai pas pu amocher mon salopard de frère et en plus, le bonhomme me parle comme si j’étais un vulgaire bébé ! Non mais !! Là je suis consternée !! J’ai besoin de me détendre… CROAK… !!

-Si tu le dis.

J’vais le tuer…Oui oui…Je vais tuer cet homme là…Il se moque ouvertement de moi ?? Attendez que je lui saute à la gorge et que…que…que…Très bien, j’abandonne, je ne suis pas une grosse sadique à la recherche de mâles à étrangler et à saigner, pour ensuite me nourrir que leur chair peu appétissante. Mais je suis plutôt à la recherche de jolis mâles purement masculins pour avoir du bon temps, pour être prise comme une femelle, pour me faire tripoter et tripoter leur sexe frémissant, pour gémir mon plaisir. Ouais…j’ai besoin d’une verge immédiatement entre mes cuisses. C’est à cette douteuse réflexion que je regarde mon tata de sauveur sous un autre angle. J’avoue qu’il est à mon goût. Grand, massif, mûr, et…très homme. Il doit en avoir une pas pire…Pas pire du tout même…Minute Souny, tu es frustrée contre lui pas tentée.

-Andouille, je souffle. Je suis calme, quand je suis énervée, mon comportement est pire.

-Tu criais déjà beaucoup…

-TA GUEULE !! JE NE CRIAIS PAS !! CRAAK-CRAAK !!

Je cloue mon bec et me rembrunis.

-Bon, quand je suis énervée je crie un peu plus fort…

L’idiot sourit, hausse les épaules, marmonne un truc du genre : « je rentre chez moi » et pivote sur ses talons, s’éloignant de la ruelle où on se tient. J’écarquille les yeux, sautille d’un pied à l’autre en observant la pénombre qui m’entoure.

-Aille !! Grosse Brute !! Attends-moi !! je m’exclame en courant dans sa direction.

-Aille !! Grosse Brute !! Attends-moi !!

Je m'arrête et me retourne. Je n'aurais pas crus qu'elle voudrais me suivre après la scène qu'elle viens de me faire. Je veux bien qu'être transporter ainsi peut être blessant pour l'égo mais je l'ai sauvée de l'autre pauvre type.

Moi c'est pas Grosse brute, c'est Derek

Pendant qu'elle me répond, je prends le temps de mieux la regarder. Plutot grande pour une fille, Mignonne, vraiment pas mal du tout en en fait. Elle a de grands yeux, j'aime bien, trop de maquillage par contre c'est dommage. Si elle est calme maintenant je me demande comment c'est quand elle est énervée. J'ai tout de suite sentis qu'il fallait que je lui vienne en aide, je comprends à ses CROAK que c'est une Hybride, comme moi. Mon impression de "petit oiseau" ne mentais pas donc. Mine de rien ça me fait du bien de savoir ça, je ne suis pas seul. Surtout que j'ai repéré plusieurs vampires et quelques anges.

Je pose ma main sur son épaule. Elle est tendus visiblement. J'espere que ce n'est pas moi qui lui fait cet effet. C'est vrai quoi ! je suis plutot un gentil garçon. Je peux soulever une smart mais je sais etre doux aussi.

Ecoute, je suis désolé si je t'ai vexé tout à l'heure, ce n'etait pas mon intention. Mais tu devrais mettre de la glace sur ta tete, tu as reçus un vilain coup.

Je ne sais pas trop à quoi m'en tenir avec elle. Tout dans son attitude est aguicheuse, je l'ai vu danser et elle mettait le feu. Mais en meme temps je la sens un peu Farouche, du genre à ne pas s'en laisser compter.
En tout cas elle n'a pas peur d'etre vu. difficile de passer à coté d'elle sans la voir.
Je la déshabille du regard et des images de plus en plus explicite se forment dans mon esprit. Oui elle est vraiment sexy.

[c'est court je sais ]

-Je dois avouer que j’ai un mal de chien au crâne, je dis en grinçant des dents. C’est de la faute à mon putain de frère. Faut vraiment pas avoir de couilles pour s’attaquer à une femelle de ma trempe.

L’inconnu incline légèrement la tête et me fixe avec intensité. Ben quoi ? Qu’est-ce que j’ai ? Des antennes ? Un gros bouton plein de pus ? Un troisième œil dans le front ? Des cornes ? Pourquoi est-ce qu’il me regarde comme ça lui. Je plisse les paupières et me contracte. Bah…T’as pas besoin d’être aussi tendue, ce beau morceau ne devrait pas te déranger. Hahahahahaha !! Laisse-moi rire ! T’as vu la montagne de muscles d’acier qu’il a ? S’il le voudrait, il pourrait bien s’occuper de moi contre mon gré. Baahh…t’aimes ça quand un homme est sauvage avec toi…Ts…

-Ah euh, au fait grosse brute, je me nomme Souny !

-C’est Derek…

-Oh oui, j’avais oublié.

-Ravi de te rencontrer, dit-il en m’adressant un sourire jovial.

Ouais ben pour l’agression, oublie. Il a l’air d’une grosse peluche gentille et amicale. T’as vraiment de drôles d’idées Souny. On prévoit, c’est tout. Je lui souris aussi et me remets à marcher tout en l’invitant à me suivre. Un peu de compagnie ne me ferait pas de tort. J’ai personne avec qui gambader joyeusement. Dylan doit parcourir Paris à la recherche de nouveaux bidules à cacher et la famille doit faire d’agréables roupillons dans leur lit bien chaud. Ouff…Parlant de chaud…Je commence à avoir sérieusement froid. Je frissonne, frictionne mes bras nus et claque des dents avec rapidité.

-Ohh…T’as froid, Souny ? Tiens, prends ma veste.

Mes yeux s’agrandissent d’étonnement au moment où la grosse brute me drape de son gros blouson noir. Je ressemble à une énorme patate dans un manteau de cuir. Non, je ressemble à un petit oiseau – un corbeau hirsute – dans un manteau de cuir, me donnait l’air d’une monstrueuse patate noire. Réjouie, je lui souris en guise de remerciement et je me mets à trottiner autour de lui, à bondir et à courir d’un point à l’autre. Derek me regarde, les mains dans les poches de son jeans, sans émettre un seul commentaire réprobateur. Si ça avait été le cas, je lui aurais balancé mon pied dans l’endroit sensible et j’aurais filé en vitesse.

-Ça te dirait d’aller casser la croûte ? je pose en cessant mes acrobaties loin d’êtres intéressantes. Me semble qu’après tout ce grabuge, je mangerais bien un truc.

C’est aussi une tactique pour faire plaisir à mes papilles gustatives.

- Y a pas beaucoup de restaurant ouvert à cette heure à part les camions à kebab ...
mais je connait un traiteur pas mauvais du tout. ça ne te derange pas de manger chinois ?

- ça ira

Elle flotte littéralement dans mon blouson, normal vus la différence de carrure. 9a n'a pas l'air de la géner, elle souris meme, elle est craquante comme ça.
Nous nous dirigeons donc vers le traiteur chinois, ouvert en nocturne, meme le dimanche. C'est pas bete comme concept, avec la clientèle des teufeurs.

Quand nous retrouvons devant la salle, il y a déja des tables de prise.Il y a pas mal de couples d'ailleurs. Il fait assez chaud par rapport à l'extérieur apparemment . Nous nous nous tenons sous un espèce de panneau lumineux représentant une cascade qui donne l'illusion de couler qui sert d'enseigne. On regarde les menus qui etaient affichés à l'exterieur.

Tu veux boire quelque chose avant Souny ?

-Y a pas beaucoup de restaurant ouvert à cette heure à part les camions à kebab ...
mais je connais un traiteur pas mauvais du tout. Ça ne te dérange pas de manger chinois ?

De la bouffe chinoise ?? Sûr que non ! J’mange n’importe quoi ! Mais vraiment n’importe quoi ! Dylan s’hérisse à chaque fois qu’il me voit manger. Une grosse assiette de viande, une autre de fruits, l’autre des légumes, l’autres du pain ou des pâtes et enfin, toutes les pâtisseries inimaginables parce que j’aime le sucre. J’suis moins pire que Dylan, celui-là, il va devenir diabète avant de mourir. Si, bien entendu, Monsieur le Raton décide de ne pas claquer d’ici là.

-Ça ira !

Aille…on parle de bouffe…Miam…miam…Ma dernière bouchée remonte à ce matin. Après la job, j’ai pas voulu retourner à la maison. J’aime pas ça être toute seule et je sais que j’aurais téléphoné à ma mère pour avoir un peu d’argent.

-Tu veux boire quelque chose avant, Souny ?

Wow ! T’es sympathique toi !

-Boire ?? Ben ouais ! Un bon café accompagné d’un muffin, ça serait vraiment bon ! Tu ne trouves pas ? T’en connais un bon ? J’ai bien envie de me réveiller un peu et de me réchauffer, j’suis complètement gelée. J’peux me coller contre toi ? T’as l’air d’être une boulette de chaleur ?

Avant d’attendre sa réponse, je me blottis contre lui. Ouais, je suis en manque d’affection. Donc, on se traîne dans la rue jusqu’à ce qu’on se décide dans quel bistro arrêter. Le choix est pas facile, mais je me souviens d’un café charmant près d’ici.

-Allez viens ! Je sais où aller !

Elle se blottit contre moi ... je ne m'y attendas pas, mais je doit avouer que j'aime bien. Mine de rien , je commence à m'attacher à cette petite. Je passe mon bras par dessus ses épaule, mais je fais attention a ce qu'il ne repose pas de tout son poids sur elle.
Un café et un muffin ... l'idée me tente aussi. C'est vrai qu'il fait frisqué.

-Allez viens ! Je sais où aller !

-D'accord je te suis.

Souny se décolle de moi et m'entraine par la main dans les rues. Nous passons par une arriere cour et plusieurs petites rues que j'aurais pris pour des impasses. Ma parole elle connait mieux le quartier que moi !
Je me demande ou elle va me mener, je me sens comme alice suivant le lapin blanc ...

Disons que j'ai parcouru plus d'une fois les ruelles de Paris avec mon Dylan adoré. Pis quand on se décide de voler, faut bien connaître tous les sentiers pour la fuite au cas où on serait découverts. Je me rappelle d'une fois où j'ai dû détaler comme un corbeau en furie parce que ce très cher Dylan était tombé sur un agent de la police et même mes avances langoureuses l'ont laissé de glace. Frigide ! Ouais ! Même impuissant ! Beau cave, t'as une belle femme à tes pieds pis tu lui fais le jeu de l'intouchable monsieur. Pfff …Mon orgueil en avait pris un coup ce soir-là, c'est peut-être pour ça aussi que je l'ai drogué un soir, quand je l'ai croisé dans une boîte, pis qu'ensuite je me suis amusée un peu. Rien de sexuel. J'suis pas de ce genre-là, nah ! Quelque chose d'humiliant qui fesse un peu quoi !

CROAK !

-Oups…excuse-moi, je fais en gloussant tout en plaquant une main contre ma bouche.

Et merde, pour une première rencontre, c'est raté. Faut toujours que j'échappe des croassements assourdissants un peu m'importe quand, ça me frustre un peu. L'un de mes premiers copains s'énervait à toutes les fois où je poussais ces bruits-là, mais bon il avait pas mal les nerfs à fleur de peau. Le manteau de Derek est vraiment confortable, je le resserre contre moi et me presse contre lui. C'est agréable de se coller contre un mâle massif et bien bâti. Un sourire satisfait flotte sur mes lèvres.

Nous traversons quelques rues, certaines animées par des passants, d'autres silencieuses et désertes. Pendant ce temps, j'arrête pas de parler de tout et de rien, d'éclater de rire, de complimenter le mec sur tel ou tel attrait de sa personnalité ou physique, puis je bondis gaiement lorsque le restaurant chinois se pointe juste devant nous.

-Cette place te convient ? je lui demande en souriant.